Les trois derniers camps d'entraînement, Pierre-Alexandre Parenteau les a faits avec trois équipes différentes. Difficile de le blâmer s'il recherche un peu de stabilité...

Après des séjours mouvementés au Colorado et à Montréal, Parenteau a trouvé une forme de sérénité la saison dernière à Toronto. C'est pourquoi il aimerait y poser ses valises de façon un peu plus durable.

Parenteau deviendra joueur autonome sans compensation le 1er juillet, s'il ne signe pas de nouveau contrat d'ici là. L'attaquant québécois ne s'attend pas à conclure une entente avec les Maple Leafs dans les prochains jours, mais il espère bien ne pas se rendre au 1er juillet.

«Le repêchage s'en vient dans la prochaine semaine, des décisions seront prises, on en saura plus après», a-t-il convenu, hier, à un tournoi de golf pour amasser des fonds pour la Fondation de l'école secondaire De Mortagne, à Boucherville.

Cela dit, comme son agent, Allan Walsh, l'avait laissé entendre dans les médias de Toronto la semaine dernière, Parenteau souhaiterait poursuivre son aventure dans la Ville Reine. 

«J'ai eu beaucoup de plaisir, et ç'a bien été.»

Du côté des statistiques, il a inscrit 20 buts et 21 aides, ce qui lui a permis de dépasser la marque des 40 points pour la première fois depuis la saison écourtée 2013.  Après des accrochages avec Patrick Roy et Michel Therrien, il a trouvé la bonne recette avec l'entraîneur-chef Mike Babcock. « Il est honnête avec nous, on sait à quoi s'en tenir », a-t-il expliqué.

Et il y a aussi le fait que la donne a drôlement changé à Toronto. Ça avait commencé avec le changement de direction la saison dernière, mais les beaux jours des Leafs semblent soudainement plus près depuis le 30 avril. Ce jour-là, l'équipe a remporté la loterie du repêchage de la LNH et pourra donc parler au 1er rang le 24 juin. Un incitatif pour attirer - ou retenir, dans ce cas-ci - des joueurs autonomes.

«Tu ramasses un gars de la trempe d'Auston Matthews ou de Patrik Laine, t'ajoutes ça à ton équipe, ça fait de toi automatiquement une meilleure équipe, même si le gars a seulement 18 ans», croit-il.

«Avec la nouvelle direction, Babcock, Lou Lamoriello, ça peut avoir un effet sur les joueurs autonomes. Je pense que Toronto va devenir une destination privilégiée des joueurs maintenant.»

La dure trentaine

On en a beaucoup parlé l'été dernier, la LNH est de plus en plus difficile pour les trentenaires à la recherche d'un contrat. Et avec la modeste hausse prévue du plafond salarial - si hausse il y a -, les équipes privilégieront de plus en plus des options moins chères, des joueurs plus jeunes et produits par l'organisation.

Des joueurs comme Curtis Glencross, qui avait connu une saison 2014-2015 fort respectable de 35 points en 71 matchs, avaient été forcés à la retraite, tandis que les Tomas Fleischmann et Derek Roy de ce monde avaient dû se résoudre à accepter des invitations à des camps, sans contrat garanti.

Parenteau en est visiblement bien conscient. Ça se sent notamment quand il parle de l'arrivée possible de Las Vegas dans les cadres de la LNH en 2017-2018.

«J'ai 33 ans, j'aurai 34 ans quand Vegas va arriver, a-t-il rappelé. C'est ça, le plus gros bénéfice. C'est 23 jobs de plus. Et ça va générer plus de revenus à la Ligue, et on ne se le cachera pas, Vegas sera un gros marché. Je pense que la Ligue était rendue là.»

___________________________________________

Un drôle de sentiment pour Mitchell

En plus de Parenteau, la Fondation de l'école secondaire De Mortagne pouvait compter sur la présence de l'attaquant Torrey Mitchell au tournoi de golf d'hier. Ancien des Sharks de San Jose, Mitchell dit avoir ressenti un sentiment étrange en voyant ses ex-frères d'armes battus en finale dimanche.

«Je les encourageais. Mais c'est un drôle de sentiment, tu leur souhaites du bien, mais t'aimerais aussi être à leur place.»

Mitchell s'est surtout dit impressionné par Logan Couture, Brent Burns et Joe Pavelski, qui ont mené les Sharks avec respectivement 30, 24 et 23 points.

«Les gens disaient que la fenêtre des Sharks était fermée parce que les meilleures années de Joe Thornton et Patrick Marleau sont derrière eux. Mais Couture, Pavelski et Burns ont pris les commandes. Je crois qu'ils sont encore plus dangereux, car ils ont encore Thornton et Marleau, et ces gars-là. Ils seront encore bons l'an prochain.»

Photo Martin Chamberland, La Presse

Torrey Mitchell