Phil Kessel a décoché un puissant tir sur la rampe pendant une trêve à l'entraînement des Penguins de Pittsburgh à l'Université d'Ottawa, s'est baissé sur un genou avant de donner l'impression de se laisser enrober par sa propre frustration.

Kessel a inscrit le filet qui a donné aux Penguins leur seule victoire en trois matchs depuis le début de la finale de l'Association Est, mais en général l'attaquant américain et ses coéquipiers ont été frustrés par les constants efforts défensifs des Sénateurs d'Ottawa. Les Penguins, qui ont marqué le plus de buts en saison régulière, n'en comptent que trois fois au fil des trois premières rencontres.

«Je sais que nous avons ce qu'il faut», a affirmé l'entraîneur-chef Mike Sullivan à un peu plus de 24 heures du quatrième affrontement entre les deux équipes, vendredi soir.

Au lendemain d'un cinglant revers de 5-1, Sullivan a semblé vouloir redonner confiance à ses joueurs et alléger l'atmosphère au sein d'une équipe qui vise une deuxième conquête consécutive de la coupe Stanley.

Il a amorcé la séance d'entraînement avec des exercices amusants lors desquels certains des joueurs des Penguins ont même souri pendant qu'ils essayaient de soutirer la rondelle à un coéquipier.

Jusqu'à maintenant, cependant, leur expérience contre la dernière équipe canadienne encore en lice a surtout soutiré des grincements de dents, des soupirs et de la frustration, incluant une sainte colère de Kessel sur le banc des joueurs lors du deuxième match.

Les joueurs des Sénateurs ont tout simplement annihilé l'attaque des Penguins grâce à une approche intense en défensive, semblable à ce qui leur a permis de terminer au deuxième rang de la section Atlantique avant d'éliminer les Bruins de Boston et les Rangers de New York lors des deux premières rondes des séries.

Non seulement les Sénateurs empêchent-ils les Penguins de marquer des buts, ils les ont limités à moins de 28 tirs par rencontre - ce qui est loin de la moyenne de 33,5 que les hommes de Mike Sullivan ont affichée en saison régulière.

«C'est probablement frustrant d'essayer de contrer ce système, quand on vous force à vous débarrasser constamment de la rondelle au lieu d'essayer de franchir la zone neutre avec le disque. Ça doit devenir éreintant», a observé l'attaquant Bobby Ryan, des Sénateurs.

Les Sénateurs bloquent la zone neutre en déployant une formation de type 1-3-1 qui, à l'origine a valu de nombreux commentaires à l'endroit de Guy Boucher (positifs et négatifs) durant son séjour avec le Lightning de Tampa Bay. Ce style ralentit l'équipe adverse et la force à pourchasser le disque en zone offensive.

Ensuite, les Sénateurs forcent les Penguins à rester à l'extérieur, une fois qu'ils se trouvent en zone offensive. Bien qu'ils soutiennent le contraire, les joueurs des Penguins n'ont eu que très peu d'occasions de marquer, incluant Sidney Crosby, le vainqueur du trophée Maurice-Richard cette saison.

Crosby a récolté son premier point de la série lors du troisième match, un but en avantage numérique marqué après six minutes de jeu au troisième vingt alors que l'issue du match était déjà connue.

Il a admis qu'il s'agissait d'un but sans trop d'importance, mais il a affirmé que son équipe est sur le point de sortir de sa léthargie.

«Les chances sont là, peu importe qui les obtient», a lancé un Crosby énergique, dans l'étroit vestiaire du campus universitaire.

Crosby, Kessel et Evgeni Malkin ont mené l'attaque des Penguins pendant les deux premières rondes, et ils ont inscrit les trois buts de leur équipe face aux Sénateurs. Mais même eux n'ont pas été très menaçants jusqu'à maintenant. Malkin - le meilleur marqueur depuis le début des séries - n'a obtenu qu'un seul tir lors du troisième match.

Malkin et Kessel sont particulièrement ennuyés par le défenseur Dion Phaneuf. L'ancien capitaine des Maple Leafs de Toronto s'est montré particulièrement combatif à l'endroit de Kessel, avec lequel il a joué dans la Ville Reine.

Peut-être est-ce un concours de circonstances, mais Crosby n'est pas aussi productif depuis son retour au jeu après sa commotion cérébrale subie lors du deuxième tour, contre les Capitals de Washington. En six matchs depuis qu'il a repris sa place dans l'alignement, Crosby a été limité à un but et trois mentions d'aide.