Après 40 minutes d'une partie d'échecs un peu terne où persistait une égalité de 1-1,  David Desharnais a inscrit son quatrième but de la saison pour lancer le Canadien en avant.

C'est tout ce dont avait besoin le Tricolore pour se décoincer et vaincre les Islanders de New York 4-1, jeudi au Centre Bell.

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Ça n'a pas été le match le plus spectaculaire de la saison, loin de là. L'espace était à peu près inexistant et, au cours des deux premières périodes, les chances ont été à l'avenant.

«C'était assez particulier parce qu'on affrontait une équipe qui jouait le même style que nous. Même que, par moments, on avait l'impression d'être dans un match intraéquipe», a souligné Brendan Gallagher.

La troisième période continue de sourire au Tricolore. Le but de Desharnais a fait l'objet de récriminations du côté des Islanders puisque la rondelle a dévié sur un juge de ligne avant d'aboutir sur le bâton de Tomas Fleischmann, qui a vu un deux contre un inespéré se présenter à lui.

Si l'on tient compte du fait que, plus tôt dans la rencontre, leur compagnon de trio Dale Weise avait marqué en avantage numérique, on en arrive à un beau total de neuf buts et 18 points en quatre matchs pour les trois membres de ce trio.

Eh oui, un autre but pour Weise, jeudi. Son huitième de la saison. Cet homme-là est en état de grâce!

À peine 1:33 après que Desharnais eut donné les devants aux siens, Brendan Gallagher a marqué ce qui allait s'avérer le but d'assurance. Ce but-là tombait à point nommé pour Max Pacioretty, dont le tir sans avertissement a été dévié tout juste devant Jaroslav Halak par le petit attaquant. Il s'agissait d'un premier point en six matchs pour le capitaine.

Pacioretty est ensuite allé récolter une deuxième mention d'aide en fin de match sur le but dans un filet désert de Tomas Plekanec.

Plus tôt dans la rencontre, il s'était toutefois trouvé coupable d'une infraction en zone offensive pour la quatrième fois en cinq matchs. Cette fois-ci, il a mis les siens dans l'embarras avec une punition inutile en tout début de deuxième période lorsqu'il retient Ryan Strome.

Pacioretty venait de sortir du cachot lorsque le gardien Mike Condon a cédé pour la seule fois, soit devant Kyle Okposo. Le talentueux ailier s'est amené sur le flanc gauche et a coupé au centre de l'enclave pour prendre l'espace que lui laissait la défense montréalaise. C'est clair que son tir du poignet que Condon fait partie de la fameuse gamme de lancers que le gardien «aimerait revoir».

Statistiquement, l'infériorité numérique est quand même demeurée parfaite à domicile cette saison (23 en 23) en se distinguant surtout lors d'un trois contre quatre, plus tard en deuxième. Plekanec, Torrey Mitchell et Andrei Markov se sont tour à tour sacrifiés pour la cause en bloquant des lancers.

Mais Condon réussit quelque chose d'assez fascinant en ce moment : Carey Price est blessé et c'est loin d'être la panique au village. Tout le monde sera bien content de retrouver Price, mais il est fascinant de voir le degré d'aise et de confiance que l'équipe démontre dans les circonstances. Ça n'aurait pas été possible l'an dernier.

Il faut dire aussi que, devant lui, ses coéquipiers ont limité les Islanders à 18 lancers. Depuis le match où le Canadien a accordé 52 tirs contre les Maple Leafs de Toronto, le 24 octobre, il en a donné seulement 151 en six matchs (moyenne de 25 par rencontre).

Le Tricolore poursuit son séjour à domicile en accueillant les Bruins de Boston samedi soir.

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Ils ont dit

> Dale Weise: «On continue de faire ce qu'on fait. C'est notre recette: les quatre trios qui apportent leur contribution, la vitesse de notre jeu. Quand on s'en tient à notre système, tout va bien.»

> David Desharnais: «À 12 victoires, c'est très bon, mais ça change toujours au hockey. Si on en perd trois de suite, on ne sera pas de la même humeur...»

> Jack Capuano: «L'arbitre est venu me voir [après le but de Desharnais]. Il n'y pouvait rien. Ça allait être soit un dégagement refusé, soit dans le fond de notre zone. Malheureusement, la rondelle a frappé le juge de ligne et ça a donné un deux contre un avec deux très bons joueurs. On n'y peut rien. Ils sont bons, ils ne donnent pas beaucoup de chances.»

- Propos recueillis par Richard Labbé