Le Red Star Kunlun, l'équipe d'expansion que Pékin souhaite arrimer à la KHL, a soumis à la ligue russe les garanties financières nécessaires à son entrée dans le circuit la saison prochaine et attend sous peu la décision de la KHL.

La Chine bientôt dans le hockey professionnel de haut niveau ? Dans les bureaux de la Ligue nationale, l'ancien joueur Kevin Westgarth suit la situation avec intérêt.

« Peu importe la façon dont le hockey se développe, ça bénéficie à toutes les parties prenantes dans le monde », soutient l'ancien homme fort, qui a été nommé en janvier vice-président au développement des affaires et aux affaires internationales de la Ligue nationale.

Le marché chinois est pour le moins intrigant. Le potentiel démographique est infini, mais le territoire est à peine défriché. Quelques milliers de joueurs tout au plus, et un seul visage à mettre sur ce rêve de développement, celui d'Andong Song, espoir des Islanders de New York repêché au sixième tour en 2015.

Mais outre l'existence des Dragons de Chine, formation de la Ligue d'Asie, l'empreinte du hockey là-bas est extrêmement limitée. D'où l'intérêt de voir le Red Star Kunlun rejoindre possiblement les rangs de la KHL l'an prochain.

Selon Westgarth, un gain potentiel de la KHL ne doit pas être vu - surtout dans un marché émergent comme la Chine - comme une perte pour la Ligue nationale.

« C'est ce que le monde regarde. La Premier League est la meilleure ligue de soccer au monde parce que les gens veulent regarder les meilleurs.

« Ailleurs qu'en Amérique du Nord, la marque e la LNH a beaucoup de place pour prendre de l'expansion, et particulièrement en Chine, ajoute Westgarth. Aider le hockey à croître dans ces différents marchés est une priorité. On veut aussi propager la marque de la LNH dans des pays où le sport est déjà pratiqué, par exemple en Lettonie. »

LE LOCK-OUT PUIS BELFAST

Westgarth a quitté la Ligue nationale au terme de la saison 2013-2014, avant d'aller jouer pendant un an à Belfast, en Irlande du Nord. « C'était sur la liste des choses que je voulais faire dans ma vie », raconte le colosse de 32 ans, qui a été convié là-bas à une expérience de hockey un peu plus rudimentaire. Il lui est arrivé de sauter sur la glace dès sa descente d'avion ou de manger du McDonald's en guise de repas d'après-match.

Westgarth, diplômé en psychologie de l'Université Princeton, n'aura disputé que 169 matchs dans le circuit Bettman. Est-ce son implication autour de la table durant le lock-out de 2012 qui a contribué à écourter son passage dans la LNH ?

En fait, c'est tout le contraire. C'est à cette occasion que la Ligue a remarqué son esprit éclairé et qu'il a pu planter les germes de son après-carrière.

« Les esprits peuvent s'échauffer et il faut veiller à ne pas en faire une question d'ordre personnel, explique Westgarth à propos du lock-out. Il faut garder en tête qu'il s'agit d'une situation d'affaires à régler. Il n'y a personne de méchant dans une négociation comme celle-là ; tout le monde veut en arriver à obtenir la meilleure entente. »

Bill Daly, bras droit de Gary Bettman, vient de lui donner une belle occasion de s'impliquer et de voir certains aspects des affaires en travaillant à stimuler la croissance de la Ligue et du hockey à l'international.

« Kevin n'opère pas de façon indépendante dans ces dossiers, précise Daly. Nous avions déjà une organisation en place et une main-d'oeuvre déployée à laquelle il s'est greffé. Autrement, comme c'était le cas sur la glace, il fait partie d'une équipe. »