L'entraîneur John Tortorella déteste en parler, mais la séquence de 16 victoires de Blue Jackets de Columbus fait jaser à travers la planète hockey.

Une victoire jeudi à Washington permettrait aux Blue Jackets d'égaler la plus longue série de victoires de l'histoire de la LNH, un exploit réalisé par les Penguins de Pittsburgh lors de la saison 1992-93. Cette série de succès permet aux partisans de longue date des Blue Jackets d'enfin célébrer un peu. Mais ne posez pas de questions à ce sujet à Tortorella.

«Je veux simplement que nous gardions la tête basse et que nous nous concentrons sur notre jeu, a-t-il dit après la victoire de 3-1, mardi, face aux Oilers d'Edmonton. Savez-vous ce que nous sommes? Je crois que nous sommes un groupe d'hommes d'affaires.»

Les Blue Jackets n'ont pas perdu depuis le 26 novembre, quand ils ont été battus 2-1 par les Panthers, en Floride. Les Jackets ont remporté chacun de leurs 14 matchs en décembre et leur dossier de 27-5-4 est le meilleur de la LNH. Présentant le meilleur avantage numérique de la LNH, ils trônent au sommet de la puissante section métropolitaine, devant les Penguins et les Rangers de New York.

«Dès que notre match a pris fin (mardi soir), les gars vérifiaient s'ils avaient gagné ou non, a raconté le défenseur des Capitals Brooks Orpik. Si quelqu'un dit qu'il ne prête pas attention, il ment, parce que nous avions leur match sur les télévisions dans le vestiaire.»

Ce qui est encore plus étonnant, c'est que les Blue Jackets ont été une des pires formations du circuit la saison dernière avec une fiche de 34-40-8. Puisqu'ils n'ont pas fait de changements majeurs pendant la saison morte, les attentes étaient relativement faibles pour la campagne 2016-17.

Mais un mélange d'expérience et de jeunesse - avec le premier duo de défenseurs composé de Zach Werenski et Seth Jones, âgés respectivement de 19 et 22 ans - et un excellent gardien en Sergei Bobrovsky, les Blue Jackets connaissent les meilleurs moments de leur histoire et se dirigent vers seulement une troisième participation aux séries éliminatoires en 16 ans d'existence.

Tortorella demande à ses joueurs de ne pas laisser leur moral monter trop haut ou chuter trop bas. Le capitaine Nick Foligno soutient que les joueurs de l'équipe ne parlent pas vraiment de la séquence dans le vestiaire.

«Plus nous nous rapprochons du record, plus nous réalisons ce que nous sommes en train d'accomplir, a-t-il dit. Mais pour nous, l'important est de rester dans notre routine. Et c'est ce dont je suis le plus fier. C'est facile de se laisser déconcentrer quand vous vivez quelque chose comme cela. Mais pour nous, l'objectif n'est pas la séquence, c'est quelque chose d'un peu plus loin, qui va venir plus tard dans la saison.»

Si les joueurs des Blue Jackets disent ne pas parler de leur séquence, d'autres personnes le font à leur place, incluant Scotty Bowman, qui dirigeait les Penguins lors de leur séquence en 1992-93. Bowman, maintenant un conseiller chez les Blackhawks de Chicago, soutient que la série de victoires des Blue Jackets est encore plus «incroyable» en raison de la parité qui règne dans le circuit de nos jours.

«Il y a beaucoup de choses qui fonctionnent pour eux. Ils ont un excellent avantage numérique et leur gardien les aide», a dit Bowman.

Les Flyers de Philadelphie détiennent le record de la LNH avec une séquence de 35 matchs sans défaite lors de la saison 1979-80, mais ce record ne sera vraisemblablement jamais battu puisque la prolongation n'existait pas en saison régulière à l'époque. Les Flyers avaient signé 25 victoires et 10 matchs nuls entre le 16 octobre 1979 et le 6 janvier 1980.

Pour l'instant, les Blue Jackets ne font que se concentrer sur les Capitals. Mais même Tortorella, habituellement facilement irritable, était de bonne humeur après la victoire de mardi devant une foule en liesse.

«Tout va bien présentement», a-t-il dit.