Après un début de saison difficile, les choses vont un peu mieux pour les IceCaps de St. John's. Le gardien Charlie Lindgren a subi hier sa première défaite en sept départs et il explique en bonne partie la tenue du club-école du Canadien.

Mais l'émergence de Nikita Scherbak ne doit pas être passée sous silence non plus. L'ailier droit de 20 ans, qui semblait avoir reculé dans l'organigramme du Tricolore après une saison décevante l'an dernier, fait ce qu'il faut pour revenir dans les bonnes grâces de l'organisation.

«La première chose qu'il devait améliorer, c'était son éthique de travail, explique Michel Therrien. Il ne faut pas toujours qu'il se fie seulement à son talent. J'ai coaché longtemps dans la Ligue américaine et il y a bien des gars qui pensent que ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils montent. C'est la grosse erreur qu'ils font. Si tu n'améliores pas ton éthique de travail, tu ne joueras jamais dans la LNH.

«C'était notre message principal, et je pense qu'il l'a bien saisi.»

Scherbak a vu sa séquence de six matchs avec au moins un point prendre fin hier, séquence au cours de laquelle il avait marqué cinq buts et accumulé huit points.

«Je joue de façon plus combative. Je tire plus souvent au filet et je vais davantage au filet. Mon jeu dans les deux sens de la patinoire s'est amélioré aussi par rapport à l'an dernier», affirme Scherbak.

Mais il semble également avoir compris ce que l'organisation attendait de lui sur le plan de l'application au travail.

Le défenseur Joel Hanley, colocataire de Scherbak à Terre-Neuve, est devenu très proche de lui. Avant même que la saison ne commence, ils ont eu de bonnes conversations sur les efforts à fournir pour devenir un bon professionnel, et Hanley croit que Scherbak en récolte déjà les dividendes.

«L'an dernier, c'était sa première année professionnelle, et je ne pense pas qu'il savait vraiment ce qu'il s'apprêtait à vivre, explique l'arrière de 25 ans, récemment rappelé par le Tricolore. Il a toujours eu du talent, mais cette année, il sait davantage à quoi s'attendre.»

Plus concentré, plus dévoué

Scherbak pense-t-il, comme le lui avait dit le Canadien à la fin du camp d'entraînement, qu'il avait cherché des raccourcis en raison de son talent?

«C'est probablement ce qui s'est passé l'an dernier, admet-il. J'arrivais du junior et je pensais que ce serait facile d'évoluer dans la Ligue américaine. Ça ne s'est pas passé comme ça. J'ai appris à la dure qu'il fallait donner son 100% tous les jours, que ce soit à l'entraînement, dans les matchs ou au gymnase.»

Aujourd'hui, dit Joel Hanley, Scherbak affiche plus de concentration à propos de sa préparation hors glace. Il prend mieux soin de son alimentation et de son repos et il se fixe des objectifs, au gymnase ou sur la glace, afin de s'inciter à se dépasser.

«Peut-être que dans le junior, il n'avait pas à faire toutes ces choses, mais là, il réalise que s'il veut atteindre la Ligue nationale, il va falloir qu'il s'y applique tous les jours parce que tout le monde le fait.»

Scherbak a été le choix de premier tour du Canadien au repêchage de 2014. L'équipe a investi en lui et continue d'espérer que le jeune ailier droit devienne un jour un attaquant appartenant au top 6 de la LNH. Il est l'un des rares espoirs du Tricolore à pouvoir viser aussi haut.

Mais pour l'heure, Scherbak dit ne viser qu'un jeu plus constant, plus efficace sur 200 pieds, ainsi qu'une contribution susceptible d'aider les IceCaps à gagner plus de matchs. En ce sens, la complicité qui s'est établie entre Charles Hudon et lui sert certainement la cause de l'équipe.

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John Scott à la retraite

Le colosse John Scott, qui a brièvement fait partie de l'organisation du Canadien la saison dernière après un passage controversé au match des Étoiles, a indiqué publiquement ce week-end qu'il avait pris sa retraite. Une très simple vidéo sur son compte Instagram où Scott est en train de fabriquer de la bière artisanale lui a fait dire qu'il «découvrait les joies de la retraite». On se doutait que l'ancien fier-à-bras en avait fini avec le hockey - et que la LNH en avait fini avec lui -, mais c'est maintenant confirmé. Scott, qui est âgé de 34 ans, a même participé il y a 10 jours à un match des Anciens Canadiens à Terre-Neuve!

Photo André Pichette, archives La Presse

John Scott