Matt Murray affichait un air détendu alors qu'il était assis dans le vestiaire, les jambières toujours attachées et une casquette noire au logo de son équipe enfoncée sur sa tête. Le gardien des Penguins de Pittsburgh connaît le tabac et ça se voit.

Bien qu'il soit toujours considéré comme une recrue, Murray venait de mener son équipe, mercredi, à une victoire de 4-1 sur les Predators de Nashville lors du deuxième match de la finale de la Coupe Stanley, plaçant son équipe dans une position favorable non pas pour une première conquête du précieux trophée, mais d'une seconde.

Alors que de nombreux observateurs sont ébahis par le sang-froid du portier de 23 ans sur la scène la plus prestigieuse de la Ligue nationale de hockey, le principal intéressé se montre nonchalant.

«Beaucoup de détails sont hors de notre contrôle, et j'essaie donc de ne pas m'inquiéter au sujet des éléments que je ne peux pas contrôler. Je tâche seulement de faire mon travail et de donner à l'équipe la meilleure chance de gagner», a déclaré Murray quelques minutes après sa performance de 37 arrêts.

Deux fois lors de moments cruciaux en matchs éliminatoires, l'entraîneur-chef Mike Sullivan a opté pour Murray au lieu de Marc-André Fleury, le populaire vétéran de 32 ans qui a aidé les Penguins à gagner la Coupe Stanley en 2009.

Murray a donné raison à Sullivan le printemps dernier, guidant les Penguins vers la quatrième Coupe Stanley de leur histoire, et il semble destiné à répéter le tour de force cette saison.

L'athlète originaire de Thunder Bay a été supérieur à Craig Anderson, des Sénateurs d'Ottawa, lors de quatre matchs de la finale de l'Association Est, et largement meilleur que Pekka Rinne lors des deux premières rencontres de la finale. Le Finlandais de 34 ans a accordé huit buts sur seulement 36 tirs, pour un taux d'arrêts de ,778.

De son côté, Murray présente une fiche de 5-1 et un taux d'arrêts de ,949 à forces égales en matchs éliminatoires cette saison. En carrière, son taux d'arrêts lors des séries éliminatoires se chiffre à ,928.

«Il se veut une présence tellement apaisante, a noté le défenseur Ian Cole, des Penguins, après le deuxième match. Il donne un but et il va jouer exactement de la même manière par la suite ce qui est difficile pour n'importe quel gardien, surtout pour quelqu'un qui est encore très jeune.»

Ce calme dans les moments de forte tension a été évident il y a un an lorsque Murray, malgré une expérience qui se limitait à 13 sorties dans la LNH, a pris la relève de Fleury, qui avait été victime d'une commotion cérébrale, et livré la marchandise.

Il a d'abord repoussé 85 des 89 tirs auxquels il a fait face lors de ses trois victoires contre les Rangers de New York lors du premier tour, avant mener les Penguins à des triomphes contre les Capitals de Washington et le Lightning de Tampa Bay. En finale, face aux Sharks de San Jose, il a excellé en affichant un taux d'arrêts de ,920.

Cette saison, il a remplacé Fleury à un moment où celui-ci connaissait de beaux succès - une preuve qu'il a rapidement gagné la confiance de Sullivan.

Murray reconnaît se sentir beaucoup plus à l'aise pendant les séries éliminatoires cette saison. Ça s'explique par le fait qu'il sait comment tout fonctionne - comme toute la frénésie de la journée des médias - et parce qu'il sait comment éviter les «distractions potentielles» pour se concentrer sur son travail, celui de bloquer les rondelles.

À ce chapitre, il a été particulièrement efficace pendant les deux premières périodes du deuxième match, repoussant 31 des 32 tirs auxquels il a fait face. Il a notamment frustré Filip Forsberg en deux occasions avant de réaliser un arrêt de qualité sur un puissant tir de Roman Josi.

«Ils (Les Predators) décochaient beaucoup de tirs au filet, a fait remarquer le capitaine des Penguins, Sidney Crosby. Vous pouviez voir qu'ils tentaient de tirer de tous les angles, et il (Murray) a effectué un travail remarquable en bloquant ces tirs ainsi que des deuxièmes chances de marquer.»

À l'exception d'une période d'environ huit minutes réparties sur deux matchs, lors desquelles les Penguins ont marqué six buts, les Predators ont dicté le rythme, produisant 60% des tirs aux buts à forces égales (91-60).

«Dans les moments où nous n'avons pas contrôlé la cadence, il a été notre meilleur joueur en les empêchant de marquer», a noté l'attaquant Chris Kunitz, en parlant de Murray.