Nombreux sont les partisans du Canadien qui attendent Shea Weber avec une brique et un fanal, encore courroucés par l'échange qui a envoyé P.K. Subban aux Predators de Nashville. Mais n'allez pas croire que le nouveau venu chez le Tricolore est du genre à se faire des cheveux gris avec ça.

À l'occasion du tournoi de golf organisé par l'entraîneur-chef Michel Therrien au club Le Mirage, mardi matin à Terrebonne, Weber a eu droit à un premier bain de foule médiatique depuis la désormais célèbre transaction.

Pour quelqu'un qui s'amène à Montréal avec la pression de remplacer l'une des plus grandes idoles populaires des dernières années, on peut dire que celui qui portera le numéro 6 ne semble pas du genre à se laisser emporter par le stress.

«Je comprends que P.K. est très populaire ici et que les partisans sont passionnés. J'espère pouvoir aider cette équipe à gagner des matchs, car c'est tout ce qui compte en bout de ligne», a-t-il indiqué avec flegme.

Vêtu de son chandail bleu-blanc-rouge, qui sera par ailleurs orné d'un A d'adjoint au capitaine, Weber a maintes fois répété que son objectif principal, du moins à court terme, était de «s'intégrer» au sein de sa nouvelle formation.

«Il y a une excitation qui émane du fait que l'équipe a transigé pour faire votre acquisition, a-t-il noté. Ça signifie qu'elle vous veut. Vous voulez venir ici et être l'un des éléments dont ils se serviront pour atteindre leurs objectifs. [Le Canadien] a fait plusieurs bonnes acquisitions au cours de la saison morte qui aideront l'équipe à aller plus loin.»

N'empêche, Weber n'est pas dupe. Il sait très bien que les comparaisons avec Subban seront inévitables. Mais encore là, il préfère se concentrer sur les succès de son équipe plutôt que ses réussites personnelles.

«J'ai eu de lents départs et j'ai eu des départs rapides. On dirait que ça finit toujours par donner le même résultat. Heureusement, j'ai été plutôt constant au cours de ma carrière. Ce n'est même pas une question de statistiques. Le plus important est de remporter des matchs. Tant qu'on gagne, le reste importe peu. Je ne me préoccupe pas de savoir si j'ai eu un point ou non», insiste-t-il.

Des adversaires heureux

Dans les heures et les jours qui ont suivi la transaction, plusieurs observateurs ont souligné que Weber, 31 ans, n'était plus aussi dominant qu'il ne l'a déjà été. Sa vitesse et son efficacité en zone défensive ne sont plus exactement au rendez-vous, selon eux.

Toutefois, si on doit croire ceux qui l'affrontaient régulièrement au sein de la division Centrale, il n'en est rien. Même qu'ils ne se gênent pas pour dire: bon débarras!

Prenez Andrew Shaw, par exemple. L'ancien des Blackhawks de Chicago, et autre nouveau venu dans le giron du CH, s'est souvenu d'un match des séries de 2014 duquel il est ressorti avec deux côtes cassées, gracieuseté d'un coup d'épaule de Weber devant le filet.

«Il est probablement le pire gars à affronter, a observé Shaw. [...] Je suis heureux de ne plus avoir à me battre avec lui devant le filet. Mais je vais sans doute devoir faire attention à son tir, maintenant.»

L'attaquant Jason Pominville, qui s'aligne avec le Wild du Minnesota depuis la saison 2012-2013, a pour sa part vanté le style de jeu de Weber qui, dit-il, s'avère idéal pour animer l'attaque.

«Des fois, lorsque tu es un attaquant, tu veux avoir la rondelle, décrit-il. Si les défenseurs la gardent trop longtemps, tu es souvent porté à vouloir arrêter, et le jeu ralentit. Mais il accélère le jeu en la donnant rapidement. Il est capable d'appuyer l'attaque, et on n'a même pas besoin de parler de son lancer.»

Weber, lui, souhaite simplement pouvoir devenir «l'un des éléments» pour mener à bien la barque du Canadien en 2016-2017.

«Peu importe ce que l'entraîneur voudra, je le ferai, a-t-il assuré. Je suis le genre de gars qui adhère au système et qui fait ce dont l'équipe a besoin, et qui se sacrifie pour accomplir l'une ou l'autre de ces tâches.»

Photo Ivanoh Demers, La Presse

Shea Weber a été entouré par de nombreux représentants des médias.