Comme le font déjà plusieurs circuits professionnels, la Ligue nationale de hockey exigera dorénavant de ses joueurs qu'ils suivent une formation sur la violence conjugale, les agressions sexuelles et le harcèlement sexuel.

Ce programme, développé conjointement par la LNH et l'Association des joueurs (AJLNH), comprend plusieurs séances de formation auxquelles les 30 équipes ont déjà commencé à se soumettre. La formation complète s'échelonnera sur une période de deux mois.

La NFL et le Baseball majeur ont déjà mis en place des programmes semblables à la suite d'incidents, notamment ceux impliquant Ray Rice et Adrian Peterson.

La LNH a aussi eu son lot de cas très médiatisés.

L'ex-défenseur des Kings de Los Angeles Slava Voynov a été condamné à trois mois de prison pour violence conjugale à l'endroit de sa conjointe. Patrick Kane, des Blackhawks de Chicago, a fait l'objet d'une enquête pour viol, mais aucune accusation n'a été déposée en raison d'un manque de preuves crédibles. Le mois dernier, l'attaquant des Sabres de Buffalo Evander Kane a fait l'objet d'une enquête pour agression sexuelle. Aucune accusation n'a non plus été portée dans ce dossier. Et pas plus tard qu'en début de semaine, l'attaquant du Canadien de Montréal Alex Galchenyuk a aussi été impliqué dans un cas de violence conjugale, mais il appert qu'il en aurait été la victime, non l'agresseur.

Le commissaire de la ligue, Gary Bettman, et d'autres dirigeants du circuit ont tenu à préciser que la vaste majorité des joueurs de la LNH sont des citoyens exemplaires. La ligue et le syndicat des joueurs ont décidé d'aller de l'avant avec ce programme afin de leur procurer des ressources utiles en la matière.

« Nous avons tenté de prendre les devants avant que la ligue ne rende ça obligatoire, a déclaré Mike Weber, le représentant des joueurs des Sabres. De cette façon, nous sommes en mesure d'éduquer les joueurs de la ligue sur les étapes à suivre pour aider nos coéquipiers et nos familles, ou simplement d'être là pour appuyer quelqu'un qui en a besoin. »

Les Sabres ont été la première équipe à compléter le programme de formation, sur lequel la ligue a planché pendant plus de six mois avant de le présenter aux propriétaires d'équipes en décembre. La LNH avait déjà une formation semblable pour ses recrues, elle a adapté le matériel pour qu'il s'adresse également aux vétérans.

L'objectif était de rendre les sessions de formation interactives afin de provoquer la conversation et que les joueurs posent des questions.

« Il y a eu beaucoup de discussions, de dialogues ouverts, a dit Weber. C'était très axé sur l'éducation, surtout au niveau de la violence conjugale, mais on a également touché aux agressions sexuelles, sans trop entrer dans les détails. »

Un représentant de l'AJLNH peut assister aux sessions, qui sont destinées aux joueurs seulement, pas aux entraîneurs ou aux dirigeants.

Rachael Smith Fals, vice-présidente de l'organisme Futures Without Violence - qui fournit des programmes de formation aux ligues professionnelles, mais qui n'est pas l'organisme retenu par la LNH - recommande par contre que les formations soient données à tous les membres d'une organisation.

« Si ces incidents continuent d'être balayés sous le tapis ou que les gens tournent la tête pour ne pas voir, ça envoie un message, a-t-elle expliqué. D'un autre côté, ce qui se passe présentement - les incidents qui sont abordés de front, des sanctions qui sont évoquées, et, plus important encore, la mise en place de programmes d'éducation - ça envoie aussi un message. Il s'agit d'un important message pour la génération actuelle. On veut que leurs modèles le soient aussi en ces aspects. Si c'est bien fait, cela aura un effet pour plusieurs générations. »