Frederik Andersen est en voie de connaître l'une des saisons les plus occupées de l'histoire de la LNH.

S'il poursuit au même rythme, le gardien de 27 ans pourrait faire face à 2173 lancers à sa première campagne avec les Maple Leafs de Toronto, ce qui constituerait le 15e plus haut total de tous les temps. Seulement 31 fois un gardien a-t-il fait face à plus de 2100 lancers en une saison. Pekka Rinne et Cam Ward sont les derniers à avoir affronter autant de caoutchouc, il y a cinq ans.

En faisant face à près de quatre lancers de plus par match cette saison que l'an dernier avec les Ducks d'Anaheim, Andersen devrait atteindre un nouveau sommet pour les tirs dirigés contre lui ce week-end.

Cette surcharge de travail n'est sûrement pas étrangère aux ennuis que connaît Andersen à sa première saison comme no 1, lui qui était surtout utilisé comme substitut à Anaheim. Il n'a maintenu qu'un taux d'efficacité que de ,894 depuis le 1er janvier.

«Ça n'a pas été assez bon, mais c'est certain que dans une saison, vous connaissez des périodes creuses, a déclaré l'entraîneur-chef Mike Babcock. Vous devez vous assurer de travailler fort à chaque jour et que ces périodes creuses soient plus courtes et surviennent moins souvent. C'est là son défi.»

Horrible en octobre (,876), Andersen a été brillant en novembre et décembre (,939). Mais il a de nouveau connu des ennuis en janvier et février. Il faut admettre que parfois, c'est le jeu défensif des Leafs qui ne l'a pas aidé.

Andersen avoue que l'entraîneur des gardiens Steve Brière et lui en tiennent compte quand vient le temps d'évaluer ses performances. Parfois, un adversaire peut marquer cinq buts, «mais vous sentez que votre match s'est encore moins bien passé». En d'autres occasions, vos statistiques semblent bonnes, mais il s'agit plutôt d'un effort d'équipe.

«Vous devez être responsable de ce que vous faites, ajoute Andersen, en quête de sa 100e victoire depuis une semaine. Imaginez une excellente occasion de marquer: vous devez tout de même vous demander ce que vous auriez pu mieux faire dans cette situation. C'est de cette façon que vous devenez meilleur. Vous ne pouvez pas jeter le blâme sur quelqu'un d'autre à chaque fois. Vous devez savoir quand c'est réaliste de penser que vous pouvez vous améliorer ou de faire les choses de façon différente.»

Le plus grand test pour Andersen cette saison était de voir s'il pouvait tenir le coup comme no 1. C'est le pari qu'on pris les Leafs en lui octroyant 25 millions $ US pour cinq ans l'été dernier.

Jusqu'ici, la réponse est positive, même s'il éprouve des ennuis. Andersen a été un peu meilleur que la moyenne, à égalité au 15e rang parmi les gardiens partants avec un taux d'efficacité de ,915. Son salaire est le 18e plus élevé chez les gardiens.

Si les Leafs veulent se qualifier pour les séries, Andersen devra être efficace. Mais l'équipe doit aussi se soucier de sa charge de travail.

Andersen a déjà fait face à 1406 lancers en 44 départs. En carrière, il n'a jamais fait face à plus de 1436 lancers en une saison. À ce rythme, il amorcera 68 matchs. Idéalement, ce nombre serait d'environ 60, nuance Babcock.

L'équipe ne comptait pas sur un adjoint de qualité en début de saison, c'est pourquoi les Leafs ont réclamé Curtis McElhinney au ballottage en janvier. Jusqu'ici, il a gagné deux de ses trois départs, affichant un taux d'efficacité de ,955.

L'utilisation d'Andersen pour le reste de la saison dépendra «de la façon dont il joue, de la façon dont l'équipe joue et de la façon dont McElhinney joue», indique Babcock.

En d'autres mots, l'histoire pourrait devoir attendre.