Le hockey n'est pas différent des autres milieux de travail: parfois avoir des contacts peut drôlement aider.

Vous vous souvenez de Tom Pyatt?

Bon, ce n'est pas l'ancien du Canadien qui va susciter le plus grand engouement au sein de la populace, on en convient. Mais le parcours de l'ailier de 29 ans vaut quand même la peine d'être souligné parce car il effectue un retour dans la Ligue nationale après un séjour de deux saisons en Suisse avec Genève-Servette.

«C'est toute une opportunité pour moi, admet l'attaquant des Sénateurs d'Ottawa. J'espérais pouvoir revenir dans la LNH à un moment donné et Ottawa m'a donné une chance de me tailler un poste.

«Ce n'est pas comme si le téléphone sonnait souvent, il n'y a pas des tonnes d'intérêt pour tes services. Si quelqu'un te donne une telle chance, tu la prends!»

Pyatt, pour reprendre l'expression consacrée de Claude Julien, fait les «petites choses». Or, dans un monde où une multitude de joueurs sont capables de bien faire lesdites petites choses, ça lui prenait comme plancher de salut un entraîneur-chef qui savait précisément ce qu'il était en mesure d'apporter et avec qui le lien de confiance était déjà établi.

Entre en scène Guy Boucher, dont le cheminement n'a cessé de croiser celui de Pyatt.

Les deux hommes se sont connus avec les Bulldogs de Hamilton, dans la Ligue américaine, deux ans avant que Julien Brisebois et Boucher ne le rapatrient chez le Lightning de Tampa Bay.

Mais au terme de la saison 2013-14, une saison minée par une fracture de la clavicule, la source s'est tarie pour le timide attaquant. Pyatt n'a pas été en mesure de se trouver du boulot dans la LNH et il s'est donc tourné vers la Suisse.

Et quels entraîneurs a-t-il affronté pendant deux ans là-bas? Guy Boucher et Marc Crawford, ceux-là même qui dirigent les Sénateurs aujourd'hui!

«C'est le fils que j'avais perdu», s'est exclamé Boucher à son sujet.

Mais qu'est-ce que Boucher trouve donc à ce joueur sur lequel 29 équipes ont levé le nez mais qu'il s'est empressé de recommander au directeur général Pierre Dorion dès sa nomination derrière le banc des Sénateurs?

«Il y a plusieurs profils de joueurs: des joueurs offensifs, des spécialistes de l'avantage numérique, des joueurs défensifs, des joueurs d'énergie, rappelle Boucher. Mais l'une des catégories les plus importantes selon moi, c'est les récupérateurs de rondelle. Ceux qui te permettent de contrôler le jeu parce qu'ils sont premiers sur la rondelle. Tom a toujours été exceptionnel à ce niveau-là au sein de mes équipes. Il paie le prix pour y arriver. Et il est exceptionnel en désavantage numérique également.»

L'ancien du Tricolore ne barbouille pas trop la feuille de pointage avec seulement cinq points en 18 matchs. Mais Boucher n'hésite pas à l'employer en l'absence de Bobby Ryan, qui est blessé. Partout où leur destin s'est croisé, les attaquants habiles demandaient à Boucher de jouer avec Pyatt parce qu'il est capable de les suivre avec sa vitesse, parce qu'il va faire le jeu simple, qu'il ira chercher des rondelles pour eux et qu'il sera le premier en repli défensif.

«Ryan Dzingel et lui, par leur vitesse et leur fiabilité, aident les meilleurs joueurs à avoir plus d'offensive parce qu'ils vont chercher des rondelles», insiste l'entraîneur-chef.

Ce soir, face au Canadien, Pyatt jouera à la droite de Derick Brassard et de Mike Hoffman, qui est prêt à reprendre le collier après une absence de deux matchs.