L'affaire Max Pacioretty continue de faire couler de l'encre. La station 91,9 a mis fin à sa collaboration avec le journaliste Michel Villeneuve, qui a fait la semaine dernière des révélations qui ont mis le Canadien dans l'embarras.

La relation entre l'ex-animateur et la station, déjà tendue dernièrement, a été brisée après l'intervention faite par Villeneuve mardi à l'émission Du sport le matin, dans laquelle il menaçait de faire davantage de révélations le 7 octobre, après ses vacances. Il disait qu'il mettrait sa menace à exécution si le CH continuait à nier que Michel Therrien avait qualifié Max Pacioretty de «pire capitaine de l'histoire du Canadien».

Les patrons de la station ont voulu connaître ses intentions et ses sources, que Villeneuve a refusé de dévoiler.

«En deux lignes, ils m'ont dit: "Michel, le lien de confiance est brisé, on ne peut plus travailler ensemble"», a indiqué Villeneuve à La Presse.

«De mon côté, je jugeais que le seul endroit où je n'avais pas été appuyé, c'était au 91,9, a-t-il enchaîné. Sauf Réjean [Tremblay], Michel Langevin et Cicco [Enricco Ciccone]. Les autres émissions [de 91,9] en ont ri. Pourtant, les autres médias étaient unanimes et ont dit que je n'avais pas inventé ça!»

Au 91,9, on confirme aussi que l'intervention de mardi matin était la goutte de trop.

«Il a été remercié pour deux raisons, a résumé le directeur général de la station, Yves Bombardier. D'une part, le lien de confiance a été brisé quand il a refusé de dévoiler le contenu de sa future intervention. Dans un dossier explosif comme ça, c'est normal de le partager avec le boss. Toutes les salles de rédaction font ça. C'était presque de l'insubordination.

«D'autre part, je ne me souviens pas d'avoir entendu ça, une menace envers une organisation. Journalistiquement, tu ne peux pas faire ça. Ce n'est pas le genre de radio que je veux faire.»

En paix

Villeneuve ne se dit toutefois pas amer de la tournure des événements, lui qui se considérait comme à la retraite depuis mars 2013. Il était collaborateur pour des chroniques au 106,9 Mauricie, de Cogeco, de même qu'au 91,9 Sport, une station du groupe concurrent Radio Nord Communications. Cette station est en activité depuis un an.

«C'est leur décision. Ont-ils été victimes de pressions de la part du Canadien? Peut-être, car ils ont négocié fort pour obtenir les droits de diffusion de matchs du Rocket de Montréal [le club-école du Canadien à partir de l'an prochain]. Ont-ils succombé aux pressions? Il ventait fort. La station en est à ses premiers balbutiements. Mais de mon côté, j'ai toujours maintenu ma position, et ce soir, je me couche en paix.»

Est-ce que le fait d'avoir révélé son information sur les ondes d'une station de Cogeco a aussi contribué à la décision? M. Bombardier assure que non.

«Pas directement, mais je sais qu'ils n'étaient pas contents, et des animateurs en ont même parlé», a pour sa part répondu Michel Villeneuve.

La semaine dernière, Michel Villeneuve a dévoilé en ondes que Michel Therrien aurait parlé de Max Pacioretty comme du «pire capitaine de l'histoire du Canadien», propos tenus dans une conversation à bâtons rompus lors d'un tournoi de golf en juin. Martin Leclerc, de Radio-Canada, a aussi affirmé avoir eu vent de la même situation.

Mardi matin, au tournoi de golf du Canadien, Michel Therrien a nié avoir tenu ces propos.

«Je comprends, sa réaction était très humaine, car s'il l'avoue, il peut perdre sa job, a analysé Villeneuve. Moi, ce sont des fans du Canadien qui m'ont dit ça, qui ont leur chandail, leur casquette du CH. Ils n'ont pas aimé voir le coach déblatérer sur son capitaine.»

Villeneuve a par ailleurs indiqué qu'après avoir entendu les propos de Geoff Molson et de Michel Therrien mardi matin, il avait finalement choisi de ne pas mettre à exécution ses menaces du 7 octobre prochain.

«J'aurais eu l'air de m'acharner, de planter juste pour planter», a-t-il expliqué.