Pas besoin d'insister bien longtemps pour rappeler à Matt Duchene que son nom revient souvent dans les rumeurs de transaction impliquant le Canadien. Il est parfaitement au courant de tout ça.

«J'ai vu ça passer, cette rumeur-là, moi aussi, a-t-il admis en riant, hier, après l'entraînement du matin en banlieue de Denver. Ce n'est pas encore arrivé, j'imagine, et je ne sais pas non plus si ça va arriver. En fait, je ne sais pas vraiment ce qui va arriver...»

Ainsi va la vie chez l'Avalanche, qui accueille le Canadien ce soir à Denver.

Le club du Colorado est le pire de la Ligue nationale de hockey, et ses dirigeants ont déjà commencé à penser à l'an prochain. Il ne se passe d'ailleurs pas une journée sans que quelqu'un, quelque part, ne lance le nom de Duchene ou celui de Gabriel Landeskog sur le volatil marché de la rumeur.

Ce qui n'a pas aidé non plus, c'est que Duchene lui-même a ouvertement parlé de transaction tout récemment.

«Je ne dis pas que je veux une transaction, mais je suis ouvert à ce scénario parce que ça fait partie de notre réalité, et je comprends ça. C'est moche ce qui nous arrive ici cette saison, et à cause de nos mauvais résultats, il y a de bonnes chances que certains des gars qui sont ici n'y soient plus la saison prochaine. Je suis probablement l'un d'eux.»

L'autre nom qui revient souvent en coulisses, c'est celui d'un autre attaquant, le capitaine Gabriel Landeskog. Partira, partira pas? Il essaie de ne pas trop y penser.

«C'est dur quand les rumeurs ne veulent plus cesser, mais il faut s'attendre à ça quand un club ne joue pas bien, a-t-il admis. Je veux rester ici et trouver une solution. Je l'ai déjà fait savoir à la direction. De toute évidence, au bout du compte, ce ne sera pas ma décision.»

Jarome Iginla



Pendant ce temps, le vétéran Jarome Iginla écoule fort probablement ses derniers jours avec l'Avalanche, lui qui a déjà ouvertement évoqué le souhait d'un déménagement et qui tente de toucher à cette Coupe Stanley qui lui échappe depuis toujours.

Iginla admet que ce n'est pas très plaisant ces jours-ci d'aller faire un tour au bureau.

«Je n'ai jamais été dans une telle situation auparavant, a fait savoir le vétéran attaquant. J'ai déjà fait partie d'équipes qui ne prenaient pas part aux séries, mais ça arrivait toujours dans la dernière semaine de la saison. Avec la date limite des transactions qui approche, l'Avalanche va tenter d'échanger des joueurs pour obtenir des éléments afin de rebâtir pour le futur. J'aimerais être des séries, j'espère que je vais avoir cette chance, parce que je ne sais pas combien de temps il me reste encore dans cette ligue.»

Iginla, qui possède une clause de non-mouvement à son contrat, affirme qu'il veut rejoindre les rangs d'un club prétendant. Comme le CH? «Montréal a une bonne équipe, ces gars-là sont dans la course et ils sont des prétendants», s'est-il contenté de répondre.

Ce sera donc comme ça chez l'Avalanche d'ici au 1er mars, date limite des transactions dans la LNH. Duchene, qui a été un partisan du Canadien dans sa jeunesse, sourit quand on lui fait remarquer qu'il pourrait enfin porter le vrai maillot tricolore après avoir porté une réplique sur les patinoires du quartier dans son jeune temps.

C'est bien qu'il puisse en rire, car Duchene, de son propre aveu, n'a pas eu souvent l'occasion de s'amuser dernièrement.

«Perdre comme ça, c'est nul, a-t-il ajouté. C'est dur d'aller à l'aréna parfois, ça devient presque comme un travail. D'habitude, quand tu gagnes, tu t'amuses, c'est comme si tu devenais de nouveau un enfant. Mais on ne s'amuse pas beaucoup cette saison...»

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Un deuxième match pour Barberio

Réclamé au ballotage par l'Avalanche du Colorado la semaine dernière, Mark Barberio aura déjà l'occasion de retrouver ses anciens coéquipiers ce soir, à son deuxième match avec sa nouvelle équipe.

«C'est sûr que je veux gagner, a-t-il dit hier. Ça va être un peu bizarre lors de l'échauffement d'avant-match, après être allé à la bataille avec ces gars-là pendant presque deux saisons. Mais au bout du compte, je suis là pour disputer un match, et pour le gagner aussi.»