Le Canadien a joué pour ,390 après que Carey Price s'est blessé, le 25 novembre dernier. À l'occasion du bilan de fin de saison, lundi, peu de gens de l'organisation semblaient préoccupés par le rendement de l'équipe en l'absence du gardien vedette. On préférait se dire que si Price avait été en uniforme, on aurait pu récolter les sept victoires qui ont manqué au CH pour se tailler une place en séries.

«Si nous avions eu Carey Price durant toute l'année et que nous avions fait les séries, personne n'aurait posé de questions au sujet du manque de leadership», a donné en exemple le centre Lars Eller.

«On sait que Carey Price est un gros morceau de notre équipe et on n'est pas gêné de cela non plus, a renchéri le directeur général Marc Bergevin. Le fait de l'avoir nous donne une longueur d'avance sur plusieurs équipes, mais de le perdre nous a fait mal.

«Sans la blessure de Carey Price, nous ne sommes pas ici à avoir cette conversation, a plus tard ajouté le DG. Il y a certainement des aspects de notre jeu que nous devons corriger, et on va le faire. Mais l'an dernier, nous avions terminé deuxièmes au classement (de l'Association de l'Est). Carey Price avait été nommé joueur par excellence, oui, mais les joueurs et les entraîneurs avaient leur part de mérite là-dedans.»

Du même souffle, Bergevin a confirmé non seulement le retour de Michel Therrien, mais celui de tous ses adjoints (à l'exception de Craig Ramsay), ainsi que de l'entraîneur-chef des IceCaps de St. John's Sylvain Lefebvre.

«De commencer à mettre du monde dehors cette année à cause de ce qui s'est produit cette année, je ne suis pas prêt à faire ça», a invoqué Bergevin pour justifier le statu quo.

Avant et après Price

Flanqué de Michel Therrien et soutenu par la présence du propriétaire Geoff Molson, Bergevin a répondu pendant plus d'une heure aux questions des journalistes. Certaines plus coriaces, d'autres plus clémentes. Qui se butaient invariablement à la conviction des dirigeants que leur orientation est la bonne.

«La chaîne a vraiment débarqué et, oui, on a été la pire équipe [à partir du début décembre], a dit Bergevin. Mais les partisans n'ont pas les connaissances que j'ai. Si on regarde notre façon de jouer et notre niveau de compétition: est-ce qu'on est une équipe de 110 points comme l'an dernier ou de 82 points comme cette année? On est peut-être quelque part dans le milieu. Or, être dans le milieu avec une équipe en santé, ça fait de nous une équipe de séries.»

Le Canadien prend visiblement comme baromètre les résultats obtenus durant le premier tiers de la saison. Nonobstant la présence de Price devant le filet, l'équipe avait fait des ajustements tactiques par rapport à la saison précédente qui lui avaient permis de mieux orchestrer ses sorties de zone, ses entrées en territoire adverse et, de façon générale, d'assurer une meilleure possession de rondelle.

«Nous avons joué du bon hockey au cours des 30-35 premiers matchs, nous étions une meilleure équipe que par les années passées, a soutenu le centre Tomas Plekanec. Mais tout a basculé avec la blessure de Carey.»

On y revient toujours!

Le groupe a mal réagi à la perte de son meilleur joueur. Ça, tout le monde est prêt à l'admettre.

«C'est une situation inhabituelle que personne n'avait jamais vécue avant, a plaidé David Desharnais. Il faut faire un meilleur travail afin de ne pas s'effondrer comme ça. Tous les éléments sont en place pour l'année prochaine. Il faut rebondir.»

Les difficultés du métier

Il va sans dire qu'avec Price, le Tricolore est une équipe de séries éliminatoires. Mais en principe, tout ce pan de la saison disputé sans lui devrait avoir mis en relief les aspects que l'équipe doit améliorer pour être moins à la merci d'un seul joueur.

Mais si de telles leçons sont venues à l'esprit de Bergevin, il n'a pas voulu en faire part lundi.

«L'expérience à travers laquelle nos joueurs ainsi que Mike Condon sont passés va beaucoup nous aider dans l'avenir», s'est-il limité à dire.

Bien sûr qu'il y aura des changements. Il y en a chaque année. Mais comme il l'avait fait par le passé, le DG a rappelé lundi les difficultés dans le hockey d'aujourd'hui à faire des transactions. Il a rappelé que de vouloir boucher un trou dans sa formation l'inciterait bien souvent à en créer un autre. Que les attaquants top 6 sont rarement disponibles. Que les joueurs autonomes forcent la note non seulement en matière d'argent, mais d'années au contrat. Que la solution passe par le repêchage.

En attendant, il multiplie ses options sur les troisième et quatrième trios, espérant trouver dans le lot des joueurs qui pourront contribuer à l'attaque.

«On a marqué plus de buts que l'an dernier, a toutefois observé Bergevin. La différence est dans la colonne des buts contre. Qu'est-ce que ça nous dit? Si l'on ne se défend pas, on n'a pas de succès.»

La conférence de presse de lundi est donc un succès: le Canadien s'est beaucoup défendu.

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