Après la désolante défaite de 4-0 face aux Bruins de Boston le 12 février dernier, Carey Price avait affirmé que le Canadien de Montréal avait perdu son identité. À écouter parler Claude Julien et quelques-uns de ses joueurs jeudi soir, la confiance et la foi faisaient peut-être aussi un peu défaut.

Auteur de deux buts, dont le filet victorieux dans la victoire de 6-2 contre les Panthers de la Floride au Centre Bell, Paul Byron est l'un de ceux qui a rendu hommage à Julien pour le message positif qu'il a envoyé à sa troupe.

«La semaine de congé (du 13 au 17 février) ne pouvait pas arriver à un meilleur moment pour nous. Elle nous a permis de repartir la machine à zéro et d'amener une énergie complètement différente à l'aréna. Et d'entendre Claude nous rassurer, nous rappeler que nous étions en tête, que nous avions fait de bonnes choses jusque-là et quoi faire pour jouer de cette manière de nouveau, ça nous a donné un bel élan.»

Mis au courant des commentaires de son rapide attaquant, Julien s'est fait humble.

«Ça fait plaisir de savoir que tu aides les gens, que ce soit au hockey ou ailleurs. Dans notre domaine, au-delà du match de hockey, nous sommes dans une position où nous pouvons aider les gens en mettant un sourire sur leur visage, par exemple. Ça fait partie de mon travail. Je dois faire en sorte qu'ils croient en eux.»

Depuis l'entrée en scène de Julien le 18 février, le Canadien présente une fiche de 13-5-1, incluant six victoires à ses 10 dernières sorties. Mais cette première partie, qui s'est soldée par un revers peu encourageant de 3-1 contre les Jets de Winnipeg, ne laissait pas nécessairement présager que le Tricolore pourrait se ressaisir de cette façon.

«J'ai bien vu, à partir du premier match, que nous étions encore un peu nerveux, à fleur de peau, a reconnu Julien. Ça n'avait rien à voir avec un individu en particulier. Lorsqu'une équipe perd un certain nombre de matchs, ce sont des choses qui arrivent.

«D'une manière ou d'une autre, je devais trouver un moyen de relancer les joueurs, et la seule façon de le faire - et je le pouvais parce que j'arrivais de l'extérieur - c'était de me présenter avec une très bonne attitude, les pousser à croire et à parler de points positifs. Mon travail est de réparer. Un joueur en arrache, j'essaie de réparer les choses pour qu'il s'améliore. Même chose avec l'équipe.»

Avec son regard différent sur la situation de l'équipe, Julien a travaillé en mode ajustements match après match pour trouver les combinaisons les plus propices à la réussite.

«La confiance, c'est une chose, mais on demande aussi beaucoup des joueurs. On a fait des ajustements et on a demandé aux joueurs de faire des choses différentes, qu'ils ne faisaient pas avant, et ils répondent bien.»

Maintenant que le Canadien sait qu'il participera aux prochaines séries éliminatoires, le but ultime de toute équipe de la LNH devient possible. Surtout si Price, détenteur de la meilleure moyenne (1,61) et du meilleur taux d'efficacité (,942) dans la LNH depuis le 18 février, maintient un tel rendement.

«D'abord, nous comptons sur un grand gardien de but, a répondu Julien lorsque questionné sur ce qu'il voyait qui lui permet de croire que l'objectif suprême est réalisable.

«Aussi, Marc (Bergevin) a fait de l'excellent travail pour ajouter de la profondeur. Pendant les éliminatoires, il y a des blessures et toutes sortes de choses qui peuvent survenir. Vous m'avez vu insérer et retirer des joueurs de la formation, et je ne pense pas que personne n'ait déçu. Peu importe quel joueur j'utilisais, il a fait de l'excellent travail. Ce soir (jeudi), notre quatrième trio aurait pu obtenir deux ou trois buts. Ça vous donne une idée à quel point il a été bon. De toute façon, si tu ne crois pas en ton équipe, tu perds ton temps à participer aux séries!»