Quand on a fini par le repérer dans un coin du vestiaire des visiteurs, hier soir au Centre Bell, Mika Zibanejad était coiffé d'un chapeau noir, le Broadway Hat, remis au héros de la soirée, comme le veut la tradition dans ce vestiaire. Avec son chapeau, son sourire et encore tout son équipement sur le dos, le jeune homme n'était manifestement pas pressé de partir.

«Je ne me souviens plus de rien, a commencé par dire celui qui avait réussi le but de la victoire en prolongation. J'ai vu [Chris] Kreider arriver sur l'aile, et je voulais seulement foncer au filet. La rondelle est arrivée vers moi et j'ai juste voulu la frapper au passage, puis elle est allée dans le but. Je l'ai vue entrer. Ensuite, je ne me souviens plus de rien...»

Heureusement pour Zibanejad, la technologie moderne va faire en sorte que ce but, son premier de la série, va pouvoir être vu et revu par des milliers de partisans au cours des prochaines heures. Impossible de l'oublier dans ces conditions.

«Ça n'a pas été facile, il a fallu travailler pour obtenir ce résultat. Pour nous, c'est immense de pouvoir repartir avec la victoire. Et c'est aussi un sentiment incroyable...»

Juste devant Zibanejad, le gardien Henrik Lundqvist tentait de défaire les couches et les couches de ruban athlétique autour de ses patins. En prolongation, pendant que les Rangers dominaient de longues minutes à l'autre bout, Lundqvist était plutôt tranquille devant son filet, ne faisant face qu'à trois tirs, bref, n'affrontant aucune menace bien réelle de la part du CH, qui tentait seulement de survivre.

«Il faut juste tenter de rester bien concentré quand on se retrouve dans une situation comme celle-là, a-t-il expliqué. J'ai vu Pacioretty arriver près de moi à un certain moment. Ce gars-là a un bon tir... En prolongation, tout le monde peut avoir sa chance, mais souvent, ça se produit à une seule occasion, et il faut la saisir. On a très bien joué en prolongation, on est allés chercher la rondelle sans attendre qu'elle vienne à nous.»

Un peu plus tard, Alain Vigneault, le coach, a tenté de calmer le jeu, rappelant que rien n'était encore gagné même si c'est son club qui possède une avance de 3-2 dans la série. «Les deux équipes vont prendre un vol en direction de New York [aujourd'hui], et les deux équipes vont établir un plan de match [...] C'est du hockey des séries, ça change vite.»

Sur ce, Vigneault est allé marcher en direction du bus de sa formation. D'un pas assuré, certes, mais pas d'un pas trop assuré. Après tout, ne dit-on pas que c'est la quatrième victoire qui est la plus difficile à récolter?