Les présentations sont faites. Le Rocket a rencontré pour la première fois hier son nouveau public à la Place Bell de Laval. Résultat : une défaite de 3-1 face aux Senators de Belleville en match préparatoire.

Notons d'entrée de jeu que l'endroit est magnifique. Sans aucun doute l'un des arénas les plus accueillants de la Ligue américaine. Un peu plus de 3000 partisans se sont d'ailleurs déplacés pour manifester leur appui à leur nouvelle équipe.

Le rodage n'était pas terminé, comme en a témoigné une interminable pause pour changer une vitre. Mais les générales sont justement faites pour s'améliorer. Sur la glace, le constat est le même.

Les vétérans du Rocket étaient pour la plupart dans les gradins à observer les jeunes tenter de se démarquer dans ce premier match préparatoire. Surtout, ils observaient ceux qui allaient se retrouver à leurs côtés pour conquérir ce nouveau public.

« On veut gagner tous les matchs, a expliqué l'entraîneur Sylvain Lefebvre après la rencontre, une défaite de 3-1 contre les Senators de Belleville. Mais il n'y a pas beaucoup d'équipes qui ont gagné tous les matchs dans une saison. On veut avoir un bon début de saison, on a un nouveau club, un nouvel amphithéâtre et on veut aller chercher le coeur des admirateurs le plus rapidement possible. »

Cette culture victorieuse est essentielle à la stratégie du Rocket. Le club-école du Canadien n'a accédé aux séries qu'une seule fois sous l'ère Bergevin-Lefebvre. Durant la saison morte, Marc Bergevin a donc fait le plein de leaders de la Ligue américaine, les Matt Taormina et les Chris Terry de ce monde.

C'est maintenant au directeur général du Rocket Larry Carrière d'exécuter le plan de la haute direction.

« Notre philosophie et notre culture, c'est de développer les joueurs dans une atmosphère gagnante. Sinon, on a des jeunes qui n'ont jamais gagné. Ça prend un mélange de vétérans et de jeunes qui aident l'équipe à gagner.

« La pression à Laval est une bonne pression. C'est important pour les jeunes de le voir tout de suite dans leur développement. C'est un environnement positif qui nous pousse à faire de notre mieux. C'est la meilleure situation que tu peux avoir. »

Joueurs sous la loupe

Si l'équipe doit attirer l'attention du public dans un marché si près de celui du Canadien, les joueurs, eux, doivent attirer l'attention du grand club. Ils savent qu'ils seront plus que jamais scrutés. Comme l'a expliqué Larry Carrière, Marc Bergevin est désormais à 20 minutes de voiture de la Place Bell.

« Il n'y a pas plus de pression, c'est plutôt qu'on sent le désir de gagner dans ces installations et avec le Canadien juste à côté », a reconnu Daniel Audette. « On veut être reconnus comme des gagnants. Ce sera notre objectif. C'est motivant, tu sais qu'ils regardent. »

Daniel Audette a d'ailleurs profité de cette première audition pour briller, en compagnie d'Antoine Waked et de Martin Reway. Le trio a créé plus que sa part d'étincelles.

Waked et Reway ont un talent inné pour se retrouver sur la glace. C'était toutefois un retour particulièrement épuisant pour Reway, qui n'avait pas joué un match compétitif depuis une éternité en raison de l'affection virale qui s'était attaquée à son muscle cardiaque l'an dernier.

« La confiance en mes moyens n'est pas là, a dit Reway. Je dois travailler plus. Je ne pense pas au Canadien. Quand je serai à 100 %, quand je me sentirai comme avant, j'y penserai. Je suis en progrès. Je ne suis pas capable de montrer ce que je peux faire si je ne peux pas jouer un bon match. »

Voici donc la situation à Laval : des vétérans établis, des jeunes qui veulent se faire voir, des installations de premier ordre et un public qui ne demande qu'à être conquis.

« Tout est parfait. On a tout à notre disposition pour réussir », a résumé Waked. La balle est maintenant dans le camp du Rocket... et de ses joueurs.