On n'exagère pas quand on dit que la nouvelle administration des Devils du New Jersey avait un défi de taille devant elle.

L'équipe dont ont hérité le directeur général Ray Shero et l'entraîneur-chef John Hynes n'a pas participé aux séries depuis son parcours en finale de la Coupe Stanley en 2012. Trois exclusions de suite des séries, et une récolte de 78 points la saison dernière, qui lui ont valu le 13e rang dans l'Association de l'Est.

Pis encore, le site de référence Hockey's Future a classé, le printemps dernier, les Devils au 30e et dernier rang de la LNH pour la qualité de son bassin d'espoirs.

Qu'à cela ne tienne, voici que l'équipe de Newark affiche un dossier de 11-9-1. Avec 23 points, elle est à deux points des dernières places donnant accès aux séries. Pas mal, quand on considère que certains voyaient les Devils comme de possibles gagnants de la loterie du premier choix!

«Notre système, ce n'est pas comme les Devils dans le temps de la trappe, soutient le défenseur Éric Gélinas, joint au téléphone. On l'a prouvé avec notre début de saison. Avant, les équipes arrivaient ici, elles se disaient que ça serait facile. On n'est plus cette équipe-là.»

Ce nouveau système ne se discerne pas encore dans les statistiques des défenseurs, mais certains attaquants produisent à un rythme inespéré, notamment Michael Cammalleri (22 points), Kyle Palmieri et Lee Stempniak (16 points chacun). Et le gardien Cory Schneider, lui, affiche une jolie moyenne de 2,05 et une efficacité de ,927.

Heureux malgré tout

Sur le plan personnel, ce n'est toutefois pas le début espéré pour Gélinas. Le Québécois de 24 ans a disputé les deux dernières rencontres des siens, mais il avait été laissé de côté lors des sept matchs précédents. «Et je ne sais même pas si je joue [ce soir]!», admet-il.

Après des débuts prometteurs en 2013-2014 (29 points en 60 matchs), le jeune homme souhaitait relancer sa carrière en ce début de saison. Mais jusqu'ici, il ne joue que 13 minutes par match en moyenne.

«Je m'étais vraiment préparé fort, cet été, j'avais fait toutes les bonnes choses, mais au camp, on dirait que je voulais trop impressionner et j'ai manqué de constance. Une bonne game, une mauvaise game. Ça n'a pas laissé une bonne impression aux nouveaux entraîneurs. C'est pourquoi, au premier match de l'année, je n'étais pas dans la formation.

«Dernièrement, ça a bien été, j'ai eu beaucoup de chances de marquer, des poteaux dans les deux matchs, une rondelle qui est presque entrée. Les chances de marquer sont là, j'apporte plus d'attaque. Après avoir été laissé de côté, je me suis dit: tant pis, je vais jouer selon mon style, je vais faire ce qui m'a permis de me rendre dans la LNH.»

Cela dit, même s'il souhaitait un meilleur départ, Gélinas ne s'ennuie pas de Peter DeBoer et de Lou Lamoriello, de l'ancien régime. Et son entraîneur des défenseurs est maintenant le Québécois Alain Nasreddine.

«C'est vraiment différent. La communication semble vraiment importante pour nos nouveaux coachs. L'an passé, je ne peux pas dire que j'étais le chouchou de Pete. J'avais une laisse courte! Maintenant, au moins, durant les sept matchs où je ne jouais pas, il y avait de la communication. Même si je ne jouais pas, ils me disaient qu'ils voyaient des améliorations à l'entraînement, ils voyaient que je travaillais fort. Ils voyaient ce qu'ils voulaient voir chez un joueur qui ne joue pas.»

Nouveau numéro

Il y aura du nouveau pour ce duel Canadien-Devils. On reverra Michael Cammalleri avec le numéro 13 qui lui est coutumier (Lamoriello interdisait à ses joueurs de prendre ce numéro). Et Gélinas, lui, a laissé le 22 au profit du 44, le numéro qu'il a longtemps porté avant son arrivée chez les pros. Lamoriello interdisait également les numéros supérieurs à 40...

«C'est le départ de Lou, mais il y a aussi Jordin Tootoo qui m'avait demandé si je voulais lui laisser le 22. Je lui ai dit que ça ne me dérangeait pas. Il est censé m'amener souper, mais ça ne s'est pas fait encore!»