Dans une nomenclature des mois préférés de l'année, novembre vient rarement au sommet de la liste. Et s'il y a un homme qui doit regretter plus que quiconque de tourner la page de son calendrier le matin du 1er novembre, c'est probablement Michel Therrien.

Depuis ses premiers pas dans la Ligue nationale de hockey, il y a de cela bientôt 16 ans, Therrien n'a jamais mené ses équipes à des fiches perdantes au mois d'octobre.

En incluant son premier séjour avec le Tricolore entre 2000 et 2003, et ses années avec les Penguins de Pittsburgh, de 2005 à 2009, Therrien affiche un pourcentage d'efficacité de ,661 en octobre, grâce à une fiche combinée de 59 gains, 33 revers - dont cinq en prolongation - et quatre matchs nuls.

Depuis son retour à Montréal en juin 2012, le Canadien a fait encore mieux en amassant 34 victoires en 45 matchs, ce qui équivaut à un taux de réussite de ,778.

Et à ce palmarès, on pourrait ajouter le fait que Therrien était à la barre du club-école des Penguins à Wilkes-Barre/Scranton lorsque celui-ci a amorcé 2005-2006 avec un dossier de 21-1-2-1 en 25 matchs.

Mais lorsqu'on le questionne à ce sujet, Therrien a de la difficulté à identifier un élément-clé pouvant justifier de tels succès. Mais il ne néglige pas la contribution des joueurs sur la patinoire.

«C'est dur à expliquer. Nous voulons toujours connaître de bons départs. Nous voulons toujours connaître de bons camps d'entraînements aussi. C'est important de connaître un bon camp pour avoir ce genre de début de saison, a d'abord répondu Therrien.

«Comme toutes les équipes - et chacune a sa manière un peu différente de faire les choses - il se fait beaucoup de travail avant. La préparation est très importante. Y a-t-il un ou deux éléments? Non. Je pense que c'est un ensemble. Pour moi, ce sont beaucoup plus les joueurs qui achètent tout de suite ce qu'on veut leur montrer. Chaque minute est importante lors du camp d'entraînement pour s'assurer que nous serons prêts au maximum lorsque nous amorcerons la saison.»

Et comme Therrien peut être humoriste à ses heures, il a ajouté l'analogie suivante.

«C'est comme au golf; si tu envoies ton coup de départ dans le bois au trou numéro un, c'est dur de réussir le par!»

En 2016-2017, le Canadien est parvenu à récolter 17 points sur une possiiblité de 18 en octobre malgré l'absence de six joueurs réguliers au camp d'entraînement.

«Ç'a été un camp un peu particulier, reconnaît Therrien. Il y avait de nouveaux joueurs et des gars qui, comme dans beaucoup d'autres équipes, manquaient à l'appel à cause de la Coupe du monde. Durant les deux premières semaines, on voyait beaucoup de scores inhabituels, des 6-4 par exemple. Plus ça va, plus ça recommence à jouer serré, les structures sont beaucoup plus en place. Mais on a fait face à ce défi comme toutes les autres équipes.»

Bien placé pour comparer après cinq saisons auprès de Joel Quenneville avec les Blackhawks de Chicago, Andrew Shaw relève des similitudes entre Therrien et son ancien entraîneur-chef.

«Je pense qu'il (Therrien) parvient à faire en sorte que ses joueurs achètent rapidement le système qu'il veut implanter. Il insiste sur la façon avec laquelle il veut vous voir jouer. Plus rapidement vous maîtrisez cela, meilleur sera votre départ. C'était la même chose (avec Quenneville).»

Selon Tomas Plekanec, il est d'abord et avant tout essentiel d'amorcer la campagne sur le bon pied.

«Nous nous concentrons sur le début de saison. Je pense que c'est très important pour l'équipe, et je crois que ça rapporte d'importantes dividendes. En tant qu'équipe et en tant que joueur, vous cherchez toujours à connaître un bon départ.»

De son côté, Brendan Gallagher note que beaucoup de travail se fait avant que ne s'amorce le calendrier, autant du côté des joueurs que du personnel d'entraîneurs.

«Je pense qu'il (Therrien) réussit à bien nous préparer et, de notre côté, nous formons un groupe de joueurs dévoués qui font les bonnes choses pour nous préparer pour la saison à venir. C'est la même chose du côté du personnel d'entraîneurs. Ils travaillent fort pendant l'entre-saison pour nous rendre meilleurs et pour apporter de petits ajustements dans notre système qui vont aider toute l'équipe.»