Le Canadien de Montréal et les Ducks d'Anaheim sont, géographiquement parlant, aux antipodes. Et c'est également le cas au classement du circuit Bettman depuis la pause de Noël.

Ceux qui affirment que le Canadien a été mauvais en décembre et en janvier n'ont pas vu le dossier des Ducks en octobre: une seule victoire en dix matchs et cinq revers par jeu blanc. Le nom de Bruce Boudreau circulait déjà parmi les entraîneurs-chefs qui seraient appelés à signer les papiers d'assurance-chômage avant la fin du calendrier.

Perçus par plusieurs comme de sérieux candidats à la coupe Stanley, les Ducks ont mieux paru en novembre et décembre, mais leurs 30 points en 33 sorties, après les matchs du 22 décembre, leur conféraient l'avant-dernier rang de la LNH.

Depuis, ils ont accumulé 59 points en 38 matchs, six de plus que les Capitals de Washington et les Penguins de Pittsburgh... et exactement 30 de plus que le Tricolore.

Le 13 février, en plein coeur d'une séquence de sept matchs à l'étranger, les Ducks ont renversé les Blackhawks de Chicago 3-2, en prolongation. Ce fut le point de départ d'une série de 11 victoires.

Mais selon Boudreau, le véritable revirement s'est fait lorsque l'équipe a réalisé qu'elle devait mettre l'accent sur une défensive plus étanche.

«Nous nous sommes dit que si nous étions destinés à marquer 1,5 but par match, il faudrait limiter l'adversaire à un seul pour espérer gagner. Et nous ne voulions pas nous servir de la malchance comme d'une béquille, car nous ne pourrions jamais nous en sortir, a expliqué l'entraîneur-chef des Ducks, lundi midi, à Brossard.

«Après Noël, nous avions un voyage à Edmonton, Calgary et Vancouver, trois clubs de notre section qui se trouvaient devant nous au classement, a ajouté Boudreau. Nous avons blanchi Calgary 1-0, nous avons blanchi Edmonton 1-0 et nous menions 1-0 en troisième contre Vancouver avant de perdre 2-1 en fusillade.

«Nous avons alors réalisé que nous avions récolté cinq points sur six en jouant de cette façon et que nous pourrions maintenir ce succès en continuant dans cette voie. Et c'est ce que nous avons fait.»

Boudreau a aussi rendu hommage à ses leaders pour avoir contribué au redressement de l'équipe.

«Nous avons eu plusieurs rencontres, et ils voulaient plus gagner que marquer des buts. Des gars comme (Corey) Perry, (Ryan) Getzlaf et (Ryan) Kesler ont mérité des honneurs individuels, ont représenté leur pays et gagné des coupes. Et ils éprouvaient leur plus grande satisfaction dans la victoire. Ils étaient prêts à tout pour nous faire gagner.»

Le défenseur Simon Després a lui aussi loué les leaders de l'équipe.

«Ç'a été un travail de groupe. Nous avons de bons vétérans. Des gars comme Getzlaf et Kesler sont dans la ligue depuis longtemps. Ils ont ouvert le chemin pour le reste de l'équipe.»

Perron absent

Les Ducks se présenteront au Centre Bell, mardi soir, sans les services de David Perron. L'attaquant québécois a été victime d'une blessure à l'épaule droite en deuxième période du match de dimanche contre les Jets de Winnipeg, et son absence pourrait être longue. Il s'est blessé en tentant de mettre en échec Mark Scheifele.

«Je sais qu'il est retourné à Anaheim pour une résonance magnétique. Je ne connais pas la gravité de la blessure, mais je présume que son cas sera réévalué de semaine en semaine», a déclaré Boudreau.

Acquis le 16 janvier des Penguins de Pittsburgh, Perron a connu d'intéressants débuts avec sa nouvelle équipe, amassant huit points au fil de ses six premières sorties.

«Le premier mois avec nous, il a été exceptionnel. Il a ensuite connu une baisse de régime, mais ce fut aussi le cas de notre équipe après notre longue séquence de victoires. Il joue à l'intérieur du périmètre, il possède de bonnes mains, et notre attaque à cinq a commencé à connaître du succès lorsqu'il est arrivé», a fait savoir Boudreau au sujet du rendement de Perron.