Jonathan Bernier était assis sur le banc à répertorier les mises en jeu pendant que Garret Sparks était parfait contre 24 tirs. La veille, celui qui jusqu'à récemment était le gardien no 1 des Maple Leafs de Toronto avait enlevé ses jambières en silence pendant que le gardien recrue parlait du moment spécial qu'il se préparait à vivre.

Les journées sont difficiles pour Bernier ces temps-ci, lui qui a accordé au moins quatre buts lors de quatre de ses cinq derniers départs. Parmi les gardiens ayant effectué au moins neuf départs cette saison, Bernier occupe l'avant-dernier rang du circuit avec une moyenne de 3,28 et un taux d'efficacité de ,888.

Ça va tellement mal que même si James Reimer est blessé, l'entraîneur Mike Babcock préfère donner une chance à Sparks plutôt que de risquer envoyer Bernier devant le filet. La grande question chez les Leafs présentement est donc de trouver quoi faire avec le gardien âgé de 27 ans, à court et à long terme.

«Il n'a probablement jamais vécu une situation comme celle-là, a mentionné Babcock lundi. Il doit rebondir, mais qui devra payer? C'est ce que nous devons décider.»

Les Leafs ont payé jusqu'ici avec des défaites. Bernier n'est pas la seule raison expliquant son dossier de 0-8-1 en neuf départs, mais son penchant pour les mauvais buts aux mauvais moments n'ont certainement pas aidé sa cause.

Puisque l'équipe est en reconstruction, il ne serait pas dramatique de donner une chance à Bernier de retrouver confiance même si cela signifie probablement quelques défaites de plus. Mais ne dites pas ça à un entraîneur avec une bague de la coupe Stanley, deux médailles d'or olympique et un contrat de huit saisons et 50 millions $.

Babcock n'aime pas perdre et il a envoyé Sparks dans la mêlée lundi face aux Oilers d'Edmonton parce qu'il croyait lui offrir les meilleures chances de gagner. Le gardien de 22 ans a signé un jeu blanc à son premier match dans la LNH et il sera de retour devant le filet des Leafs mercredi à Winnipeg si Reimer est toujours sur la touche.

Pendant ce temps, Bernier devra trouver des solutions.

«Ce n'est pas comme si tu étais bon une journée, puis le lendemain tu ne l'es plus, a dit Bernier lundi. Il faut suivre le plan et continuer de croire en ses moyens. Tout est dans la confiance en soi. Le meilleur moyen de retrouver ses habiletés, c'est en travaillant fort.»

N'empêche qu'il est difficile de savoir quand Bernier sera de retour devant le filet des Leafs. Il aura peut-être une chance jeudi au Minnesota si Reimer ne peut pas jouer, mais Babcock osera-t-il donner une chance à Bernier?

«Je ne pense pas que c'est un problème physique, a dit Babcock, qui a déjà qualifié Bernier de bon, et même de très bon gardien. Il faut l'aider. Mais c'est un sport d'équipe. Est-ce qu'on pourrait continuer à l'envoyer à chaque soir? Bien sûr. Mais, est-ce que c'est la bonne chose à faire? Je pense que nous avons déjà tenté cette solution.»

Bernier pourrait éventuellement être envoyé dans les mineures pour un séjour de remise en forme s'il accepte cette solution. Mais les options sont limitées en raison de son impact de 4,15 millions $ US sur le plafond salarial jusqu'à la fin de la saison 2016-17 et sa valeur d'échange inexistante.