Alors que le coup de minuit approchait, Sidney Crosby, Evgeni Malkin et Chris Kunitz se tenaient côte à côte, le trophée Prince de Galles en main.

On aurait pu tirer cette image de l'année 2008, quand ces trois coéquipiers de longue date ont obtenu leur première occasion de remporter la Coupe Stanley ensemble. Celle qui devait amorcer la dynastie des Penguins de Pittsburgh.

Cette équipe a appris au cours de la dernière décennie que rien ne peut être tenu pour acquis. Pas même les succès individuels ou ceux en séries éliminatoires. Il ne faut pas non plus tenir pour acquise la cohésion nécessaire pour survivre au tournoi sportif le plus difficile physiquement et psychologiquement.

C'est alors que Crosby a pris une pause pour prendre conscience à quel point ces moments sont si brefs au cours d'une carrière.

« Tu regardes chaque série et tu te dis que la marge d'erreur est mince, a-t-il déclaré. Nous avons continué à trouver des façons de gagner et certains joueurs ont élevé leur jeu d'un cran. Nous avons confiance en ça et nous croyons que chaque joueur ayant pris part à notre formation a fait du bon travail. »

Et ils devront le faire une ronde de plus, lors de la finale de la Coupe Stanley contre les Predators de Nashville, si les Penguins veulent devenir la première équipe en près de 20 ans à remporter les grands honneurs deux saisons consécutives.

C'est une lourde tâche. Quand la rondelle sera déposée lors du premier match de la finale, lundi, à Pittsburgh, les Penguins disputeront leur 108e partie lors des 365 derniers jours et ça n'inclut pas ceux qui ont été joués lors de la Coupe du monde de hockey ou lors des rencontres préparatoires.

Le crédit revient en partie à l'entraîneur-chef Mike Sullivan, qui a apporté quelques correctifs à sa formation, dont le retour de Kunitz au sein du trio piloté par Crosby. Le capitaine des Penguins a d'ailleurs mis la table pour le but victorieux de Kunitz, en deuxième prolongation du septième duel de la finale d'Association Est contre les Sénateurs d'Ottawa.

Il revient aussi au gardien Matt Murray, qui est revenu au jeu après que le jeu efficace de Marc-André Fleury eut permis aux Penguins de se rendre en finale de l'Est.

Et finalement, le crédit revient aussi à la maturité - et peut-être la sagesse - des leaders de l'équipe, qui ont vu les années passer sans qu'aucune autre bannière de champions de la Coupe Stanley ne vienne rejoindre celle obtenue à la suite de la conquête de 2009.

« Je crois que la force de cette équipe est sa résilience », a affirmé Sullivan.

Elle a d'ailleurs été grandement testée lors du septième match contre les Sénateurs.

Kunitz, qui a raté la première ronde des séries en raison d'une blessure au bas du corps, est retourné dans la formation pour finalement glisser jusque sur le quatrième trio. Il a marqué ses deux premiers buts des séries, jeudi soir. Conor Sheary, une révélation pour les Penguins lors des séries 2016, a été laissé de côté pour les matchs 5 et 6 contre les Sénateurs, mais il s'est fait complice du premier but de Kunitz.

Justin Schultz, qui a engrangé plusieurs minutes pendant l'absence de Kris Letang, est revenu d'une blessure et il a marqué un but important en troisième période.

Si les Penguins constituaient une force de la nature le printemps passé, en route vers la quatrième Coupe Stanley de leur histoire, il s'agit cette fois d'une équipe composée de cols bleus. Les héros sont un peu plus obscurs.