Pendant que P.K. Subban parle d'un problème de personnalité entre lui et le Canadien, son ancienne équipe, elle, ne veut tout simplement plus en entendre parler.

C'est un peu le message lancé par le directeur général Marc Bergevin ce midi à Brossard, lors de son point de presse de début de saison avec les médias.

Invité, entre autres, à commenter les propos émis par Subban la semaine dernière, à propos de l'existence d'un problème de personnalité entre lui et le Canadien, problème qui serait à la base de la transaction que l'on sait, Bergevin a préféré éviter ce sujet qui ne veut plus rien dire à ses yeux.

«On tourne la page, a répondu Bergevin. (La transaction), on en a discuté par après, au point de presse de l'équipe, et depuis cette journée-là, on a tourné la page. Pour nous, P.K. appartient aux Predators de Nashville et on lui souhaite la meilleure des chances. Je l'ai remercié pour ses services, mais on passe à autre chose.»

Marc Bergevin, comme le reste de la direction montréalaise, préfère de toute évidence discuter de Shea Weber, le défenseur obtenu par le Canadien en retour de Subban. Le directeur général .

«Shea Weber apporte un aspect physique à notre jeu, et c'est un joueur qui fait payer le prix aux autres, a-t-il imagé. Si tu vas au filet, il va t'en faire payer le prix.»

C'est d'ailleurs à cause des nouveaux visages de l'équipe, et aussi à cause du retour à la santé du gardien Carey Price, que Marc Bergevin estime que les résultats de la saison qui s'en vient seront supérieurs aux résultats obtenus la saison dernière. «La saison dernière, nous sommes tombés en pleine face», a-t-il admis.

Parmi ces nouveaux visages, il y a le défenseur Mikhail Sergachev. Le Russe de 18 ans va être du premier match de la saison, jeudi soir à Buffalo. Reste à voir s'il sera encore avec l'équipe dans quelques semaines, reste à voir aussi si les prochains matchs seront pour lui une forme d'audition avant un possible retour dans les rangs juniors.

«On va l'évaluer au quotidien et on va voir sa progression, a ajouté Bergevin. C'est encore un peu trop tôt pour tirer des conclusions.»

Le Canadien commence à ressembler à l'équipe que Bergevin veut voir

Marc Bergevin a le sentiment que le Canadien affichera une identité qui collera davantage à ce qu'il veut voir de son équipe de hockey.

Le thème de l'identité est revenu plusieurs fois mardi après-midi.

«Aujourd'hui, je suis vraiment confiant et fier de ce que j'ai vu. J'ai vu une équipe qui joue rapidement, qui a du tempo, et c'est ça l'identité de l'équipe cette saison», a notamment déclaré le directeur-général du Tricolore, à un peu plus de 48 heures du début de la saison régulière, à Buffalo.

Si l'on se fie aux propos qu'il a tenus, cette image passe d'abord par la vitesse, mais aussi par l'intelligence au jeu et la présence de leaders dans le vestiaire.

«Aujourd'hui, la vitesse est un élément très important. Il faut également être intelligent. J'arrive d'un séjour avec Hockey Canada. Nous n'avions pas l'équipe la plus rapide, mais notre sens du hockey était élevé. La vitesse est quelque chose que nous regardons. Nous avons apporté quelques changements au niveau du leadership et je crois que la plus grosse part de ce leadership vient du vestiaire. Avec les modifications que nous avons apportées, je crois que notre équipe est en meilleure position.»

Bergevin estime que l'ajout du défenseur Shea Weber et de l'attaquant Andrew Shaw apporteront aussi une dose de combativité et de robustesse au Tricolore.

«Shaw joue avec du rythme. C'est un joueur qui bouge, qui accentue la cadence. Récemment, Joel Quenneville avait de très bons commentaires sur lui et disait qu'il va leur manquer à Chicago, mais que l'équipe était dans une position où elle ne pouvait pas le garder. Shea, c'est la même chose. C'est un gars qui prend des décisions, qui bouge la rondelle, qui est robuste. C'est un homme qui est respecté pas seulement par ses coéquipiers, mais à travers la Ligue nationale. Ça change un peu l'identité de l'équipe», a reconnu Bergevin.

Ce dernier a profité d'une question sur son expérience vécue avec Équipe Canada à la Coupe du monde pour lancer un message au sujet de Weber et de sa valeur.

«On avait (Mike) Babcock, l'un des meilleurs entraîneurs, Joel Quenneville qui a remporté la coupe Stanley trois fois en six ans, je crois. Claude Julien, qui a gagné la coupe, Barry Trotz, l'un des meilleurs de la profession. Quand ils se rencontraient, Shea Weber était leur choix comme défenseur pour fermer la porte aux adversaires. Les meilleures têtes de hockey ont choisi de placer Weber contre Ovechkin ou Patrick Kane ou les autres. Ça me fait dire qu'ils ont vu la même chose que nous. Est-ce qu'on est tous dans l'erreur ici?»

Les séries

Si Bergevin affiche un certain optimisme face à la nouvelle mouture de son équipe, il s'empêche de s'aventurer à faire des prédictions, et encore moins d'annoncer une place parmi les trois premiers de la section Atlantique. L'objectif fondamental demeure le même.

«Des prédictions, je n'en fais pas. J'ai toujours dit que ce qui est important, c'est de prendre part aux séries. C'est le premier but. Après, tout est possible. Il y a 16 équipes qui participent aux séries et il y a toujours des surprises. Si tu arrives en santé et avec du momentum dans les séries, tout est possible. Alors, on va prendre les étapes une à la fois.

«C'est une prédiction que je ne peux pas faire, a ajouté Bergevin en parlant des chances de son club de se hisser dans le top-3 de sa section. Il y a de bonnes équipes dans notre division. Tu penses à Tampa Bay, à la Floride qui s'améliore, Boston qui sera meilleur. Ça va être difficile. Quand tu arrives à la dernière journée du calendrier et que tu espères qu'une équipe perde pour accéder aux séries, ce n'est pas l'idéal. On veut accéder aux séries en santé et avec de l'élan. C'est ça qui est important.»

Bergevin estime que sa formation est beaucoup mieux placée pour affronter un coup dur comme celui qui a saboté la saison du Canadien en 2015-2016.

«L'an dernier, nous sommes tombés face première. Il fallait se relever et nous n'avons pas réussi. Mais j'espère et je crois que nous sommes mieux nantis à cause de ce que nous avons vécu l'an dernier. Je pense que l'ajout de Shea, de »Shawzy», d'un Carey Price en santé et l'expérience additionnelle de Max (Pacioretty) à titre de capitaine vont faire une différence.»

- Avec Michel Lamarche, La Presse canadienne