C'est Pascal Dupuis que les Penguins de Pittsburgh avaient désigné pour participer à la mise en jeu protocolaire, hier soir au Centre Vidéotron, en compagnie du maire Labeaume et de David Desharnais. La Ligue nationale inaugurait à sa façon le nouvel amphithéâtre de Québec. Mais Dupuis, lui, inaugurait un nouveau chapitre de sa carrière.

Le Lavallois de 36 ans, qui disputait hier un deuxième match préparatoire, renoue avec la compétition après avoir passé 10 mois loin des patinoires. Dix mois au cours desquels il a craint de ne plus jamais jouer au hockey.

En novembre 2014, on lui a découvert un caillot de sang au poumon. Pour la deuxième fois. Le premier épisode était survenu quelques jours après avoir subi une intervention chirurgicale au genou droit. Une embolie pulmonaire interceptée au bon moment.

Dupuis avait passé les six mois suivants à prendre des anticoagulants, mais il était bien plus préoccupé à récupérer de son opération au genou. Quand on a 35 ans et que notre jeu est avant tout basé sur la vitesse, retrouver nos jambes est une priorité.

«Ce qui a été le plus difficile, c'est que je me suis tellement battu pour revenir de cette blessure au genou, a confié Dupuis. Je revenais, j'étais prêt à 100% et bang! voilà que ça se produit...»

Ce deuxième caillot a réveillé des douleurs familières. Mais le père de quatre enfants a basculé dans l'irrationnel en espérant que le mal disparaîtrait de lui-même. Il a disputé cinq rencontres en dépit du fait que le tiers de ses poumons ne fonctionnait plus.

Sa saison a pris fin après seulement 16 rencontres.

Lui qui avait été un modèle de santé et de forme physique dans les années précédentes, il aurait très bien pu voir ce mauvais coup du sort comme le signal que la fin approchait.

Bien reposé

Il y a une demi-douzaine de super vedettes chez les Penguins et Pascal Dupuis n'est pas l'une d'elles. Par contre, ceux qui ont fréquenté un tant soit peu ce vestiaire savent qu'il est un peu le ciment de cette formation. Celui qui peut parler à Sidney Crosby sans jamais se sentir intimidé, celui qui peut rallier les troupes par sa simple présence et dont la personnalité fait l'unanimité.

Lors d'une difficile saison de transition, il a sérieusement manqué aux Penguins l'an dernier. Mais Dupuis assure que ceux-ci lui ont davantage manqué.

«J'ai le sourire fendu jusqu'aux oreilles, dit-il à propos de son retour parmi eux. Ça aurait été dur pour moi d'arrêter. Tous les jours où je me lève pour aller m'entraîner, pour aller jouer un match ou pour faire partie d'une équipe de hockey en étant en santé, ce sont des journées spéciales.

Même arrivé à la mi-trentaine, Dupuis ne donnait aucun signe de déclin sur la patinoire. C'est pourquoi il hésite lorsqu'on lui demande s'il considère ce nouveau chapitre de sa carrière comme un boni.

«Je ne sentais pas que c'était fini quand tout ça s'est passé, répond-il. J'en ai encore à donner.»

Dupuis se dit rétabli à 100% et en mesure de pousser à fond. Le fait de l'avoir vu se mettre au boulot en même temps que tout le monde cet automne a certes fait une différence. Il dit ignorer où et comment l'entraîneur-chef Mike Johnston compte l'employer. S'il retourne sur les ailes de Crosby, tant mieux. Et si les Penguins préfèrent compléter le duo Crosby-Kessel par Chris Kunitz et non par lui, il ne s'en formalisera pas. La seule chose qui lui importe, c'est d'être là et de pouvoir jouer.

S'attend-il à ce que Johnston l'épargne et limite son temps de jeu en début de saison?

«J'espère que non! répond Dupuis du tac au tac. Ça fait deux ans que je me repose!»