Avec trois points en neuf matchs et un différentiel de -5, Nikita Scherbak n'a pas exactement connu le départ espéré dans les rangs professionnels. Mais selon Sylvain Lefebvre, on ne l'a toujours pas vu jouer en santé cette saison.

«Il est blessé depuis le camp, a expliqué l'entraîneur-chef des IceCaps de St. John's, plus tôt cette semaine. Il a essayé de revenir au jeu, mais sa blessure ne guérissait pas. Cette fois, on veut qu'il soit complètement rétabli avant qu'il revienne. Il a quand même fait certaines bonnes choses, mais c'est dur de faire une évaluation juste de son travail.»

C'est une blessure à une cheville qui incommode le Russe, choix de premier tour du Canadien en 2014. Scherbak est tombé au combat une première fois après le match du 25 octobre, et a tenté un retour au jeu le 13 novembre. Ce jour-là, il a aussi subi une percutante mise en échec de Viktor Loov, des Marlies de Toronto. Mais l'équipe assure que ce contact n'a rien à voir avec l'absence de Scherbak.

Lefebvre s'attend à le revoir en janvier.

À ce départ difficile, il faut aussi ajouter le fait que Scherbak fait partie des plus jeunes joueurs de la Ligue américaine cette saison. Il aura 20 ans le 30 décembre prochain, et seulement neuf joueurs dans le circuit sont plus jeunes que lui. S'il était né deux jours plus tard, il n'aurait même pas été admissible à faire le saut dans la LAH cette saison...

Scherbak a conclu sa carrière junior en 2014-2015 avec une fiche de 82 points en 65 matchs avec les Silvertips d'Everett.



De La Rose se cherchait

Un autre pour qui le début de saison n'a pas répondu aux attentes est Jacob De La Rose. Et comme Scherbak, il est lui aussi à l'infirmerie, depuis le 7 novembre dans son cas. On parle d'un genou. Il devrait revenir au jeu avant Noël.

L'attaquant de 20 ans, qu'on a vu à Montréal pendant 33 matchs la saison dernière, en plus des 12 matchs du CH en séries, a perdu son poste au camp, victime du nombre de contrats à un volet à l'avant, de même que de son jeu offensif déficient.

L'idée était donc qu'il profite de son retour dans la Ligue américaine pour retrouver sa touche offensive. Un peu comme il l'avait fait la saison dernière, quand il avait brièvement quitté les Bulldogs de Hamilton pour participer au Championnat du monde junior avec la Suède. Il était revenu avec une confiance renouvelée, amassant 6 points en 10 matchs à Hamilton avant d'être rappelé pour le reste de la saison.

Or, après 13 matchs cet automne, De La Rose n'a toujours pas marqué et ne compte que 2 passes, avec un différentiel de -6.

«Il cherchait sa game, il essayait d'amener plus d'attaque, mais des fois, tu penses trop, a expliqué Lefebvre.

«Dans sa tête, il est habitué de penser défensivement, donc il s'agit de changer cette façon de penser, poursuit le pilote des IceCaps. Des fois, au lieu d'aller en échec avant, il se plaçait comme troisième homme, prêt à revenir. Son attaque, il ne doit pas nécessairement l'amener en faisant de belles feintes, de belles passes, mais en tirant, en allant en échec avant, en prenant de la vitesse avec la rondelle. C'est comme ça qu'il peut reprendre confiance.»

Comme à Montréal l'an passé, le choix de deuxième tour du Canadien en 2013 a joué au centre et à l'aile cette saison.

D'autres chiffres pour Grégoire

Avec 3 points en 24 matchs, Jérémy Grégoire en est un autre dont la production est au ralenti à St. John's. Mais il faut garder en tête qu'il n'est pas un espoir purement offensif comme l'est Scherbak, et qu'il a été repêché 142 rangs derrière De La Rose en 2013.

L'autre chose, c'est que ses statistiques offensives, cette saison, Grégoire les prend avec un grain de sel!

«Mon but, c'est une saison d'apprentissage. Peu de joueurs ont la chance de jouer ici à 20 ans», explique le Sherbrookois. Je joue en désavantage numérique, en fin de match, quand c'est serré.

«J'ai un différentiel positif [en date de vendredi], même si je n'ai pas de grosses statistiques offensives. Ça signifie qu'à 5 contre 5, je fais mon travail, et on a un bon désavantage numérique [84%, 11e dans la ligue]. Dans mon rôle, c'est plus gratifiant de regarder ces chiffres-là!»

Photo Bernard Brault, archives La Presse

Jacob De La Rose ne compte que 2 passes en 13 matchs avec les IceCaps cette saison.