Les Sénateurs d'Ottawa ont le don de réaliser l'inattendu depuis le début des séries éliminatoires. Ils devront réussir le tour de force une fois de plus, jeudi soir, pour se qualifier à la finale de la Coupe Stanley pour la première fois en dix ans.

Les hommes de Guy Boucher affronteront les Penguins de Pittsburgh, les champions en titre, lors du septième et décisif match de la finale de l'Association Est. Les Sénateurs tenteront de remporter la rencontre ultime d'une série pour la première fois de leur histoire, après cinq défaites.

Il s'agit du pire dossier dans de telles circonstances dans les sports professionnels en Amérique du Nord, à égalité avec les Coyotes de l'Arizona.

Mais chaque fois que les Sénateurs se sont trouvés au bord du précipice depuis le début des présentes séries éliminatoires, ils ont réussi à ne pas tomber. Après avoir subi deux revers consécutifs, incluant une dégelée de 7-0 lors du cinquième affrontement, les Sénateurs ont livré l'une de leurs meilleures performances lors du sixième match, qu'ils ont gagné 2-1 pour forcer la tenue d'un duel sans lendemain.

«À mon retour vers la maison après notre défaite de 7-0, j'étais au volant et je parlais avec (le défenseur) Dion Phaneuf. Il disait "Nous allons gagner cette série", et je pensais la même chose. Comment pouvez-vous penser de cette façon après avoir perdu 7-0?», a raconté l'attaquant Clarke MacArthur. Nous en avons gagné l'un des deux (matchs) et nous avons du travail à faire en vue du septième match.

«Je crois au groupe que nous avons ici et je sais que lorsque nous jouons comme nous en sommes capables, nous pouvons battre n'importe quelle équipe, a ajouté MacArthur. Je ne me suis jamais trouvé au sein d'une formation qui se relève aussi rapidement, et c'est ce qui importe le plus à ce moment-ci de la saison. Il faut oublier le match précédent, tourner la page et c'est ce que nous avons fait. Maintenant, il nous faut également oublier le dernier match.»

À la suite de leur revers mardi soir, les joueurs des Penguins étaient tout aussi désireux de mettre de côté leur dernière sortie. Contrairement aux Sénateurs, la formation de Mike Sullivan vivra une situation qui lui est familière.

Les Penguins se trouvaient dans une position tout à fait semblable il y a un an alors qu'ils s'apprêtaient à croiser le fer avec le Lightning de Tampa Bay lors du septième match de la finale de l'Association Est, qu'ils ont gagnée 2-1. Et il y a deux semaines, les Penguns ont éliminé les Capitals de Washington, en territoire hostile, grâce à un gain de 2-0 lors du septième match.

De leur côté, les Sénateurs n'ont pas vécu un septième match depuis la ronde quart-de-finale de 2012, lorsqu'ils ont été éliminés par les Rangers de New York.

Comme il fallait peut-être s'y attendre, les Penguins pensent profiter d'un avantage à cause de leur expérience passée lors de duels ultimes.

«Je me dois de croire que ces expériences serviront nos joueurs, estime Sullivan. Ce n'est pas quelque chose de nouveau. Ces joueurs ont vécu pareille situation en plusieurs occasions, et ils peuvent se tourner vers leur expérience pour se préparer.

«Vous savez, a également noté Sullivan, je pense qu'ils savent à quoi s'attendre. Maintenant, il s'agit d'aller sur la glace, de contrôler ce que vous pouvez contrôler et de faire de votre mieux pour obtenir le résultat espéré.»

Toutefois, les Penguins n'ont jamais gagné un septième match en sept tentatives après avoir perdu la rencontre précédente à l'étranger.

Quant aux Sénateurs, ils n'ont que cinq joueurs de l'équipe qui a vécu l'élimination de 2012, mais ils comptent aussi sur des vétéran qui ont vécu de longues randonnées lors de séries éliminatoires. Boucher leur a fait partager ce qu'ils ont vécu, mais au bout du compte, il croit que l'important est de garder les choses simples.

«Il s'agit d'un match, mais le plus dur, c'est de tout éliminer et d'en faire ce que c'est, soit simplement un match, a noté l'entraîneur-chef des Sénateurs.

«C'est une patinoire, des rampes, notre équipe contre la leur et la même chose qu'hier. Tout ce qui est à l'extérieur, c'est votre travail», a ajouté Boucher en s'adressant aux journalistes. Il faut demeurer à l'intérieur de ce que nous sommes, de ce que nous avons fait jusqu'à maintenant et de nos forces. Dès que nous succombons aux forces de l'autre équipe, on est cuit. C'est là-dessus que notre concentration doit porter.»