Plus de 20 ans après que le «Finnish Flash» eut pris d'assaut la Ligue nationale, une génération de Finlandais profite du legs inoubliable de Teemu Selanne.

Patrik Laine, des Jets de Winnipeg, mène les buteurs de la LNH à 18 ans seulement et il est le fer-de-lance de cet influx de jeune talent finlandais. Avec les Sebastian Aho (Hurricanes de la Caroline), Aleksander Barkov (Panthers de la Floride), Jesse Puljujärvi (Oilers d'Edmonton) et Joonas Donskoi (Sharks de San Jose), ils constituent assurément la plus forte cohorte d'attaquants finlandais que le circuit Bettman ait connus.

La Finlande compte sur un fier programme de hockey qui a produit Selanne, les frères Saku et Mikko Koivu, en plus de plusieurs défenseurs et gardiens étoiles. De nos jours, le petit pays scandinave de 5,5 millions d'habitants produit certains des jeunes joueurs les plus rapides et les plus talentueux.

«Il y a eu une époque où dans certains groupes d'âge, nous n'avions aucune vedette en devenir, s'est rappelé le gardien des Bruins de Boston Tuukka Rask. Nous n'avions pas de marqueurs ou de super vedettes en devenir. Maintenant, c'est tout le contraire. Nous en avons plusieurs qui s'en viennent.»

La Finlande compte maintenant autant de joueurs au sein de la Ligue nationale que de patinoires intérieures, soit 33. En comparaison, le Canada compte sur 3250 patinoires intérieures et les États-Unis, 1800.

«Pour un pays de cette taille, c'est ahurissant le nombre de joueurs qu'ils fournissent, a déclaré l'entraîneur-chef des Sharks, Peter DeBoer. Au niveau du développement, ils font quelque chose qui rapporte, parce que c'est incroyable ce qui se passe quand on tient compte des chiffres.»

Certains des meilleurs joueurs de la Finlande sont âgés de 21 ans ou moins seulement et trois des cinq premiers choix au repêchage de 2016 provenaient de ce pays: Laine au deuxième rang, Puljujärvi quatrième, et Olli Juolevi, sélectionné au cinquième échelon par les Canucks de Vancouver.

On est loin de la faible récolte de 2009, qui a mené la Fédération finlandaise de hockey à tenir une conférence au sommet. Cette prise de conscience a mené la fédération à mettre à l'avant-plan le développement des habiletés individuelles. Ajoutez à cela l'augmentation du nombre d'arénas à la suite de la victoire du pays au Championnat du monde de 1995 et vous obtenez un engagement national pour le développement de joueurs plus costauds et plus talentueux pour faire compétition aux meilleurs de la planète.

«Je suis très fier, a dit Donskoi. C'est fantastique de voir que le hockey finlandais s'en va dans la bonne direction.»

Avec 11 buts à ses 17 premiers matchs, Laine est la tête d'affiche qui illustre les progrès effectués par la Finlande. On le compare parfois à Alexander Ovechkin. L'étoile des Capitals de Washington, trois fois récipiendaire du titre de joueur par excellence, a dit de Laine qu'il pourrait récolter 50, voire 60 buts s'il continue de s'améliorer.

Si Donskoi trouvait son inspiration chez Selanne ou les frères Koivu, Laine considérait Ovechkin comme son idole. Maintenant, l'élève veut dépasser le maître.

«J'adore la façon dont il marque et son désir de compter des buts, mais je ne veux pas être exactement comme lui, a expliqué Laine. Bien sûr qu'il a un tir incroyable et que c'est un joueur fabuleux, mais je veux être moi-même J'ai beaucoup à apprendre de tout le monde et si je dois apprendre une chose de lui, c'est son lancer. Je pense que je dois améliorer mon lancer si je veux atteindre son niveau.»

Ses coéquipiers croient que le potentiel de Laine est illimité, comme plusieurs dirigeants pensent que Barkov peut devenir aussi bon dans les deux sens de la patinoire que le capitaine des Blackhawks de Chicago Jonathan Toews. Barkov n'a que 21 ans.

Ce dernier donne tout le mérite aux entraîneurs finlandais pour le développement de joueurs intelligents qui ne pensent pas qu'à marquer.

«Ils font tout ce qu'ils peuvent pour vous faire grandir comme hockeyeur et comme athlète, a souligné celui qui a amassé 59 points en 66 matchs la saison passée. Ils vous aident beaucoup, particulièrement au sein de l'équipe nationale junior. Nous avons plusieurs réunions où on nous dit comment se préparer pour les matchs.»

Les joueurs du plus grand rival de la Finlande, la Suède, ne peuvent autrement que de remarquer ce qui se passe chez leur voisin. Le centre des Caps Nicklas Backstrom parle de cette génération de Finlandais comme d'une génération spéciale et le capitaine de l'Avalanche du Colorado, Gabriel Landeskog, croit qu'il s'agit d'une bonne chose pour la LNH et le hockey international.

Même si le pays est de taille plus petite et dispose d'un plus petit budget que le Canada, les États-Unis, la Russie et la Suède, la Finlande a récolté une médaille dans quatre des cinq Jeux olympiques auxquels ont participé les joueurs de la LNH et dans six des 11 derniers championnats du monde.

Avec l'arrivée de Laine et compagnie, on peut dire que l'avenir promet son lot de succès.