Daniel Brière était au bord des larmes sur le banc du TD Garden. Ses Flyers de Philadelphie avaient réussi à effacer un déficit de 3-0 dans la série contre les Bruins de Boston pour finalement tirer de l'arrière 3-0 lors du septième match.

«Nous avions mis tout ce temps, tous ces efforts pour revenir de l'arrière, s'est rappelé Brière. J'étais furieux.»

Brière s'est calmé et il a marqué l'un des buts les plus importants de sa carrière pour créer l'égalité et, éventuellement, les Flyers ont remporté le match 4-3 et accédé à la finale de l'Assocation Est en 2010. C'était seulement la troisième fois dans l'histoire de la LNH qu'une équipe comblait un déficit de 3-0 pour remporter une série quatre-de-sept.

En marquant 53 buts en séries éliminatoires et en ajoutant 63 passes, Brière a renforcé se réputation d'être l'un des joueurs les plus efficaces de son époque en séries éliminatoires.

«J'en suis fier, ça ne fait aucun doute, a poursuivi Brière, qui a annoncé sa retraite lundi. Je savais que quand l'issue du match était en jeu, je voulais être celui qui fait la différence. Je voulais avoir la rondelle, je voulais trouver une façon d'y arriver.»

Avec 116 points en 124 matchs éliminatoires avec les Coyotes de Phoenix, les Sabres de Buffalo, les Flyers et le Canadien de Montréal, Brière occupe le 85e rang dans l'histoire de la LNH avec une moyenne de 0,935 point par match. Parmi les joueurs qui ont joué au moins 100 matchs éliminatoires, il vient au 32e rang, juste derrière des joueurs comme Maurice Richard, Brett Hull et Steve Yzerman.

L'athlète de Gatineau n'a jamais remporté la Coupe Stanley, venant à deux victoires près en 2010. Mais il a décidé d'accrocher ses patins après une carrière de 17 saisons pour passer plus de temps avec ses trois fils adolescents.

Conscient qu'il ne pourrait plus être un joueur de premier plan après une dernière saison avec l'Avalanche du Colorado, le vétéran de 37 ans a réfléchi à toutes les années qu'il a passées dans la LNH alors que plusieurs croyaient qu'il ne pourrait aller plus loin que la Ligue de hockey junior majeur du Québec en raison de sa petite taille - cinq pieds huit.

«Les dirigeants de la LNH ou experts, les ex-joueurs... avaient fait quelques commentaires et, la plupart, disaient que j'étais trop petit, trop fragile pour jouer dans la LNH, a raconté Brière au cours d'une conférence de presse au centre d'entraînement des Flyers près de son domicile.

«J'ai conservé plusieurs de ces articles dans ma chambre. J'avais une petite boîte que je gardais près de mon lit et, chaque fois que les choses allaient moins bien, je l'ouvrais et je les relisais. C'était ma source de motivation pour leur prouver qu'ils avaient tort.»

Les jours plus difficiles de Brière l'ont conduit dans la Ligue américaine et même dans la Ligue internationale avant de jouer une saison complète dans la LNH. Il a compilé 307 buts et 389 passes en 973 matchs en saison régulière.

«Il y a eu beaucoup de moments difficiles, notamment d'être soumis au ballottage sans être réclamé, a précisé Brière. Voilà autre chose dont je suis très fier, de m'être battu et de n'avoir jamais abandonné. J'ai continué à travailler dur pour réaliser mon rêve.»

Brière l'a réussi en participant à la finale de l'Association Est avec les Sabres en 2006 et 2007 avant de signer un contrat de 52 millions US pour huit ans avec les Flyers. Avec Scott Gomez et son coéquipier des Sabres Chris Drury, Brière faisait partie d'une cuvée très relevée de joueurs autonomes et il s'est révélé le meilleur des trois.

«Nous avons célébré pas mal ce jour-là quand nous avons appris que Danny acceptait notre offre, a noté le président des Flyers Paul Holmgren, qui était alors le directeur général. Je me souviens quand il est arrivé quelques jours plus tard, il s'est assis dans mon bureau et il m'a remercié, et je pense que je lui ai dit, "Non, c'est moi qui te remercie d'être ici".»

Brière a aidé les Flyers à atteindre la finale d'association en 2008 et la finale de la Coupe Stanley en 2010 avant que l'équipe ne rachète les deux dernières années de son contrat à l'été 2013. C'est à ce moment qu'il a réussi à réaliser son rêve de jouer pour son équipe locale.

Et si sa seule saison dans l'uniforme du Canadien n'a pas été le point culminant de sa carrière, il a néanmoins pris part à une cinquième finale d'association et il est reconnaissant de l'expérience qu'il a vécue.

«Je quitte le hockey et, pour le reste de ma vie, je peux dire que j'ai été un joueur du Canadien de Montréal. C'est vraiment génial de pouvoir dire que j'ai joué pour le Canadien.»