Le Canadien s'est battu farouchement pour aller chercher le but d'écart qui lui manquait, mais contre les champions de la Coupe Stanley, la tâche s'est avérée trop lourde. Il a dû s'incliner 2-1 devant les Blackhawks de Chicago, ce qui fait en sorte que le CH n'a maintenant récolté que cinq victoires à ses 20 derniers matchs.

Au cours de ces 20 rencontres, quatre fois seulement il a été en mesure de marquer trois buts ou plus. La finition est inexistante. Encore une fois, jeudi, le Tricolore s'est donné de très bonnes chances de marquer, mais il ne parvient pas à trouver le fond du filet.

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Arriver à battre les Blackhawks dans les circonstances allait relever de l'exploit car, lorsqu'ils mènent après 40 minutes, ils n'ont pas perdu en temps règlementaire depuis la campagne 2013-14. La fiche des Hawks lorsqu'ils ont l'avance après deux périodes est de 46-0-1 depuis deux ans.Le Tricolore a beau travailler au corps des Hawks et décocher 40 lancers sur Corey Crawford, rien n'y fit. 

Dans le camp des Blackhawks, leur neuvième gain consécutif a permis au coach Joel Quenneville de dépasser Al Arbour au deuxième rang des entraîneurs-chefs les plus victorieux en récoltant sa 783e victoire en carrière.

Mais chez le Tricolore, cet autre revers fragilise encore plus sa place au classement de l'Est, lui qui devra se farcir de nouveau les Hawks (à Chicago cette fois) après avoir fait un arrêt à St-Louis samedi.

Meilleure deuxième

Après une première période où il paraissait décontenancé devant la vitesse d'exécution des Hawks, il a retrouvé tout son aplomb en deuxième période, servant à ses visiteurs la même médecine et appliquant le même genre de domination que les Hawks avaient démontré en première.

Malheureusement, les buts n'ont pas suivi. Lars Eller et Tomas Plekanec, entre autres, ont eu des occasions en or de niveler la marque en étant bien posté dans l'enclave, mais leurs tirs ont raté la cible.

Il s'est néanmoins agi de l'une des meilleures périodes du Tricolore depuis longtemps.

Plusieurs joueurs qui avaient été fautif au premier tiers ont retrouvé leur aplomb pour la suite de la rencontre. Parmi eux, P.K. Subban, qui avait été responsable de trois des sept revirements relevés par les officiels mineurs dans les 20 premières minutes, a élevé son jeu d'un cran. Et Nathan Beaulieu, cloué au banc en fin de première période après voir multiplié les jeux erratiques, a stabilisé son jeu en deuxième période.

Or, le mal était fait.

Bon an mal an, la défensive montréalaise a tenu le coup. Alexei Emelin, qui retrouve son agressivité d'antan depuis quelques matchs, s'est assuré de barrer la route aux Hawks quand ceux-ci voulaient pénétrer en zone offensive. Sur la même séquence, il a fait la culbute à Andrew Desjardins au centre de la patinoire et pincé durement Ryan Garbutt le long de la bande.

Bel effort, mais... 

Les Hawks ont été les premiers à s'inscrire au tableau. Et le tableau n'était pas joli vu du côté du Canadien : Tomas Plekanec a perdu sa bataille le long de la bande, Andrew Shaw a rappliqué vers le filet en possession du disque où la défense de Subban et d'Andrei Markov s'est avérée complètement inefficace. Le capitaine Jonathan Toews s'est retrouvé libre du côté gauche pour accepter la passe de Shaw, et ça se mettait déjà à grincer des dents dans le Centre Bell.

Outre le but de Toews, on dira de Markov - dont l'entraîneur-chef voulait limiter le temps d'utilisation malgré le fait qu'il était employé aux côtés de Subban - qu' il a bien répondu à l'appel. Toute près de 24 minutes de jeu. Il s'est entre autres distingué en deuxième période, qui a permis au trio d'Alex Galchenyuk de retourner gratter chez l'ennemi.

À peine 2:20 après que Paul Byron eut marqué son huitième de la saison, les Hawks ont repris les devants par le truchement de Garbutt après que Nathan Beaulieu eut commis un revirement qui a embouteillé le CH dans sa zone.

Le Canadien a tenté en troisième période de maintenir le même rythme qu'il s'était donné en deuxième, en espérant cette fois-ci obtenir plus de résultats. Pas de veine. Michel Therrien avait décidé de remanier ses trios même si ses hommes venaient de passer de longues minutes dans le camp adverse. La stratégie n'a pas porté fruit, pas plus que le seul avantage numérique dont le CH a profité. En fait, il a dû compter sur Mike Condon en quelques occasions en troisième pour maintenir l'écart à un seul but.

Somme toute un bel effort, mais les victoires morales ne donnent pas beaucoup de points au classement. Ça prend des points, et vite.