Les Maple Leafs de Toronto ont raté les séries éliminatoires neuf fois au cours des 10 dernières années. La seule fois qu'ils sont parvenus à se hisser jusque-là, durant la saison écourtée de 2012-2013, Ben Scrivens était l'un de leurs deux gardiens.

L'autre était James Reimer, qui sera devant le filet des Leafs, samedi soir contre le Canadien.

Aux yeux de Scrivens, qui n'aura malheureusement pas la chance d'affronter son ancienne formation, c'est une expérience unique d'avoir pu jouer pour Toronto et Montréal.

« À Los Angeles, on dirait que les joueurs des Kings sont évalués à la semaine : l'un a connu une bonne semaine, l'autre une moins bonne, a-t-il décrit. Les opinions se forgent sur trois ou quatre matchs. À Edmonton, c'est à toutes les parties.

« Toronto et Montréal sont des marchés uniques, car l'opinion des gens peut fluctuer de période en période. Très vite, on peut passer de "vite, faites-lui signer un contrat !" à "il faut l'échanger !". On veut jouer dans des marchés où il y a ce genre de passion, où le hockey importe aux gens, et non dans des places où il n'y a que 8000 spectateurs. Mais il faut être prêt à accepter que ça s'accompagne d'une certaine volatilité.

« Les deux marchés peuvent vous inonder de distractions et c'est important de fermer les tentures et de se préoccuper seulement de ce qu'on a à faire, ajoute-t-il. C'est bien documenté, dans les gros marchés, les gars peuvent avoir des ennuis parce qu'ils ne peuvent rien faire qui puisse échapper à l'oeil du public. Il y a des gars comme P.K. Subban qui s'épanouissent dans ce genre de marché et d'autres qui préfèrent un environnement plus tranquille. »

ARRÊTER LES RONDELLES... ET LES COMMENTAIRES

Lorsque Scrivens est passé au Tricolore en retour de Zack Kassian, tout juste après Noël, le « décembre aux enfers » avait déjà happé l'équipe et le gardien n'a fait qu'entrer dans l'oeil de l'ouragan.

L'ampleur que peuvent prendre les déboires du Canadien dans l'esprit des gens se compare-t-elle à ce qu'il a vécu à Toronto ? Car s'il a participé aux séries en 2012-2013, le gardien de 29 ans avait vécu, la saison précédente - parfois dans la filiale des Marlies, elle-même située à Toronto -, une glissade semblable. À compter du mois de février, une séquence de 2-13-2 avait tué la saison des Leafs.

« Il n'y a rien qui puisse être dit - que ce soit par les fans, mes parents, mes amis ou les médias - qui va m'inciter à travailler plus fort, répond Scrivens. Nous sommes 700 joueurs à vouloir gagner tous les soirs. C'est impossible de se rendre dans la LNH et d'y rester sans avoir cet instinct de compétition extrême qu'on a en dedans de nous. Je vais travailler fort, peu importe qu'on ait écrit un article critiquant mon jeu ou non, ou que je sois applaudi ou hué.

« On veut gagner, et la seule façon de gagner, c'est en nourrissant la pression qu'on se met nous-mêmes. »

EN ATTENDANT LE MEILLEUR

C'est Mike Condon qui sera chargé d'affronter les Leafs. Pas étonnant, dans la mesure où le Tricolore dispute trois matchs en quatre soirs avant la pause du match des Étoiles et que le titulaire allait en obtenir deux sur trois.

Scrivens et lui continueront de se serrer les coudes en l'absence prolongée de Carey Price.

« Nous avons une excellente relation, Mike et moi, a dit Scrivens. On se soutient très bien l'un l'autre. Carey Price est le meilleur gardien de but du monde, c'est inutile d'en débattre. Nous devons trouver le moyen de donner à l'équipe une chance de gagner. C'est notre but. On travaille fort et on se pousse l'un l'autre jusqu'à ce que le meilleur du monde soit rétabli et revienne au jeu. »

Dans le calepin

Therrien, Galchenyuk et la possession de rondelle

Michel Therrien, qui a longtemps semblé un entraîneur-chef plus porté sur la pression sur le porteur que sur la possession de rondelle, a évoqué les chiffres Corsi, hier, pour rappeler que son équipe s'était grandement améliorée dans cette facette du jeu. « Nous étions 23es l'an dernier au chapitre de la possession de rondelle et on est quatrièmes cette année, a-t-il fait valoir. On savait que c'était un aspect à améliorer. On voulait des défenseurs plus actifs en zone offensive et, en début de saison, on était en mesure de capitaliser sur les chances que ça nous donnait à l'attaque. » Toutefois, quand le rendement d'Alex Galchenyuk est venu sur le sujet, le fait que le jeune attaquant présente un taux de possession de rondelle de 53 % lorsqu'il évolue au centre et de seulement 48 % lorsqu'il est à l'aile ne semblait plus avoir autant de poids. « On veut plus de résultats venant d'Alex, et il le sait, a indiqué Therrien. Je ne crois pas que ce soit le fait de l'avoir déplacé du centre à l'aile car même à ses derniers matchs au centre, les résultats n'étaient pas là. Il doit jouer avec confiance et améliorer ses lectures de jeu. Quand il déplace la rondelle, il ne doit pas forcer le jeu. »

On retrouve Gilbert, mais Petry se cherche

Le défenseur Tom Gilbert a finalement retrouvé ses coéquipiers à l'entraînement, lui qui n'a pas joué depuis le 22 décembre au Minnesota. « Ça me paraît long quand je m'absente une semaine, imaginez un mois ! », a-t-il lancé. Pendant ce temps, un autre défenseur tarde à retrouver le rythme depuis qu'il a été ennuyé par une blessure. Jeff Petry dit qu'il se sent toujours aussi à l'aise d'appuyer l'attaque mais qu'il cherche ses repères dans son territoire. Même si sa blessure au bas du corps, elle, a pris du mieux. « Avant que je rate un match [le 9 janvier], j'en étais venu au point où cette blessure me dérangeait beaucoup plus qu'au moment où elle s'était déclarée, a confié Petry. Les quatre jours sans match qui ont suivi m'ont beaucoup aidé et maintenant, je suis à même de patiner sans trop y penser. Mais le match des Étoiles m'aidera, comme tous les autres, à guérir mes bobos et à me changer les idées. »