Chaque année, la LNH nous réserve son lot de surprises. Cette saison, les Panthers de la Floride, les Stars de Dallas et les Coyotes de l'Arizona font certainement partie des équipes qui surpassent les attentes. En revanche, on s'attendait à bien plus des Flames de Calgary, des Jets de Winnipeg et du Canadien.

À Buffalo, par contre, on n'a pas trop fait mal paraître les analystes. Si l'embauche de l'entraîneur-chef Dan Bylsma et l'arrivée du jeune prodige Jack Eichel garantissaient une amélioration, il était audacieux de prédire aux Sabres une place en séries éliminatoires.

Jusqu'ici, cet entre-deux se confirme. Avant les matchs d'hier, les Sabres affichaient un pourcentage de points de ,440 (fiche de 20-26-4), une amélioration certaine par rapport au ,329 de la saison dernière. Trois autres victoires et les Sabres égaliseront leur total de victoires de 2014-2015. Mais malgré cette progression, les hommes de Bylsma étaient encore à 13 points d'une place en séries.

Avec Lehner

Lors de l'unique duel de la saison entre les Sabres et le Canadien jusqu'ici, le 23 octobre, les Montréalais avaient malmené le gardien Chad Johnson en marquant 7 fois sur 26 tirs, pour l'emporter 7-2.

Les Sabres sont attendus au Centre Bell ce soir, mais cette fois, ils devraient compter sur le gardien Robin Lehner, qui devait occuper le rôle de numéro 1 cette saison.

Lehner a subi une entorse à une cheville dès le premier match de la saison et il a raté trois mois d'action, avant de revenir au jeu le 15 janvier. Tout ça en raison d'un bête accident. «C'était le début de la saison, la glace était un peu plus molle qu'à l'habitude, explique Lehner au téléphone. Ma lame est restée coincée dans une fissure. C'était purement accidentel.»

Depuis son retour, il a signé une seule victoire en quatre départs, mais il affiche une moyenne de 2,27 et une efficacité de ,938. Pour ceux qui croisent encore les doigts pour un retour de Carey Price d'ici quelques semaines, c'est la preuve qu'un gardien peut revenir assez rapidement à un bon niveau après une longue absence.

«Ça dépend de la blessure, tempère Lehner. La mienne n'était pas si pire pour un gardien. Mais il n'y a pas de recette magique pour retrouver la forme de match. Dans mon cas, j'ai joué quelques matchs dans la Ligue américaine et ça m'a aidé. J'ai vite retrouvé de bonnes sensations.» 

«Tant que tu travailles fort en gymnase et que tu fais travailler tes poumons, ça peut revenir rapidement.»

Il n'y a pas de bon moment pour se blesser, mais pour Lehner, le malheur survenait à un moment bien frustrant, car il venait tout juste de changer d'air. Vu comme un gardien d'avenir à Ottawa, le géant de 6'4, repêché au 46e rang en 2009, n'a jamais pris ses aises chez les Sénateurs.

La porte s'était même ouverte pour lui en janvier 2015, quand Craig Anderson est tombé au combat. Mais à son neuvième départ de suite, il a subi une commotion cérébrale. Andrew Hammond l'a remplacé avec brio, tandis que Lehner n'a pas pu se remettre à temps du choc pour revenir au jeu.

Nouveau départ

Au dernier repêchage, les Sénateurs ont donc échangé Lehner et le vétéran David Legwand aux Sabres, en retour d'un choix de premier tour. C'est dans ce contexte que Lehner a eu droit à un nouveau départ, au sein d'une formation sur la pente ascendante.

Sauf que Lehner, lui, refuse de voir trop loin. Avec ce qu'il a vécu dans la dernière année, difficile de le blâmer...

«J'essaie de voir les choses au jour le jour. J'ai appris à ne pas regarder trop loin. C'est une chose que j'ai apprise à Ottawa: la vie peut être pleine de surprises!

«J'aime vraiment notre groupe. On est tissés serré et on compte sur plusieurs joueurs de caractère. On aimerait évidemment gagner plus de matchs, mais on est aussi en train de bâtir notre groupe.»