Après avoir répété au cours des dernières semaines qu'ils croyaient toujours en leurs chances de participer aux séries éliminatoires, les joueurs du Canadien ont en quelque sorte rendu les armes.

«Nous n'avons plus de chances de faire les séries cette année et c'est dur pour tout le monde», nous a confié le défenseur Alexei Emelin.

Il reste 22 matchs au Tricolore et l'entraîneur-chef Michel Therrien doit aider à donner une valeur au reste du calendrier.

«Premièrement, on donne des opportunités à de jeunes joueurs de démontrer ce qu'ils sont capables de faire, a-t-il expliqué hier. Ça nous permet en même temps de faire leur évaluation.»

«Pour nous, c'est de s'assurer qu'on joue avec enthousiasme et passion et qu'on reste impliqués dans le match.»

Avec six joueurs sur la liste des blessés et un septième (Nathan Beaulieu) dont le statut demeure incertain, l'équipe est plus décimée qu'elle ne l'a jamais été cette saison. C'est pour cette raison que Therrien a décrit sa formation comme «une jeune équipe». Changement de langage, certes, mais néanmoins véridique. À l'ouverture de la saison, la moyenne d'âge du Tricolore était de 27,7 ans, ce qui le plaçait dans le milieu du peloton à l'échelle de la ligue. Or, la formation qui affrontera les Capitals de Washington ce soir aura un âge moyen de 26,6 ans, ce qui la place désormais au huitième rang des équipes les plus jeunes.

Au-delà de l'âge, il y a l'expérience. On le constate entre autres à la ligne bleue, où trois joueurs ayant porté les couleurs des IceCaps de St. John's cette saison - Greg Pateryn, Mark Barberio et Victor Bartley - seront en uniforme face aux puissants Capitals.

Toute une commande!

«C'est un énorme défi que d'affronter les meilleurs, particulièrement une équipe qui a autant de profondeur», a soutenu Bartley, qui fera ses débuts dans l'uniforme tricolore.

«Ça va être tout un test pour nous, mais on a hâte.»

Bartley et consorts risquent d'en avoir plein les bras puisque les Capitals affichent à la fois l'attaque la plus productive de la ligue, l'attaque à cinq la plus efficace et la deuxième défense du circuit.

Pas étonnant qu'ils aient établi un record de la ligue en remportant 44 victoires à leurs 58 premières rencontres!

Gilbert s'est rendu jusqu'au bout

Ni Jeff Petry ni Nathan Beaulieu n'ont fait le voyage à Washington. Le premier n'est pas suffisamment rétabli de sa blessure au bas du corps et ratera un septième match de suite. Le second, lui, doit passer des examens afin d'évaluer l'ampleur des dommages à sa jambe droite à la suite d'un violent contact contre le poteau du filet de Pekka Rinne, lundi soir.

Même si Beaulieu a été en mesure de terminer la rencontre, la direction doit espérer que son état ne se compliquera pas davantage. La perte de Tom Gilbert a déjà été un coup assez dur à encaisser comme ça!

«C'est la même blessure au genou qu'il avait subie au Minnesota qui est revenue, a expliqué Therrien à propos de Gilbert, dont la saison est terminée. Avec de la rééducation, il a ensuite été en mesure de revenir au jeu. Il se sentait bien, mais il s'est fait mal de nouveau [contre les Flyers de Philadelphie]...»

Le fait qu'il se soit rendu jusqu'au point où une intervention chirurgicale devenait inévitable a incité Max Pacioretty à le qualifier de «guerrier».

«C'est une illustration de ce que les gens ne voient pas derrière les portes closes, de le voir se battre en dépit de cette blessure, a soulevé le capitaine. En tant qu'équipe, ça signifiait beaucoup pour nous de le voir travailler de la sorte et de continuer quand même à jouer aussi bien.»