Parfois, les vétérans des Sharks de San Jose Joe Thornton et Patrick Marleau doivent être encouragés à quitter la patinoire.

«Si vous ne leur dites pas de quitter la patinoire, alors ils y passeront la journée, a commenté le défenseur des Sharks Brenden Dillon à propos de ses vieux coéquipiers. Je crois qu'ils ont parfois besoin, vous savez, qu'on leur dise "Hey, vous vous rappelez? Vous avez 35, ou 36 ans, et c'est votre 18e ou 19e saison dans la LNH, et vous êtes sur la patinoire à chaque occasion".»

La tâche a été attribuée cette saison à l'entraîneur-chef des Sharks, Peter DeBoer, qui a été encensé par ses joueurs cette saison en raison de sa capacité à accorder un congé à un moment opportun pour en tirer un avantage.

DeBoer a contraint ses joueurs à respecter l'importance du repos et à comprendre que, selon Dillon, «même s'ils croyaient peut-être qu'ils jouaient à 100% de leurs capacités, ils étaient peut-être davantage à 85 ou 90% à cause de la fatigue accumulée».

Installés dans le nord de la Californie, à proximité des Kings de Los Angeles et des Ducks d'Anaheim, les Sharks sont l'une des équipes qui franchissent les plus longues distances dans la LNH.

En plus des longs vols, ils doivent aussi composer avec le décalage horaire. Il est peut-être minuit lorsque les Sharks arrivent à leur hôtel dans l'Est, mais le décalage de trois heures avec la côte ouest a un impact sur l'horloge interne, pouvant affecter les siestes et les routines au quotidien.

«Les gars parlent encore au téléphone avec leur famille ou leurs enfants viennent tout juste de se coucher pour aller à l'école le lendemain», a expliqué Dillon à propos des arrivées tardives à l'hôtel.

DeBoer atténue ces préoccupations en accordant des journées de repos supplémentaires, des séances d'entraînement plus courtes ou encore des réunions d'équipe sur la route qui sont plus tardives qu'à l'habitude, simplement pour offrir quelques heures de sommeil additionnelles aux joueurs.

«Parfois, ça prend ça pour repartir la machine», a admis Chris Tierney, un attaquant des Sharks originaire de Keswick, en Ontario.

«Pete fait du bon boulot en utilisant le repos comme arme, en plus de ses stratégies afin d'offrir des journées de repos aux joueurs, et il sait lorsqu'ils ont besoin de patiner, des choses comme celles-là, afin de s'assurer que les gars soient frais et dispos en tout temps. Il fait du bon boulot pour obtenir le maximum de ses joueurs.»

Tierney a souligné que certains joueurs des Sharks connaissent l'une de leurs meilleures saisons en carrière, dont Brent Burns, Tomas Hertl, Marc-Édouard Vlasic et Martin Jones, sans oublier l'émergence de Thornton, qui a amassé 82 points à l'âge de 36 ans.

Ce sont des joueurs tels que Thornton et Marleau, qui totalisent près de 3000 matchs de saison régulière en carrière, qui doivent parfois être rappelés à l'ordre. Cette stratégie a permis aux Sharks d'atteindre leur première série finale de la Coupe Stanley, même s'ils tirent de l'arrière 2-0 et qu'ils disputeront le match no 3 samedi en Californie.

«C'est drôle, a dit Tierney, parce que la plupart de ces gars-là veulent patiner à tous les jours, mais Pete leur demande à l'occasion de demeurer loin de la patinoire. C'est préférable pour l'équipe.»

La vaste expérience des voyages transcontinentaux des Sharks pourrait donc leur offrir un léger avantage à l'approche du match no 3, qui sera déterminant sur l'issue de la série.