Le Canadien est à mi-chemin de réaliser un exploit peu commun dans l'histoire de la LNH. Un exploit qu'on risque de voir plus souvent à l'avenir si on se base sur la tendance des dernières années, comme l'a noté Michel Therrien en prêchant pour sa paroisse, lundi.

L'expérimenté entraîneur a soutenu qu'on voit plus d'équipes qu'auparavant effectuer des remontées en séries éliminatoires en raison de la parité qui existe dans la ligue.

«Il y a une vingtaine d'années, on ne voyait pas ça, a affirmé Therrien. Les équipes sont tellement proches maintenant. Nous allons peut-être voir ça plus souvent.»

Le Canadien tente d'être la troisième équipe en cinq ans à venir de l'arrière d'un recul de 0-3.

«On a à faire à deux équipes équilibrées qui luttent farouchement», a commenté Therrien, au sujet de la confrontation face au Lightning de Tampa Bay, que l'équipe de la Floride mène 3-2 avant le sixième match au Amalie Arena, mardi.

Dans l'histoire de la LNH, quatre équipes seulement ont comblé un retard semblable dans une série quatre de sept. Les Maple Leafs de Toronto ont été les premiers en 1942, suivis 33 ans plus tard des Islanders de New York en 1975.

Mais dans les cinq dernières années, deux équipes ont réussi le fait d'arme. Les Flyers de Philadelphie ont fait le coup aux Bruins de Boston en finale de l'Association Est, en 2010, et les Kings de Los Angeles ont renversé les Sharks de San Jose au premier tour, l'an dernier. Les Kings ont par la suite remporté la coupe Stanley.

Très à l'aise

Il reste la plus difficile moitié de chemin à accomplir, mais Therrien n'a pas manqué l'occasion de rappeler que ses troupiers sont à leur mieux en ayant le dos au mur.

«Regardez notre fiche dans les deux dernières années (5-1), a-t-il soulevé. Nous sommes à l'aise dans ces situations de matchs sans lendemain. Ce sont presque dans ces moments-là que nous jouons le mieux.»

Therrien a continué de pelleter de la pression dans la cour du Lightning, en martelant que la quatrième victoire est la plus difficile à obtenir pour une équipe parce que ses adversaires jouent avec l'énergie du désespoir.

«Nous sommes passés par là au premier tour contre les Sénateurs d'Ottawa, et nous avons ressenti de la pression d'en finir.»

Quand on lui a rapporté que le Lightning promettait de jouer avec plus de rage au coeur, Therrien a simplement répondu que «pour nous il n'y a rien qui change».

«J'aime notre façon de jouer depuis le premier match. Nous étions prêts pour cette série, même si les résultats n'ont pas été immédiats. Nous sommes meilleurs et nous gagnons en confiance, plus la série progresse. Dans le dernier match, nous avons encore élevé notre niveau de jeu. Ça nous donne énormément de confiance. Les gars ont hâte à mardi. Je les sens fébriles.»

Therrien a dit que l'équipe garde en tête le portrait global de la situation, même en mode survie.

«C'est important pour les gars. Avant le match numéro quatre, on pensait à ce qui pouvait arriver. L'objectif était de retourner jouer un match numéro cinq devant nos partisans. Ç'a été un gros coup de pouce. Maintenant, la pression est sur le Lightning pour qu'il gagne le sixième match. Quant à nous, notre concentration est dirigée vers ce sixième match, mais il ne faut pas perdre de vue que l'objectif est de ramener la série une dernière fois à Montréal.»

Chez les joueurs, on s'attend effectivement à ce que le Lightning fournisse une vive opposition.

«On sait qu'ils ne veulent pas revenir à Montréal», a mentionné le joueur de centre Torrey Mitchell.

Bonne attitude

Le Canadien connaît une série en montagnes russes sur le plan émotif, et l'ailier Max Pacioretty s'est dit satisfait du sang-froid que ses coéquipiers et lui ont su conserver.

«Les bonnes équipes parviennent à ne jamais trop s'emballer quand ça va bien et à ne jamais trop se laisser abattre quand ça va moins bien. Ça s'applique parfaitement à nous depuis le début des séries. Notre capacité à gérer les situations tendues depuis deux ans m'impressionne grandement. Ce bagage d'expérience fait de nous une bonne équipe en séries.

«Nous avons confiance en nos moyens, mais nous savons qu'un seul bond défavorable peut abruptement mettre fin à notre saison», a conclu Pacioretty.