Depuis son arrivée en poste, le directeur général du Canadien, Marc Bergevin, a tenté un seul vrai coup d'éclat, celui de Thomas Vanek, qui a plus ou moins réussi. Il a aussi posé plusieurs petits gestes d'apparence banale qui ont eu des répercussions positives sur le rendement de l'équipe.

Après avoir amené à Montréal des joueurs de soutien tels Dale Weise, Devante Smith-Pelly, Brian Flynn et Torrey Mitchell lors des deux dernières campagnes, Bergevin semble de nouveau avoir frappé dans le mille lorsqu'il s'est tourné vers Tomas Fleischmann et ensuite Paul Byron pour apporter plus de profondeur au Tricolore.

Si Fleischmann (4-6-10) contribue aux succès de l'équipe depuis le tout premier match, il aura fallu une défaite du Canadien à Vancouver après neuf victoires consécutives, et des performances peu reluisantes d'Alexander Semin, pour que Byron soit dépêché dans la mêlée jeudi soir face aux Oilers d'Edmonton.

«Le fait de m'entraîner et de côtoyer les gars a probablement été la meilleure chose qui pouvait m'arriver, a expliqué Byron. J'ai subi une grave blessure l'an dernier (au poignet droit) et je n'ai pas commencé à patiner et à lancer des rondelles avant le 15 septembre. Tout ce temps m'a aidé à retrouver mon rythme et ma confiance. Parfois, on apprend beaucoup en regardant les matchs d'en haut.»

De la façon dont Byron se comporte depuis son entrée en scène, et bien que Michel Therrien n'a pas encore trahi ses intentions, il n'est pas utopique de croire que l'énigmatique Semin passera la semaine entière dans les hauteurs du Centre Bell.

Le Canadien complétera alors un séjour de quatre matchs à domicile en recevant les Sénateurs, les Islanders et les Bruins, mardi, jeudi et samedi.

Après une première sortie qui lui a permis de se dérouiller, Byron a été utilisé pendant plus de 14 minutes à Calgary et pendant une douzaine d'autres dimanche face aux Jets de Winnipeg. Surtout, il a fait mouche à des moments importants de chacune de ces rencontres.

«J'aime sa rapidité. C'est un gars qui démontre du sang-froid avec la rondelle. Il provoque des choses, marque des gros buts. Ce soir (dimanche), tout est parti de notre premier but. Ensuite, nous n'avons jamais regardé derrière. Il contribue très bien à sa façon», a analysé Therrien après la victoire de 5-1 du Canadien.

Moins de 30 secondes après le début d'une punition mineure au capitaine Max Pacioretty, alors que le score était encore de 0-0 en première période, le diminutif attaquant originaire d'Ottawa a étalé sa grande rapidité. Il s'est emparé d'une passe lobée de Mitchell au centre de la patinoire avant de déjouer Michael Hutchinson d'une feinte savante.

Deux soirs plus tôt, Byron a assommé les Flames, son ancienne équipe, en portant le score 5-2 en faveur du Canadien pendant que Lars Eller se reposait au cachot au début de la troisième période. Après avoir dominé les deux premières périodes, les hommes de Bob Hartley ne s'en sont pas relevés et ont été limités à six tirs pendant les 20 dernières minutes.

Avant de penser que Byron pourrait égaler le record de Mario Lemieux de 13 buts en désavantage numérique lors d'une saison, il y a un pas qu'il n'est certes pas encore temps de franchir. Toutefois, il montre déjà qu'il peut rendre de précieux services à l'équipe lors des infériorités numériques.

D'ailleurs, il a été utilisé presque aussi fréquemment que Tomas Plekanec lors de pareilles situations vendredi et dimanche. Mais c'est surtout sa vitesse qui pourrait apporter de précieux bénéfices au Tricolore.

«Le jeu a changé et les équipes, aujourd'hui, ne sont pas à la recherche de lents patineurs, mais de gars plus rapides. Il est important aujourd'hui de pratiquer un bon échec-avant et d'utiliser régulièrement vos quatre trios.»