Artturi Lehkonen a commencé son bain de foule médiatique en disant qu'il aimait «tirer et marquer», et pour la direction du Canadien, il s'agit probablement d'une très bonne nouvelle.

Lehkonen, comme 26 autres recrues, a sauté sur la glace du centre d'entraînement de Brossard, jeudi, avec l'intention bien arrêtée de créer une impression favorable. Au cours des prochains jours, ces jeunes hommes auront d'ailleurs l'occasion de faire exactement ça, entre autres lors d'un tournoi des recrues présenté sur trois jours, tournoi qui s'amorce vendredi à London, en Ontario, et qui se conclura dimanche après-midi.

Aucun doute possible, Lehkonen fait partie de ceux qui seront suivis de très près. C'était déjà évident jeudi, quand il a dû affronter une meute médiatique plutôt impressionnante pour un entraînement de mi-septembre. Au moins, le Finlandais de 21 ans sait très bien pourquoi il est ici. D'ailleurs, il ne souhaite pas vraiment retourner jouer en Suède, là où une dernière année de contrat l'attend avec le club de Frolunda dans le cas où ses prochains jours ici seraient un échec.

«Je ne veux pas retourner en Suède et je crois en mes chances, a-t-il répondu. J'ai fait du progrès, je suis devenu un joueur plus complet en Suède, pas seulement un joueur qui se préoccupe de son jeu à l'attaque. J'avais hâte à ce camp des recrues et je sais qu'il s'agit pour moi d'une très belle occasion.

«Je suis assez bon pour avoir droit à cette chance de jouer dans la LNH, et c'est à moi de le prouver. Personne ne m'a vraiment rien dit ici, mais je sais ce que j'ai à faire. Mon but, c'est de ne pas retourner en Suède. Je voulais vraiment être ici, et le tournoi des recrues sera l'occasion pour moi de me mettre en valeur.»

Dans le fond, c'est assez simple pour Lehkonen: tout ce qu'il a à faire, c'est démontrer qu'il est prêt pour un rôle d'attaquant dans la Ligue nationale. À ce sujet, ça tombe drôlement bien: il est ailier gauche, et le Canadien, justement, a un problème assez criant à cette position, particulièrement du côté du deuxième trio.

Mais le Finlandais aura aussi à dissiper quelques doutes, lui qui n'a jamais joué en Amérique du Nord, là où le calendrier est plus exigeant, là où les patinoires sont plus petites.

«Bien sûr que je dois démontrer que je suis capable de jouer sur cette scène, a-t-il imagé. Ce sera pour moi l'ajustement le plus important à faire, mais j'aime la petite patinoire. C'est beaucoup plus amusant, parce que le filet est tellement près des bandes, alors on peut vraiment lancer tout en étant postés près des bandes, ce qui est impossible à faire sur les glaces européennes.»

Il convient toutefois de rappeler que ce choix de deuxième tour au repêchage de 2013 n'est pas exactement une «vraie» recrue, puisqu'il a passé les cinq dernières années à jouer parmi les pros en Finlande et en Suède. D'ailleurs, lors de ses dernières séries en Suède, Lehkonen a pu récolter 19 points en 16 matchs, une prestation qui lui a valu quelques fleurs et une comparaison favorable avec un ancien du club de Frolunda, justement.

«Mon entraîneur en Suède m'a dit que je lui rappelais Loui Eriksson», a-t-il expliqué.

Eriksson, vétéran attaquant chez les Bruins de Boston, a conclu la dernière saison avec 63 points. Le genre de production qui, on le devine, ferait bien l'affaire des patrons du Canadien. «C'est à moi de jouer», a-t-il répété, peut-être pour la centième fois, avant de prendre congé.

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Martin Lapointe dirigera les recrues

Ce n'est pas Sylvain Lefebvre, l'entraîneur des IceCaps de St. John's, qui va diriger la formation recrue du Canadien lors du tournoi qui doit s'amorcer vendredi à London, en Ontario. Lefebvre doit plutôt rester ici pour des raisons personnelles, et c'est Martin Lapointe, directeur du développement des joueurs, qui sera l'entraîneur du groupe pour l'occasion. Rappelons que le tournoi des recrues mettra aux prises les espoirs de quatre équipes, soit ceux du Canadien, des Sénateurs d'Ottawa, des Maple Leafs de Toronto et des Penguins de Pittsburgh.