Il y a des joueurs pour qui un changement de décor est très salutaire et, de toute évidence, c'est le cas pour Devante Smith-Pelly.

Depuis qu'il est avec les Devils du New Jersey, Smith-Pelly affiche une forme qu'on ne lui connaissait pas à Montréal. L'attaquant de 23 ans a récolté six points à ses six premiers matchs avec les Devils (dont quatre buts), et, surtout, il se retrouve à camper un rôle de premier plan avec l'équipe, alors qu'il patine désormais en compagnie d'Adam Henrique. Hier soir, il a ajouté deux buts et une passe à sa fiche, ce qui lui donne neuf points en sept matchs avec sa nouvelle équipe.

«Ça marche entre nous, explique Smith-Pelly en entrevue téléphonique avec La Presse. Adam est un joueur intelligent qui est bon avec la rondelle, et je me retrouve à jouer pendant 15, 16 ou 17 minutes par match. À mon premier match avec les Devils, j'ai joué pendant tout près de 19 minutes. J'ai un plus grand rôle ici.»

Tout ça est bien nouveau pour celui que l'on surnomme DSP. En 66 matchs avec le Canadien, il n'a jamais vraiment pu s'imposer et, en retour, l'entraîneur Michel Therrien ne lui a jamais vraiment fait confiance. D'où le temps de jeu plus modeste. En 46 matchs avec le Canadien cette saison, Smith-Pelly a franchi la barre des 15 minutes de jeu à seulement deux reprises. Il avait aussi été laissé de côté en huit occasions. 

«C'est difficile de s'améliorer quand on joue 10 minutes par match. Il y a une grande différence entre mon rôle avec les Devils et mon rôle avec le Canadien.»

Quand on lui demande s'il a obtenu une véritable chance de se faire valoir en près de deux saisons avec le Canadien, Smith-Pelly hésite un peu au bout du fil, et révèle qu'il a dû jouer malgré une blessure à la hanche au début de la saison.

«Je suis arrivé au camp d'entraînement en septembre et j'ai dû me battre pour un poste... Je ne dis pas qu'un poste aurait dû m'être réservé, mais c'est ce qui est arrivé. Puis, je me suis blessé à la hanche en novembre, et j'ai joué environ une dizaine de matchs malgré cette blessure. Les entraîneurs et la direction le savaient, mais c'était pour moi très difficile d'aller d'un bout à l'autre de la patinoire à cause de ça.

«À mon retour au jeu [après sept matchs sur la liste des blessés], on m'a mis de côté plus souvent que je jouais. Je n'étais pas d'accord avec ça, mais c'est la réalité. Après ma blessure, je n'ai jamais été capable d'obtenir la chance de retrouver ma place habituelle avec l'équipe.»

«Tout arrive pour une raison»

Le Canadien a fini par perdre patience et, le 29 février, Devante Smith-Pelly a été échangé aux Devils en retour d'un autre attaquant, Stefan Matteau. Il est encore bien tôt pour tirer de grandes conclusions d'un échange qui est survenu il y a moins de trois semaines, mais pour l'instant en tout cas, ce sont les Devils qui se frottent les mains de satisfaction.

Smith-Pelly, lui, a trouvé bien difficile de devoir quitter le Canadien, mais aujourd'hui, il a retrouvé le sourire.

«Tout arrive pour une raison, dit-il en terminant. S'il n'y avait pas eu toutes ces blessures à Montréal, si nous n'avions pas traversé cette très mauvaise période, je ne serais peut-être pas ici. Quand tu te retrouves à être employé sur l'un des deux premiers trios d'une équipe, tu sais très bien ce que l'on attend de toi. Tu sais très bien que tu dois produire.»