Il y a du changement à la tête de Hockey Québec.

Après le départ du directeur général Sylvain B. Lalonde, annoncé à la mi-juillet, la fédération a nommé hier Paul Ménard pour le remplacer. Ce dernier travaille au sein de Hockey Québec depuis plus de dix ans et a consacré les quatre dernières années à diriger le programme de Développement du joueur. L'organisme aura donc décidé de dénicher à l'interne le successeur de M. Lalonde, qui a été à sa tête pendant 14 ans.

On ne doit pas s'attendre à une grande révolution au sein de la fédération, dans la mesure où M. Ménard est déjà très engagé dans les politiques déjà en place.

«Il y a tellement eu de changements et d'améliorations au sein de Hockey Québec, et il y a tellement de dossiers encore qui ne font que débuter, que ce soit au niveau initiation, au sein du programme d'entraîneurs-maîtres ou des changements apportés à la mise en échec pour des questions de sécurité, explique M. Ménard. Et l'on a aussi nos structures intégrées - semblables au "club system" qu'on voit en Europe - qui favorisent le développement à long terme du joueur... Tous ces changements-là ont apporté du questionnement et bouleversé des habitudes, mais je crois qu'on est sur la bonne voie pour continuer le travail qu'on a débuté.»

M. Ménard entend agir en continuité avec les façons de faire de Sylvain B. Lalonde, mais parle quand même «d'ajuster» les divers programmes après qu'il aura consulté en colloque les associations de hockey mineur.

Le nouveau DG se donne d'ailleurs comme objectif, au cours de son mandat, de se rapprocher des associations mineures et d'améliorer la communication avec elles. «Je veux qu'elles se sentent interpellées», a-t-il insisté.

Cela dit, M. Ménard ne croit pas qu'il soit nécessaire de s'attaquer à la perception souvent répandue voulant que Hockey Québec soit une entité trop bureaucratique et trop administrative.

«C'est lorsqu'on consulte les intervenants qu'on entend ce genre de reproche, souligne M. Ménard. Mais quand on ne consulte pas, on se fait reprocher de ne pas être à l'écoute et d'adopter la mauvaise ligne! Au moins, si l'on consulte, nos programmes iront de pair avec nos besoins. C'est sûr qu'il y a un juste milieu à trouver. Je suis une personne de terrain et je vais plutôt vers l'action. Mais j'ai appris avec les années qu'il fallait consulter, car on ne détient pas toujours la vérité.»

Concentré sur ses programmes

Les dernières années du règne de Sylvain Lalonde - qui deviendra le PDG du Regroupement Loisir et Sport du Québec au mois d'octobre - ont été marquées par un contentieux très médiatisé avec la Ligue de hockey préparatoire scolaire (LHPS), un circuit qui a grandi dans les écoles secondaires du Québec, à l'extérieur du cadre de la fédération.

Comment Paul Ménard se positionne-t-il dans ce débat?

«C'est difficile pour moi de dire quelle est la mésentente réelle [entre Hockey Québec et la LHPS], admet-il. Je n'ai pas participé aux dernières rencontres avec elle. Ce que je peux dire, c'est que le hockey québécois a tout à gagner en mettant tous ses acteurs ensemble. Mais pour quelle raison la LHPS a-t-elle cessé son entente avec Hockey Québec? Ce sera quelque chose à revoir. Je n'ai pas de nouvelles d'eux, je ne sais pas comment ils fonctionnent et comment ils entament leur année.

«Moi, ma concentration sera sur nos programmes. On a une offre de service exceptionnelle en termes de hockey élite. On regroupe des joueurs en bas âge pour les faire grandir et les conduire au programme d'excellence.»

Photo Robert Skinner, Archives La Presse

Sylvain B. Lalonde a dirigé Hockey Québec pendant 14 ans.