Durant la vilaine séquence du Tricolore qui s'est amorcée au début de décembre, la rétrogradation d'Andrei Markov au sein de la brigade défensive a été un moment marquant. Pour la première fois depuis de très longues années, il a été relégué au troisième duo de défenseurs, il a vu son temps de jeu réduit à 17 minutes et Michel Therrien l'a retiré de la première unité en avantage numérique.

Maintenant qu'il est de retour aux côtés de P.K. Subban, le vétéran russe en convient: il n'était pas à la hauteur.

«Ces derniers temps, je n'aimais pas mon jeu, a-t-il avoué à La Presse. Je savais que je devais être meilleur. Je ne blâme personne. Le personnel d'entraîneurs a choisi de me séparer de P.K. et de me retirer de l'avantage numérique, mais je ne peux m'en prendre qu'à moi-même.

«J'ai continué à travailler fort, je recommence à bien me sentir et je reprends confiance en mon jeu. Et voilà que je retourne avec P.K.»

Samedi dernier, face aux Penguins de Pittsburgh, Therrien a été forcé de mettre tous ses oeufs dans le même panier en l'absence de Jeff Petry. Conséquence: Markov a été employé durant 28 min 27 s, son plus haut temps de jeu de la saison. Or une erreur d'exécution du Russe en fin de rencontre a mis le match hors de portée du CH...

Hier, l'entraîneur-chef a indiqué qu'il entendait maintenir ce duo intact malgré le retour de Petry dans la formation.

«Le danger, c'est que celui qui joue avec P.K. voie son temps de glace augmenter, a reconnu Therrien. Andrei a eu beaucoup de temps de glace lors du dernier match et on aimerait ça le garder de 20 à 23 minutes. Or, avec P.K., les responsabilités augmentent. On a obtenu trois jours de pause, mais on a une séquence de quatre matchs en six soirs devant nous. Il faudra gérer son utilisation même si on le fait jouer avec lui.»

Beaulieu destiné à jouer avec P.K.?

Pour l'heure, la première audition de Nathan Beaulieu avec Subban est donc terminée. Mais le défenseur de 23 ans croit qu'à terme, l'organisation s'attend à ce que ce soit lui qui patine à la gauche du numéro 76.

«Je sais que c'est ce qu'on attend de moi. C'est un projet à long terme, mais ils m'ont donné un essai pour me mesurer aux premiers trios adverses. Ça ne se fait pas du jour au lendemain, c'est quelque chose qui se bâtit.»

Sans que ça lui ait été signifié clairement, Beaulieu a compris dès son repêchage qu'une certaine voie était tracée pour lui.

«Je sais que ce sera mon rôle, mais ça ne me sera pas donné, il faudra que je le mérite, précise-t-il. Je sais que mon avenir est ici et je veux qu'il soit ici, et je suis sûr que l'équipe ressent la même chose. J'arrive à une étape importante de ma carrière et je veux pouvoir démontrer que je peux jouer contre des premiers trios.»

Compte tenu de la force de frappe des Blackhawks de Chicago, que le Canadien affrontera deux fois en quatre jours, Beaulieu aura une concurrence coriace... même en étant jumelé à Petry!