L'ex-hockeyeur Georges Laraque a qualifié de «gênante» l'intention des Penguins de Pittsburgh d'accepter l'invitation de la Maison-Blanche.

L'ancien homme fort de la Ligue nationale, qui a porté l'uniforme des Penguins en 2007 et 2008, a noté que le milieu du hockey a toujours été un peu plus conservateur que d'autres sports, mais il croit que dans ce contexte particulier, c'est une erreur. Il s'est dit étonné que la LNH n'ait pas pris position dans ce dossier.

Les Penguins ont publié un communiqué, samedi, dans lequel ils ont annoncé qu'ils respecteraient la tradition selon laquelle les équipes championnes des quatre grandes ligues professionnelles sont accueillies à la Maison-Blanche.

Ce communiqué est venu quelques heures après que le président Donald Trump eut retiré l'invitation faite aux Warriors de Golden State, les champions en titre de la NBA, parce que Stephen Curry, leur grande vedette, avait déclaré qu'il ne voulait pas aller à la Maison-Blanche.

La controverse avait pris naissance vendredi soir lorsque Trump, lors d'un rassemblement tenu en Alabama, a suggéré que les propriétaires de la NFL congédient les joueurs qui s'agenouillent pendant l'hymne national, un geste qui a pour objectif de dénoncer le racisme et la brutalité policière.

Elle s'est amplifiée au cours du week-end au point où bon nombre d'équipes de la NFL ont manifesté leur désaccord de diverses façons, certaines choisissant même de demeurer dans leur vestiaire respectif pendant l'hymne national. Ce fut notamment le cas des Steelers de Pittsburgh - à une exception près -, ce qui rend la décision des Penguins d'autant plus douteuse, laisse entendre Laraque.

«Lorsqu'ils s'y rendront, ça n'aura pas belle allure, a affirmé Laraque, un Noir qui a aussi joué pour le Canadien et qui anime une émission à une station radiophonique de Montréal.

«C'est le dernier endroit où devrait se trouver la coupe Stanley.»

Donald Trump en a ajouté mardi en affirmant, sur son compte Twitter, que les cotes d'écoute de la NFL sont à la baisse, sauf avant le début des matchs lorsque les gens veulent voir s'il y aura une marque de respect ou non à l'endroit du pays.

Le président des États-Unis a également déclaré que les huées des spectateurs lundi soir, au moment où les joueurs et le propriétaire des Cowboys de Dallas se sont agenouillés sur le terrain avant de se lever en groupe avant l'interprétation des hymnes nationaux, étaient les plus forts qu'il n'ait jamais entendus.

La controverse n'a pas épargné le site d'entraînement des Alouettes de Montréal où le demi offensif Tyrrell Sutton ne s'est pas gêné pour critiquer Donald Trump.

«Nous vivons des moments difficiles. Ce gars tente de diviser ce qui est le plus inclusif au monde, le sport, où personne ne se soucie d'où tu viens, de ta race, de ta couleur. Mais tenter de diviser ces types, c'est toute une commande.

«Je ne crois pas qu'en tant qu'athlètes professionnels, nous devrions nous taire. Après tout, le gars qui dirige le gouvernement a ses opinions sur tous les sujets et il les met toutes sur Twitter. Pourquoi ne pourrions-nous pas avoir une opinion sur ce qui se passe? C'est notre Premier Amendement, n'est-ce pas? Vous ne pouvez rien faire contre ça. Malheureusement, il détient les mêmes droits que tout le monde, alors il a le droit de démolir tout ce que les gens disent. C'est ce qu'il fait.»

Sutton n'était pas sûr, toutefois, du comportement que doivent afficher les joueurs de l'équipe en guise de réaction.

«C'est au-dessus de nous. Nous comprenons tous les ramifications de ce qui se passe. Je ne sais pas si en posant un geste, nous aiderions ou nuirions à la cause. Je suis à l'aise avec ce qu'ils font (aux États-Unis). C'est incroyable de voir autant de solidarité en ces temps difficiles.»

Golf : rien de changé

Lors de ce rare moment au golf où est interprété l'hymne national, les membres de l'équipe des États-Unis à la Coupe des Présidents respecteront la coutume en place.

Selon le capitaine Steve Stricker, les joueurs ont discuté du sujet lors d'une randonnée en autobus mardi, et tous se sont dits d'accord pour faire comme d'habitude, soit de rester debout, en position de garde à vous, avec une main posée à la hauteur de leur coeur.

À la Coupe des Présidents, l'hymne national est habituellement joué lors de la cérémonie d'ouverture, qui se tiendra jeudi au Club Liberty National. La tradition veut également que soient interprétés les hymnes nationaux de tous les pays dont proviennent les membres de l'équipe Internationale.