Benoît Groulx avait clairement manifesté le désir, au cours des dernières semaines, de faire avancer sa carrière d'entraîneur de hockey et de retourner dans les rangs professionnels. Il y est arrivé, dans un contexte qui le comble au plus haut point.

Groulx a fait un pas de plus vers la Ligue nationale de hockey mardi, alors qu'il est devenu l'entraîneur-chef du Crunch de Syracuse, le club-école du Lightning de Tampa Bay dans la Ligue américaine.

Le directeur général du Crunch, Julien BriseBois, en a fait l'annonce lors d'une conférence de presse. Groulx succède à Rob Zettler, qui se verra offrir de nouvelles fonctions au sein de l'organisation, selon ce qu'ont rapporté des médias de Syracuse.

«Benoît Groulx possède une longue feuille de route à titre d'entraîneur gagnant, a déclaré BriseBois. Au cours de sa carrière, il a toujours su soutirer le meilleur de ses joueurs et de ses équipes. Nous sommes excités de voir Benoît se joindre à notre organisation. Nos joueurs à Syracuse profiteront de son remarquable leadership et de son inlassable poursuite de l'excellence.»

La nomination de Groulx survient moins de trois semaines après qu'il eut dirigé son dernier match avec les Olympiques de Gatineau, contre les Wildcats de Moncton lors du deuxième tour des séries éliminatoires de la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Mais la vitesse du processus n'a rien à avoir avec le fait que Groulx allait se précipiter sur la première offre, peu importe sa provenance.

«Ce n'est absolument pas une question de premier arrivé, a tranché Groulx en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne mardi. J'avais dit, il n'y a pas si longtemps, que j'espérais avoir une opportunité qui me rejoigne, et que j'attends depuis longtemps. Et j'ai senti, après les rencontres que j'ai eues avec eux (les dirigeants du Crunch), que c'était l'opportunité que j'attendais.»

Sans entrer dans tous les détails, Groulx a expliqué que les démarches qui avaient mené à son embauche se sont échelonnées sur quelques jours à peine. Ces démarches l'ont mené à des rencontres avec BriseBois, mais aussi avec le directeur général du Lightning, Steve Yzerman. Et Groulx admet avoir été surpris de l'intérêt que lui a porté BriseBois, un ancien adjoint de Bob Gainey avec le Canadien de Montréal.

«Après quelques conversations et un peu de temps passé ensemble, j'ai pensé que c'étaient des gens avec lesquels j'aimerais beaucoup travailler, qui sont déterminés, qui ont une vision, qui rejoignent mes valeurs en tant qu'entraîneur et en tant que personne. Je recherchais des gens qui veulent s'améliorer, qui vont t'aider à t'améliorer, qui veulent gagner et avoir du succès. C'est un challenge au quotidien d'être meilleur, et ils se donnent les moyens de l'être. C'est ce que j'ai senti chez ces gens-là.»

Groulx en sera à un deuxième séjour dans la Ligue américaine de hockey, après avoir dirigé les Americans de Rochester de 2008 à 2010. Pendant ces deux saisons, les Americans ont affiché un dossier global de 73-76-11 et participé une fois aux séries éliminatoires.

Âgé de 48 ans, Groulx possède une feuille de route impressionnante au niveau du hockey junior, et provient d'une organisation qui a formé pour la Ligue nationale de hockey des entraîneurs tels le regretté Pat Burns, Alain Vigneault et Claude Julien. Ces trois hommes ont tous gagné au moins une fois le trophée Jack-Adams, remis à l'entraîneur-chef par excellence dans la LNH. Burns est le seul dans l'histoire du circuit à y avoir fait graver son nom en trois occasions.

Dans la LHJMQ, Groulx s'est joint aux Olympiques en 2001 et en 13 saisons avec l'organisation, il a présenté un dossier cumulatif de 460-293-18-59 et a mené son équipe à trois championnats de la ligue, en 2003, 2004 et en 2008. En 2003-04, il a été élu entraîneur par excellence dans la LHJMQ.

Les compétences de Groulx l'ont également amené à diriger le Canada sur la scène internationale, d'abord comme adjoint lors du Championnat du monde des moins de 18 ans, en 2004, et lors des Championnats du monde de hockey junior de 2014, à titre d'adjoint, et l'année suivante en tant qu'entraîneur-chef. Sous ses ordres en 2015, le Canada a affiché un dossier parfait de 7-0 et a remporté la médaille d'or, battant la Russie lors d'une finale endiablée disputée à Toronto.

Groulx ressent évidemment un pincement au coeur à l'idée de laisser derrière une organisation qui lui a fait vivre des moments exaltants.

«J'ai été privilégié d'avoir pu diriger les Olympiques de Hull et de Gatineau pendant aussi longtemps. De l'avoir fait pendant 13 ans, d'avoir laissé ma marque dans cette organisation, d'avoir pu gagner trois coupes du Président et d'avoir gagné le Championnat mondial junior à titre d'entraîneur des Olympiques sont des choses qui me rendent très fier.»