Le Canadien a été dominant dans le premier quart de la saison, c'est notamment parce qu'il disputait des troisièmes périodes impeccables. Mais voilà que la tendance inverse se dessine depuis environ un mois.

Le Tricolore a laissé filer une avance d'un but en troisième période et s'est incliné 3-1, mercredi soir, aux mains des Bruins de Boston, au Centre Bell.

Le sommaire du match

Loui Eriksson, Landon Ferraro et Patrice Bergeron ont déjoué Mike Condon au dernier tiers pour effacer un retard de 1-0. On notera que le capitaine des Bruins, Zdeno Chara, a sonné le réveil des siens en préparant le but d'Eriksson. Les Bostoniens se défendaient alors à 4 contre 5, et Chara a frappé une rondelle au vol pour permettre à Eriksson de partir en échappée.

Le Canadien subit déjà une quatrième défaite cette saison quand il détient l'avance après 40 minutes (fiche de 11-2-2). C'est aussi une première séquence de trois défaites de suite cette saison.

Les Bruins et Tuukka Rask savourent quant à eux une rare victoire contre le CH. Avant de s'amener à Montréal, les hommes de Claude Julien avaient perdu 12 de leurs 13 duels précédents contre leurs vieux rivaux.

Avec cette victoire, Rask porte quant à lui sa fiche à vie contre Montréal à 4-14-3. Il a bloqué 32 tirs pour signer ce gain.

Deux périodes de domination

Les Bruins étaient donc incapables d'acheter une victoire contre le Canadien depuis quelque temps, et les 40 premières minutes n'auguraient rien de bon.

Le Canadien a dominé la première période 14-7 aux tirs au but, et mis à part une chance de Brett Connolly obtenue grâce à un bond chanceux, Condon n'a pas eu à trimer très dur pendant les 20 premières minutes.

En fait, ce sont plutôt les arbitres qui ont sué, eux qui ont dû effectuer 32 mises au jeu dans ce seul engagement!

Le Tricolore a attaqué à répétition le filet de Rask au cours de cette période, mais c'est sur un coup de chance qu'il a ouvert la marque. Posté derrière la ligne de but, Paul Byron a en effet envoyé la rondelle vers l'enclave, et c'est le défenseur des Bruins Zach Trotman qui, en tentant de neutraliser Tomas Plekanec, a poussé la rondelle dans le filet.

Ce n'était guère mieux pour les hommes de Claude Julien au deuxième vingt, et ce, même s'ils ont pu déployer leur avantage numérique - le meilleur de la LNH cette saison - à deux reprises. Pis encore, les Bruins ont tiré une seule fois au cours de ces quatre minutes.

Mais en attendant le réveil de ses coéquipiers, Rask s'assurait de préserver l'écart d'un but. Le gardien finlandais s'est notamment signalé en privant Max Pacioretty d'un but, sur une jolie passe de son nouveau partenaire de trio Sven Andrighetto.

Ce fut là une rare menace de ce trio nouvellement assemblé, avec comme centre Alex Galchenyuk. De façon générale, les unités pilotées par David Desharnais, Tomas Plekanec et même Brian Flynn ont connu de bien meilleurs moments. Byron a animé le jeu au sein du trio de Plekanec, tandis que Flynn et les recrues Christian Thomas et Daniel Carr ont bien utilisé leur vitesse.

L'hécatombe

Le ciel est ensuite tombé sur la tête du Canadien, au moment même où il avait la chance d'assommer l'adversaire. Dennis Seidenberg était en effet au cachot quand Eriksson a créé l'égalité à la huitième minute de l'engagement.

Quarante-deux secondes plus tard, Ferraro marquait le but gagnant, sous les yeux de son père, Ray, présent au Centre Bell pour l'occasion. Puis, Bergeron a inscrit le but d'assurance quand il a été laissé seul dans l'enclave.

Le Canadien n'aura pas trop le temps de se remettre de la défaite, puisqu'au moment d'écrire ces lignes, on s'affairait déjà à expédier les sacs d'équipement vers l'aéroport. Destination: Detroit, pour un autre duel intra-division, cette fois contre les Red Wings, dès jeudi soir.

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PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

Zach Trotman a poussé la rondelle dans son propre filet.

Ils ont dit

> Paul Byron: «Nous aurions dû profiter davantage de nos chances de marquer. Les tirs ne veulent rien dire si l'on ne produit pas. Or, en ce moment, on ne semble pas en mesure de marquer, peu importe la qualité de notre jeu.»

> Claude Julien: «On n'a pas eu beaucoup de chances contre eux, ils avaient pas mal notre numéro depuis un an et demi. Ça a donc fait du bien d'aller chercher cette victoire. On est passés près la dernière fois ici. Cette fois, on a eu quelques coups de chance en troisième période.»

> Zdeno Chara, sur sa passe qui a permis à Loui Eriksson de marquer le but égalisateur: «Je ne tentais rien de spécial, je voulais juste dégager la rondelle. J'ai pris un élan de baseball et j'ai bien frappé la rondelle. Et Loui [Eriksson] a donné tout ce qu'il avait pour patiner vers leur but. Ça ne marchera pas chaque fois, mais je suis content que ça ait fonctionné. On a besoin de chance pour frapper la rondelle de façon aussi franche, la rondelle n'est pas toujours droite.»