Le gouvernement du Québec a finalement tranché dans le dossier des mises en échec qui envenime depuis des mois le petit monde du hockey mineur.

Le ministre de l'Éducation François Blais a en effet demandé aux ligues de hockey scolaire de réintégrer Hockey Québec et de respecter ses règlements, notamment en matière de mises en échec.

Il s'agit d'un revers pour la Ligue de hockey préparatoire scolaire (LHPS), qui regroupe 56 équipes et qui s'était désaffiliée de la fédération au printemps dernier. Cette ligue, qui compte des équipes dans 16 écoles, voulait continuer d'utiliser la mise en échec chez ses hockeyeurs de 13 et 14 ans, alors que Hockey Québec voulait la forcer à les limiter pour, selon elle, réduire les blessures chez les jeunes.

La dissidence de la LHPS avait inspiré plusieurs autres équipes de hockey scolaire à lancer leur propre ligue hors du giron de Hockey Québec. Elles voulaient ainsi pouvoir continuer à pratiquer la mise en échec, puisque celle-ci est, selon elles, nécessaire au développement des hockeyeurs. Deux autres ligues parallèles étaient en formation au Québec. Mais elles devront maintenant rentrer dans le rang.

«Ma position est simple: on demande à ces ligues-là de réintégrer Hockey Québec. Il n'y a aucune raison, surtout pas parce qu'on a voulu réintroduire [la mise en échec] qu'on avait mise de côté justement pour les raisons qu'on évoque aujourd'hui», a réagi François Blais, lorsqu'on l'a interrogé à ce sujet durant le lancement du Plan d'action en matière de commotions cérébrales, hier.

«Il n'y a aucune raison de faire bande à part. Notre souhait, c'est que cette ligue-là réintègre les rangs de Hockey Québec, a poursuivi le ministre. Je pense qu'on a été entendus.»

Cette position du gouvernement a été transmise vendredi dernier à la LHPS. Son porte-parole Martin Lavallée a confirmé avoir reçu la directive. «On est disposés à rentrer dans le rang, a-t-il dit. Il reste à déterminer dans quel contexte le tout pourra se faire, et de quelle façon et selon quels critères le calibre de jeu du scolaire sera évalué. Nous attendons les modalités à cet effet.»

M. Lavallée a indiqué que la LHPS n'avait envoyé aucune directive à ses équipes afin de leur demander de respecter la réglementation de Hockey Québec. C'est donc dire que des joueurs de 13 et 14 ans utiliseront toujours la mise en échec complète dans la LHPS jusqu'à nouvel ordre.

Le porte-parole de la LHPS s'est par ailleurs dit convaincu que le hockey scolaire était très sécuritaire, «compte tenu de la qualité et de la diversité des intervenants en place».

Hockey Québec se réjouit

La directive du ministre est un baume pour le Regroupement du sport étudiant du Québec (RSEQ). Cet organisme, qui compte plusieurs équipes de hockey scolaire, était insatisfait des nouvelles règles de Hockey Québec. Le réseau était prêt à limiter la mise en échec, mais voulait qu'elle le soit chez tous les joueurs bantam par souci d'équité, soit même dans le AAA et le AA.

De guerre lasse, le RSEQ avait finalement décidé de se plier aux nouvelles règles. En conséquence, une douzaine d'écoles membres de la région de Montréal avaient déserté ses rangs avant le début de la saison pour se joindre à la fronde de la LHPS et fonder une nouvelle ligue parallèle. Cette ligue devait entre autres compter les écoles Jean-de-Brébeuf, Regina Assumpta, Loyola, Lower Canada College et Selwyn House - et permettre la mise en échec.

Il sera intéressant de voir si les écoles de la région montréalaise qui étaient au RSEQ reviendront dans son giron.

À Hockey Québec, la décision est bien accueillie. C'est ni plus ni moins le droit qu'a la fédération d'encadrer le hockey scolaire qui vient d'être confirmé.

«Ce que je comprends, c'est que la LHPS va devoir suivre la réglementation qui est en vigueur, a dit le directeur général de la fédération, Sylvain Lalonde. C'est ce qu'on demandait depuis le début.»

Toute cette affaire est née au printemps dernier. Hockey Québec avait alors annoncé sa décision d'interdire la mise en échec dans le bantam CC et de la limiter dans le bantam BB. La fédération demandait alors au hockey scolaire de faire de même avec ses joueurs de 13 et 14 ans, ce qui avait entraîné la fronde.