Jamie Benn, Tyler Seguin, Jason Spezza et Patrick Sharp contre Tomas Plekanec, Max Pacioretty... et bien des joueurs qui feront leur possible.

Dans ce qui ressemblera à un combat entre David avec une jambe cassée et Goliath sur les stéroïdes, le Canadien reçoit ce soir les puissants Stars de Dallas au Centre Bell.

Les Stars ont beau avoir perdu sept de leurs dix derniers matchs, ce sera possiblement un autre de ces matchs où les dirigeants du Tricolore retiendront plus l'analyse individuelle de leurs éléments que le résultat.

Hier, Michel Therrien a confirmé que Brendan Gallagher serait absent en raison d'une blessure au bas du corps subie samedi. À son cas s'ajoutent ceux d'Alex Galchenyuk (bas du corps) et Lars Eller (haut du corps). Leur présence ce soir est incertaine.

Bref, dans un scénario catastrophe où ces trois joueurs seront absents, des joueurs comme Paul Byron, Michael McCarron et Stefan Matteau pourraient être appelés à former la deuxième unité d'avantage numérique...

Par contre, le fait que le Canadien n'ait pas annoncé de rappel laisse croire que l'équipe s'attend à ce qu'au moins un des deux cas incertains puisse jouer. À suivre ce matin.



La chance aux autres

Le malheur des uns signifie toutefois une porte ouverte pour d'autres. Et jusqu'ici, Greg Pateryn a sans doute été le grand gagnant de ces infortunes, si bien qu'il gagne des points en vue de 2016-2017.

Le défenseur disputera ce soir un 12e match de suite. Dans les six derniers, il a joué 17 minutes ou plus, puisqu'il est employé dans le deuxième duo avec le vétéran Alexei Emelin.

«Il joue un style très simple, moi aussi, a estimé Pateryn, au sujet d'Emelin. On essaie de s'aider, nos jeux sont faciles à lire. J'aime jouer avec lui. On montre qu'on peut former un duo solide et fiable.»

Dans les six matchs depuis qu'il est jumelé au Russe, Pateryn a présenté un rendement de -1, a obtenu deux points et distribué 18 mises en échec. Des statistiques fort respectables dans la mesure où le CH a affronté au cours de cette séquence les Capitals de Washington et les trois équipes californiennes, toutes sur la route, quand Therrien n'a pas le luxe de choisir les confrontations.

McCarron en est un autre qui a beaucoup à gagner, lui qui a pris part aux cinq dernières rencontres du CH. Il a même eu droit à plus de six minutes d'utilisation en avantage numérique pendant cette période.

«Son rythme est meilleur qu'au camp. Il sait comment jouer, il protège bien la rondelle et il a une bonne présence devant le filet. Il doit se développer et il a besoin de jouer beaucoup de minutes», a expliqué Therrien.

Bref, à entendre parler l'entraîneur-chef, McCarron aura amplement de chances, d'ici la fin du calendrier, de montrer qu'il peut aider cette équipe la saison prochaine.

Matteau est un autre joueur dans cette catégorie, lui qui apprivoise encore son nouvel environnement. Comme l'a fait remarquer Therrien, il prenait part hier à son premier entraînement avec le CH. Au sein d'une équipe aussi petite, le nouveau venu de 220 lb aiderait ses patrons s'il était capable de prouver qu'il a sa place dans la LNH. Au New Jersey, ça n'a pas fonctionné.

Sven Andrighetto, lui, bénéficie d'une chance inespérée en l'absence de Gallagher. À l'entraînement d'hier, il jouait encore à la droite de Tomas Plekanec et Max Pacioretty. Dans son cas, on sent toutefois un brin d'impatience de la part de Therrien. «Il joue dans un trio offensif, donc on veut le voir produire», a dit Therrien.

Andrighetto n'a pas marqué à ses neuf derniers matchs.

L'apprentissage de Condon

Les expériences, c'est bien beau, mais derrière tout ça, il y a un gardien qui devrait en voir de toutes les couleurs ce soir, contre la 3e équipe au classement général. Et ce gardien est lui aussi en apprentissage, justement.

Mike Condon devrait prendre part à son 45e match de la saison. Tout indique qu'il dépassera sa marque personnelle de 48 matchs de la saison dernière, dans la Ligue américaine. «Au collège, je ne jouais pas autant, donc je rattrape le temps perdu!»

Pour Condon, le baptême dans la LNH s'est passé à la vitesse grand V, en l'absence de vous-savez-qui. En octobre dernier, il s'attendait plutôt à jouer une vingtaine de duels au cours de la saison. Pas 50! Et pas contre les puissances de la ligue que sont les Capitals (trois fois), les Stars et les Blackhawks!

«Sauter dans le feu de l'action est la meilleure façon d'y arriver, estime-t-il. Le meilleur moment pour faire quelque chose, c'est maintenant. Ça me permet d'apprendre rapidement, de m'adapter rapidement à chaque situation. Être gardien, c'est une position d'adaptation, et j'ai vu plusieurs équipes et jeux différents.»

Si Carey Price revient bel et bien en santé la saison prochaine, Condon aura déjà un bon bagage d'expérience pour un joueur de deuxième année!

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Le défenseur Greg Pateryn gagne des points en vue de la prochaine saison.