Avec ses six pieds et ses 170 livres, Mitch Marner a l'air du petit frère dans le vestiaire des Maple Leafs de Toronto, mais ça ne l'a pas empêché de faire une très bonne première impression dans la Ligue nationale.

Avec 10 points, dont quatre buts, en 13 rencontres, il a rapidement dissipé les doutes au sujet de son gabarit.

Avant même que les Leafs ne fassent de lui le quatrième choix au total en 2015, il a dû faire face aux questions au sujet de sa taille. Il croit que plusieurs n'ont regardé que ses impressionnantes statistiques au hockey junior - dont une saison de 126 points en 2014-15 - pas la façon dont elles ont été compilées face à des adversaires plus imposants et plus forts.

«Je pense que personne n'a vraiment compris de quelle façon j'ai évité tous les contacts à ce moment-là», a-t-il dit.

Marner semble plus petit que sa taille et son poids officiels ne l'indiquent, et il n'a pas le physique découpé de plusieurs joueurs du circuit. Qui plus est, il n'a pas mis beaucoup de poids sur sa charpente: quand il a été repêché dans la Ligue junior de l'Ontario, il pesait 160 livres.

Mais son gabarit ne l'a pas empêché de connaître trois excellentes campagnes avec les Knights de London et tout un début de carrière dans la LNH.

«Je n'y ai jamais accordé beaucoup d'importance, indique Marner, l'un des 11 joueurs pesant 170 livres ou moins dans le circuit Bettman. J'ai grandi en entendant les gens dire que je suis trop petit ou d'autres trucs du genre.»

La taille de Marner consitue d'ailleurs un avantage aux yeux de ses compagnons de trio: puisque son centre de gravité est bas et qu'il est si agile, il est difficile à mettre en échec.

«Il ne tente pas de les battre de force, mais grâce à son flair, son intelligence et sa rapidité», a noté Tyler Bozak.

«Il sait comment manipuler les défenseurs afin qu'ils n'aient jamais une bonne lecture du jeu qu'il va tenter», a ajouté James van Riemsdyk

Le monde du hockey regarde encore de haut les joueurs de petite stature - pensez à l'exclusion de Tyler Johnson de l'équipe américaine à la Coupe du monde - mais des joueurs comme Patrick Kane, Johnny Gaudreau, Martin St-Louis et Daniel Brière se sont tous démarqués malgré leur petite taille. Ils doivent en partie leurs succès au lock-out de 2004-05, qui a entraîné une modification des règles et une diminution de l'obstruction et de l'accrochage.

Bien que la LNH constitue une nouvelle aventure pour Marner, il s'est battu contre des joueurs plus gros que lui toute sa vie. Il a appris à servir de tous ses atouts pour les éviter.

«Ça m'a mené jusqu'ici, alors je dirais que ça a plutôt bien fonctionné pour moi.»