La Ligue nationale de hockey a pris un coup de jeune en 2016. Dans un sport où la rapidité d'exécution et l'intensité ne cessent d'augmenter, il s'agit d'une voie qui semble incontournable.

Ce mouvement s'est d'ailleurs amorcé un an auparavant, lorsque trois des cinq premiers joueurs choisis - les attaquants Connor McDavid (1er choix, Edmonton) et Jack Eichel (2e choix, Buffalo) ainsi que le défenseur Noah Hanifin (5e choix, Caroline) - ont accédé à la Ligue nationale dès octobre 2015.

Cinq autres joueurs sélectionnés dans le top 10 en juin 2015 - Mitchell Marner (4e choix, Toronto), Pavel Zacha (6e, New Jersey), Ivan Provorov (7e, Philadelphie), Zach Werenski (8e, Columbus) et Mikko Rantanen (10e, Colorado) - n'ont eu à patienter qu'une saison de plus pour les y rejoindre.

Et Timo Meier, 9e joueur choisi, a marqué à son premier match dans la LNH en décembre, au Centre Bell, dans l'uniforme des Sharks de San Jose.

Puis en 2016, les deux premiers joueurs choisis, l'Américain Auston Matthews, par les Maple Leafs de Toronto, et le Finlandais Patrik Laine, par les Jets de Winnipeg, n'ont pas eu besoin de passer par les circuits inférieurs avant d'évoluer de façon régulière dans la LNH.

Des réponses aux attentes

Plusieurs des jeunes vedettes de la LNH ne font pas que de la figuration. Du groupe, le plus en vue est McDavid qui, à 19 ans, trône au sommet du classement des marqueurs de la LNH avec 42 points en 36 matchs à la pause de Noël.

Et à sa saison recrue, malgré une blessure à une épaule qui l'a privé d'une trentaine de rencontres, il s'est classé troisième pour la moyenne de points par match parmi les joueurs ayant participé à au moins 45 rencontres, derrière Patrick Kane, des Blackhawks de Chicago, champion marqueur et joueur le plus utile à son équipe, et Jamie Benn, des Stars de Dallas.

Parmi la cuvée 2016, Matthews n'a pas mis de temps à faire rêver les partisans des Maple Leafs en connaissant une soirée de quatre buts dès son premier match dans la LNH, un fait d'armes sans précédent. Quant à Laine, il a mis à peine quelques rencontres de plus pour faire sa place et il avait amassé 19 buts à ses 36 premières sorties.

La liste des joueurs de 23 ans et moins qui suscitent de grands espoirs inclut David Pastrnak (20 ans), des Bruins de Boston, Nikolaj Ehlers (20 ans), des Jets de Winnipeg, Leon Draisaitl (21 ans), des Oilers d'Edmonton, Alex Galchenyuk (22 ans), du Canadien, Alexander Wennberg (22 ans), des Blue Jackets de Columbus, Nikita Kucherov (23 ans), du Lightning de Tampa Bay et Mark Scheifele (23 ans), des Jets.

Une équipe envoûtante

Le mouvement jeunesse dans la LNH s'est aussi fait sentir à la Coupe du monde de hockey. L'équipe des joueurs de 23 ans et moins, composée uniquement de hockeyeurs venant de l'Amérique du Nord, a mis du piquant et donné de l'intérêt à un tournoi qui semblait laisser indifférents bon nombre d'amateurs de hockey, même au Canada.

Cette indifférence est peut-être due au fait que la formation représentant l'unifolié, menée par Sidney Crosby et le gardien Carey Price, était beaucoup trop puissante pour ses rivales. La troupe de l'entraîneur-chef Mike Babcock a remporté ses six rencontres par un score cumulatif de 24-8, incluant un balayage de la finale de deux matchs contre Équipe Europe, une formation composée de joueurs venant de huit nations différentes.

Cette performance aura servi de baume aux amateurs de hockey du pays qui ont dû se tourner vers les 23 formations basées aux États-Unis pendant les séries éliminatoires. Pour la première fois depuis le printemps 1970 - une époque où il n'y avait encore que deux équipes au Canada - aucune équipe canadienne n'a participé à la grande valse printanière de la LNH.

Fini, Crosby ?

Le tournoi de la Coupe du monde et le début de la saison 2016-2017 auront par ailleurs permis de confirmer que Crosby avait encore beaucoup à offrir aux amateurs de hockey de Pittsburgh et de la Ligue nationale.

Le matin du 12 décembre 2015, Crosby ne comptait que six buts et 13 passes en 28 matchs, et certains observateurs ont commencé à se demander si la vedette des Penguins pouvait encore dominer dans la LNH.

Ce même jour, Jim Rutherford limogeait l'entraîneur-chef Mike Johnston pour confier le poste à Mike Sullivan. Ce jour a marqué le début de la relance de Crosby et de l'équipe de la Pennsylvanie. Le capitaine des Penguins a repris du tonus au point de compléter la saison avec 85 points, dont 36 buts, en 80 rencontres.

Par la suite, appuyé par le travail du gardien recrue Matt Murray et celui du défenseur Kristopher Letang, Crosby a démontré tout son leadership pour aider les Penguins à remporter la quatrième Coupe Stanley de leur histoire, en six matchs, face aux Sharks de San Jose. Le rendement de Crosby lui a valu le trophée Conn-Smythe à titre de joueur par excellence des séries.

Crosby a repris là où il avait laissé en terminant au premier rang des marqueurs de la Coupe du monde et en se voyant de nouveau élu joueur le plus utile à son équipe. Et au congé de Noël, l'athlète de Cole Harbour menait le circuit au chapitre des buts marqués, avec 24 en seulement 29 rencontres, et de la moyenne de points par match, à 1,31.