Le Canadien entreprend sa saison ce soir à Buffalo et Alex Galchenyuk piaffe d'impatience.

«J'ai l'impression que je viens de vivre mon plus long camp d'entraînement depuis que je suis dans la Ligue nationale, a lancé le centre de 22 ans. Je ne sais pas si c'est à cause du calendrier préparatoire en tant que tel ou si c'est le fait d'avoir commencé le camp avec un certain groupe de joueurs, puis d'avoir vu les joueurs de la Coupe du monde revenir graduellement, mais sans qu'ils patinent tout de suite avec nous... 

«Chose certaine, je suis tellement excité que la saison commence!»

On le serait à moins: l'attaquant américain a conclu la saison dernière de brillante façon en enregistrant 16 buts et 22 points à ses 22 derniers matchs. Après la date limite des transactions, seul Mark Scheifele, des Jets de Winnipeg, a marqué plus de buts (14) dans la Ligue nationale que Galchenyuk. Ce dernier a eu un long printemps sans séries éliminatoires pour ruminer ce qu'il avait fait de bien en fin de campagne.

«Je veux que tout notre trio soit meilleur, a insisté le jeune centre avant le départ de l'équipe pour Buffalo. C'est vrai que j'entends beaucoup l'expression "reprendre où on a laissé", mais il n'y a pas juste ça; je veux qu'on soit meilleurs que l'an passé. On va s'aider les uns les autres à atteindre le prochain niveau et nous n'allons pas nous satisfaire des quelques bons moments que nous avons eus l'an dernier.

«On veut gagner des matchs.»



Vers une meilleure récolte en supériorité

Avec Galchenyuk, Max Pacioretty et Brendan Gallagher, le Tricolore est à même de compter sur un véritable premier trio. Et si Galchenyuk est en mesure de tabler sur ses progrès récents, il pourrait lui-même démontrer qu'il est un véritable premier centre, ce que le Tricolore n'a pas eu depuis des lustres.

À l'aile gauche, Pacioretty semble avoir trouvé sa niche aux alentours des 65 points par saison. En dépit d'un nombre de buts qui décline depuis deux ans (de 39 à 30), son total de points est demeuré stable. Mais à 27 ans, il n'a peut-être plus autant de potentiel d'amélioration que Galchenyuk, qui entame son quatrième automne à Montréal.

Mais l'un comme l'autre devraient bénéficier du retour derrière le banc de Kirk Muller. Pacioretty et Galchenyuk ont tous les deux marqué 21 buts à forces égales la saison dernière, mais Galchenyuk a coiffé son capitaine au sommet des buts marqués en avantage numérique chez le Tricolore avec 9. Ce nombre-là risque d'augmenter cette saison avec le retour de Muller, «l'homme qui murmurait à l'oreille des supériorités numériques».

Ajoutez à cela le fait que, pour la première fois de sa carrière, son rôle est coulé dans le béton et que Michel Therrien lui donnera un temps de glace en conséquence, et il y a tout lieu de croire que Galchenyuk pourra augmenter le niveau de son jeu au cours de la prochaine saison.

Du boulot en infériorité?

Signe que Therrien est engagé à parfaire ses compétences défensives, il l'a même employé en infériorité numérique dans toutes les rencontres préparatoires auxquelles Galchenyuk a pris part.

L'Américain n'est pas à la veille de déloger les Tomas Plekanec, Andrew Shaw et Paul Byron à quatre contre cinq, mais il espère quand même que son tour viendra durant la saison.

«J'espère bien, j'ai aimé ça, dit-il. Évidemment, le plus important dans ces situations-là est d'écouler les pénalités, mais je crois qu'avec mes habiletés, je serais en mesure de générer quand même des chances de marquer. J'ai eu une échappée - sinon deux - en infériorité en matchs préparatoires.

«Les entraîneurs me disent d'être patient, d'assister aux réunions et que ce n'est qu'une question de temps avant que je sois utilisé dans ces situations.»

Malgré l'arrivée d'Alexander Radulov et d'Artturi Lehkonen, on ne peut pas encore qualifier le Tricolore de puissance offensive. Par contre, Galchenyuk peut très bien en devenir le fer de lance s'il poursuit son ascension.

Photo André Pichette, Archives La Presse

Alex Galchenyuk et Max Pacioretty