Avec Dan Girardi, Marc Staal et à l'occasion Kevin Klein, les Rangers de New York ont dans leur formation des défenseurs qui ont pas mal de millage et qui ne sont plus parmi les plus mobiles.

Or, la première ronde des séries a permis au Canadien de faire plus ample connaissance avec le jeune Brady Skjei, un arrière qui joue un rôle déterminant jusqu'à maintenant dans cette série. On l'a vu distribuer de solides coups d'épaule, marquer deux buts - dont celui qui a égalé la marque 2-2 jeudi soir - et jouer plus de 100 minutes au sein du deuxième duo défensif des Rangers.

Au milieu d'une cuvée particulièrement relevée, Skjei est passé plutôt inaperçu parmi les recrues de la LNH. Il n'a pas, par exemple, le panache offensif de Zach Werenski, la jeune sensation des Blue Jackets de Columbus. En revanche, son jeu est étonnamment équilibré.

«Je suis très impressionné, a même admis son partenaire Brendan Smith, qui s'est joint aux Rangers à la date-limite des transactions en provenance de Detroit.

«C'est une recrue et je n'avais pas vraiment eu la chance de me faire une idée à son sujet, mais maintenant je joue avec lui et je suis éberlué par certains jeux qu'il réalise. On parle parfois des jeunes joueurs qui font des erreurs de recrue; je n'en vois pas vraiment chez lui. Il est solide défensivement et il a du flair en attaque, comme on a pu le voir hier quand il a bien lu le jeu au moment de marquer son but. Il est efficace dans les deux sens de la patinoire et c'est ce que tu veux avoir de tes défenseurs.»

Dans le sillon de McDonagh

L'Américain de 23 ans est un choix de 1er tour des Rangers en 2012 (28e au total) que les Blue Shirts ont patiemment laissé se développer à l'Université du Minnesota avant qu'il ne se joigne à leur filiale de la Ligue américaine à la fin de la saison 2014-15.

Aux yeux d'Alain Vigneault, Skjei a le profil typique des nouveaux défenseurs recherchés par les équipes de la LNH.

«Il est capable de patiner, de battre l'échec-avant d'une formation, capable de soutenir l'attaque, a énuméré l'entraîneur-chef. À mes yeux, les équipes qui semblent avoir plus de succès ont des défenseurs qui, en plus de bien défendre, sont capables de faire une passe et de bien soutenir l'attaque.

«Avec Ryan McDonagh, ça nous donne deux défenseurs un peu plus explosifs de ce côté-là. C'est un jeune qui s'améliore à chaque présence sur la patinoire.»

Skjei en a étonné certains en inscrivant 39 points à sa première saison complète dans le circuit Bettman. C'est trois points de moins seulement que l'ancien choix de premier tour du Canadien.

À l'université, pourtant, Skjei n'avait jamais fait plus de 14 points en une saison.

«C'est un peu comme McDonagh, a rappelé Vigneault. Quand je suis arrivé chez les Rangers, ces gars-là avaient déjà été repêchés, mais ce qu'on me dit c'est que McDonagh n'avait pas trop eu la chance d'évoluer en avantage numérique à l'université. Quand ils sont arrivés avec les Rangers, leur coup de patin et leur aptitude à battre le premier joueur en échec-avant pour trouver les ouvertures était déjà là.»

Skjei est employé assez souvent en supériorité numérique et, même si les Rangers ne sont pas parvenus à utiliser cette arme de façon efficace face au Tricolore, l'arrière de 6'3 et 206 livres a trouvé le moyen de faire mal au CH...

«Le Canadien a dominé de grands pans de la 2e période et on essayait seulement de ne pas en sortir trop meurtri, a raconté Marc Staal à propos du match de jeudi. Ça a été un gros but de la part de Brady. Ça nous a permis de nous détendre en vue de la 3e période et de nous replacer dans la bonne situation qui a caractérisé notre jeu à l'étranger cette saison.»