Brendan Gallagher fêtait ses 23 ans hier. Durant le match, il a reçu deux cadeaux d'anniversaire. D'abord un double échec au visage, gracieuseté de Braydon Coburn, qui a laissé des marques. Puis un cadeau de lui-même à lui-même en troisième période, lorsqu'il a enfin inscrit son équipe au tableau grâce à son acharnement.

Ça ressemblait à un bel anniversaire.

Sauf que la réplique de Tyler Johnson à la toute dernière seconde de jeu a été tout un coup d'assommoir.

Il pourrait bien d'agir de son pire anniversaire.

«Ma soeur est née le jour de mes 10 ans et j'étais en colère de devoir partager ma fête, a raconté Gallagher. Ç'a été mon pire anniversaire, à ce moment-là, mais c'est devenu le plus beau parce que je suis content qu'elle soit là.

«Mais celui d'aujourd'hui fait mal.»

Il fait mal au Canadien parce que, pour la deuxième fois en trois matchs, mieux jouer que le Lightning ne lui a pas permis de l'emporter. Impossible de vaincre cette équipe résolue à venger son balayage de l'an dernier.

«Une seule seconde suffit»

Le match s'est joué sur la séquence ultime avec le meilleur quintette du Canadien sur la glace. Une entrée de zone hésitante le long de la bande, un placement raté de Plekanec qui cause un revirement, un repli tardif de Gallagher, Subban qui suit obstinément Ondrej Palat, laissant l'enclave à découvert pour Johnson, que Pacioretty ne couvrait pas... Tout ça au terme d'un changement qui venait à peine de se compléter.

«Il suffit d'un rebond, d'un revirement, d'une couverture déficiente, et ils ont tablé là-dessus, a décrit Subban. Ils en ont fait des erreurs, eux aussi, mais nous n'en avons pas profité. Ça semble être l'histoire de la série jusqu'ici.»

Michel Therrien, lui, était davantage d'humeur à saluer l'acharnement de ses troupes qu'à décerner le bonnet d'âne.

«Je ne veux pas parler d'erreurs ou montrer des gens du doigt, a-t-il dit. C'est la dernière chose que je veux faire.»

Tout le monde semblait si sonné, après le match que le but fatidique avait des allures de mauvais rêve. Subban dit n'avoir rien vu.

«Dès que Palat a franchi la ligne bleue, je me suis avancé vers lui et je ne sais pas d'où Johnson est sorti, a expliqué le défenseur vedette. Palat a fait un jeu vers Hedman, et dès que je me suis retourné, j'ai senti Johnson derrière moi. C'était comme s'ils étaient sept sur la patinoire.

«Ils nous assiégeaient, mais ça démontre qu'on a besoin d'une seule seconde pour gagner un match de hockey.»

«Il faut marquer»

Le Lightning est désormais bien placé pour rendre la monnaie de sa pièce au Canadien, cette année, en lui faisant subir un balayage en quatre matchs.

«Tout ce qu'on peut faire, c'est continuer de créer des occasions, a résumé Subban. On espère que la rondelle va entrer dans le but. Parfois, ça prend un peu de chance et on ne l'a pas en ce moment.»

Ça, c'est de plus en plus évident.

Subban, Pacioretty et Jeff Petry ont frappé le poteau, un tir de Dale Weise a été arrêté par la grâce du manche du bâton de Ben Bishop... Dame chance ne voulait rien savoir.

«On ne peut pas se soucier de ces choses-là, a observé Pacioretty. Si on laisse ce genre d'idées se faufiler dans notre tête, ça va nous déranger. Ce qui importe, c'est la suite des choses. Tout le monde doit vouloir apporter une différence décisive et être le héros. On a tellement de gars dans ce vestiaire qui ont déjà joué ce rôle-là. Il faut jouer de la même façon [ce soir]... mais réussir à envoyer la rondelle dans le fond du filet.»