Décidément, il y a toujours des relents des années 1980 quand le Canadien débarque au First Niagara Center. Après les festivals offensifs du 23 octobre et du 12 février, c'était une soirée ponctuée par une panoplie de mêlées qui attendait les amateurs.

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Sauf que les deux formations en action mercredi soir étaient médiocres en comparaison avec celles que l'on envoyait quand le Tricolore et les Sabres s'affrontaient dans la défunte Division Adams.

Au terme d'un spectacle bien terne de trois heures, le CH s'est imposé au compte de 3-2 en prolongation.

Après 3 min 15 s de prolongation, Paul Byron a mis fin au débat en déjouant Robin Lehner. Le petit ailier tentait en fait de rejoindre Torrey Mitchell, mais la rondelle a plutôt touché le défenseur des Sabres et a franchi la ligne rouge.

Le Tricolore remporte seulement une troisième victoire à l'étranger depuis son éclatant triomphe du 1er janvier lors de la Classique hivernale.

Par ailleurs, la victoire n'a pas été sans conséquences fâcheuses pour le Canadien. le défenseur Mark Barberio a été contraint de quitter la rencontre après la première période, blessé au haut du corps. On n'en sait pas plus sur sa condition.

Attaque paralysée

Le Canadien affrontait peut-être une équipe moins bien rodée que la veille à Montréal, mais les pauvres Sabres semblaient aussi bons que les Panthers de la Floride!

Après 20 minutes peu inspirées, le Canadien était en effet en arrière 5-15 aux tirs au but... et 0-1 au pointage. Le défenseur Zach Bogosian a ouvert la marque pour les Sabres, en avantage numérique. Scrivens a bloqué son tir, mais la rondelle a rebondi vers Bogosian, qui l'a frappée au vol. Après consultation des reprises, on a confirmé son but.

Du reste, le Tricolore a bien peu embêté le gardien Robin Lehner, sauf peut-être quand Alex Galchenyuk est entré en collision avec lui en fin de période. La scène a débouché sur une rixe au cours de laquelle Max Pacioretty a même laissé tomber les gants contre Rasmus Ristolainen. Le combat n'a toutefois jamais eu lieu, un peu comme un samedi soir à l'Olympia.

Le premier de Pateryn

On ne sait pas si Michel Therrien a haussé le ton à l'entracte, mais dès la première minute, le Canadien a créé l'égalité. Greg Pateryn a touché la cible d'un tir frappé de la pointe. C'était un premier but dans la LNH pour le joueur de 25 ans, à son 47e match dans le circuit.

On dit que les buts en début et en fin de période sont ceux qui font le plus mal. Le CH a appliqué à merveille la recette en période médiane. Andrei Markov a en effet marqué avec trois secondes à écouler, sur un tir de la pointe dévié accidentellement par Brian Gionta.

Ironiquement, Gionta a marqué plusieurs buts pour le CH en faisant dévier des tirs. Un de plus sur la liste, pourrait-on dire...

Entre ces deux buts, la période s'est résumée à un gala de lutte qui rappelait les années de John Muckler à Buffalo. Cinquante-deux minutes de pénalité ont été décernées au cours de l'engagement, et on a même failli voir une bagarre de gardiens! Au cours d'une mêlée, Lehner et Michael McCarron ont échangé quelques coups, amenant Scrivens à patiner jusqu'au milieu de la patinoire. Il n'a toutefois pas avancé davantage.

Encore Foligno

C'était 2-1 Montréal après 40 minutes, et pourtant, le CH était incapable de pénétrer dans l'enclave. Selon les données de Sportslogiq, les Montréalais n'avaient pas même un seul tir depuis l'enclave en deux périodes.

Curieusement, il a fallu une jolie incursion du très limité Alexei Emelin pour enfin voir le Canadien pénétrer la zone dangereuse, mais le tir de Sven Andrighetto qui en a découlé a raté la cible.

Quelques instants plus tard, pendant un avantage numérique du Canadien, Marcus Foligno créait l'égalité. Le fils de Mike Foligno a donc marqué quatre de ses 10 buts cette saison contre Montréal.

En prolongation, Byron a tranché le débat avec son premier but en 19 matchs. Avant lui, Scrivens a toutefois dû faire quelques beaux arrêts, dont un sur Evander Kane, pour que la soirée se poursuive.

Le Canadien reprend l'action samedi, à Ottawa, contre les Sénateurs.

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Ils ont dit

«Si mes coéquipiers avaient eu besoin de moi, j'y serais allé. Je ne sais pas si ça aurait été ma meilleure décision, mais j'y serais allé.» - Ben Scrivens, qui a failli traverser la patinoire pour se battre avec le gardien adverse, Robin Lehner

«Scrivens avait environ 30 secondes pour traverser et faire quelque chose. Il n'a rien fait. Puis, l'arbitre est arrivé et c'était fini. L'an prochain, s'il veut se battre, je suis prêt.» - Robin Lehner

«Fais quelque chose. Tu peux rester loin et faire ce que tu veux. Mais tu ne peux pas me donner un coup de là-bas.» - Lehner, à propos des mots qu'il a adressés à Scrivens en retraitant au vestiaire en deuxième période

«J'étais très content, car le gars de l'autre bord est un peu gros!» - Michel Therrien, au sujet de la décision de Scrivens de ne pas se confronter à Lehner

«On avait tellement de blessés, c'était bon pour lui d'avoir une chance en avantage numérique. Il a bien fait ça. On essaie de communiquer, de déplacer la rondelle et de la placer au filet.» - Andrei Markov, à propos de la présence d'Alexei Emelin en avantage numérique

«C'est une bonne sensation, surtout dans une victoire de caractère. Je n'aurais pas pu imaginer un meilleur scénario.» - Greg Pateryn, auteur de son premier but dans la Ligue nationale

«Quand tu affrontes la même équipe cinq fois dans une saison, deux ou trois fois dans le même mois, il y a toujours de l'animosité. Je ne connais pas beaucoup encore la division, mais l'autre équipe a des joueurs costauds qui jouent de façon robuste.» - Paul Byron

«Je trouvais que des joueurs des Sabres rudoyaient un peu trop Alex Galchenyuk. Je voulais m'assurer que le jeune soit un peu plus protégé.» - Therrien, au sujet de sa décision de placer Mike Brown au sein du premier trio